- Calcio
- Inter/Cagliari (1-0)
Un service minimum efficace
Médiocre, souvent dominé, l'Inter a cependant assuré l'essentiel en accrochant les trois points pour revenir à deux longueurs du Milan AC. Les fraiches recrues ont encore pesé, puisque Ranocchia fut le buteur du soir, malgré une position de hors-jeu.
Les bonnes affaires sont rares lors du mercato. Voilà une règle qui n’a pourtant pas refroidi l’Inter au moment de faire son marché d’hiver. Devant la nécessité de refaire le nombre -un effectif décimé par les blessures- et de refaire leur retard sur son colocataire de l’AC, les nerazzurri ont profité des soldes de janvier pour s’attacher les services de quatre nouveaux noms, tous déjà engagés dans le campeonato. Ce qui explique, en grande partie, les résultats probants de cette campagne de recrutement de toute dernière minute. Depuis leur arrivée, Kharja, Ranocchia, et Pazzini se sont imposés comme de séduisantes alternatives pour Leonardo. Surtout, ils ont rapporté un bon paquet de points à leurs nouvelles couleurs, malgré le faux pas face à la Juventus. Quant à Nagatomo, s’il s’agit avant tout d’un investissement à moyen terme, il assure un efficace service minimum.
Face à Cagliari, les quatre recrues étaient alignées d’entrée par Leonardo, qui devait faire sans Sneijder, et avait choisi de faire souffler Cambiasso sur le banc. Avec une défense constituée de de deux nouveaux venus (Ranocchia et Nagatomo), de Maicon, et du vieux Cordoba, l’Inter affichait dès le coup d’envoi sa vulnérabilité face à un Cagliari que Donadoni voulait ambitieux, avec deux pointes (Aquafresca et Nenê) et Cossu-Lazzari en artilleurs-approvisionneurs. Après 10 minutes de jeu, le quintuple champion en titre avait déjà concédé quatre corners et frissonné avec une frappe que Lanzari ne parvenait pas à rabattre suffisamment après un superbe service de Robert Eaufraîche (3e).
Bousculé, l’Inter trouvait cependant des espaces dans l’arrière-garde sarde, et trouvait même l’ouverture grâce à son opportunisme et au jugement erroné de l’arbitre de touche. Sur un coup-franc rapidement joué, Kharja frappait une première fois, puis une seconde, après le renvoi d’Agazzi, la trajectoire du ballon était cette fois dévié par Ranocchia à l’affut devant la ligne de but. Une réalisation 100% mercato, entachée par le retour de hors-jeu du jeune italien. Avec ses nouvelles recrues, l’Inter a gagné des joueurs qui ont faim, pas rassasiés de titres, mais a perdu, dans le même temps, en repères collectifs.
Avec plus d’un tiers du onze constitué de petits bleus, et privé de ses cerveaux de l’entre-jeu (Cambiasso et Sneijder), il était écrit que l’Inter n’offrirait pas une partition irrésistible, que la seule exigence du soir se réduirait à accrocher la victoire pour venir chatouiller les nerfs du leader rossonero. Pour déstabiliser Cagliari, Leonardo avait placé Pandev en neuf et demi, chargé de faire le lien entre son entre-jeu (Motta, Zanetti, Kharja) et un duo offensif Pazzini-Eto’o pas convaincant. Mis à part une frappe du Camerounais lâchée à l’entrée de la surface (43e), et avec un ex-buteur de la Fiorentina transparent, les nerazzurri se contentaient avant tout de laisser filer le chronomètre après leur rapide ouverture du score.
Face à la passivité interiste, Cagliari entamait la seconde période le pied sur l’accélérateur. Mais mis à part Lazzari à la 46e minute, les hommes de Donadoni ne parvenaient pas à se montrer périlleux. Avec la sortie d’Eto’o (61e), manifestement blessé et substitué par Stankovic, le champion d’Europe en titre allait perdre tout impact offensif. L’Inter reculait et les Sardes croyaient par deux fois revenir au score, mais les frappes aux vingt mètres de Conti, déviée par Ranocchia (70e), puis celle Lazzari (75e) échappaient d’un poil au cadre. Pour faire passer l’orage, Leonardo cherchait alors à donner un nouveau souffle à son entre-jeu avec les entrées de Cambiasso (72e) et de Mariga (78e), qui prenaient la relève de Motta et de Kharja. Le ciment prenait et l’Inter parvenait à emmener son petit but de raccroc au bout. Une victoire sans la manière mais sans doute capitale dans la course au titre.
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