Où donc placer Giovani ?
Sur le papier et au vu de ses récents succès, ce Mexique, qui dispose du rang de tête de série pour avoir remporté le tournoi pré-olympique de la CONCACAF, a tout d'un prétendant à la médaille. Il peut être placé au niveau de l'Uruguay, et un cran au-dessous de l'Espagne et du Brésil. Les doutes qui escortent traditionnellement les aventures internationales de la sélection piquante ont toutefois commencé à resurgir mercredi dernier, à Cadix, au coup de sifflet final d'une rencontre perdue face à l'Espagne de De Gea et Mata (1-0). Plus que de chuter face à un redoutable adversaire, c'est la manière qui a inquiété. Une défense d'une naïveté inouïe, aux tragiques erreurs de relance, et un secteur offensif qui semble avoir perdu sa fluidité avec l'introduction de Giovani dos Santos au sein du onze titulaire. Dans le 4-2-3-1 armé par le sélectionneur Luis Fernando Tena, le joueur de Tottenham, qui évoluait à gauche, n'a pas été trouvé par ses coéquipiers, et Marco Fabián, positionné en neuf et demi, s'est montré transparent. Lors de l'avant-match médiatique, un débat existait sur la complémentarité des deux plus talentueux joueurs créatifs. Un débat qui restera brûlant, tant que Tena n'aura pas trouvé la formule pour les associer efficacement. Dos Santos ne doit-il, tout simplement, pas être déporté sur la droite, son côté de prédilection ? Cette option conduirait à gommer Javier Aquino du onze, un joueur à l'activité incessante, qui a grillé à plusieurs reprises la priorité à Jordi Alba, mercredi dernier. Pour le moment, le sélectionneur a choisi de ne pas choisir.
Un secteur défensif douteux
La défaite face à l'Espagne ne doit toutefois pas tourner au psycho-drame. Si le Mexique s'est montré si bancal, c'est surtout qu'il n'a pu s'accaparer la possession de balle, comme de coutume, face à une sélection experte dans ce domaine. Mais comme il n'y a qu'une Espagne, El Tri devrait retrouver ses bonnes habitudes aux JO et proposer ce jeu au sol, dynamique et souvent déroutant, qui constitue sa marque de fabrique. Au sein du groupe B, le Mexique ferraillera avec le Gabon, la Suisse et la Corée du Sud. En cas de qualification pour les quarts de finale, c'est le secteur défensif qui semble le plus apte à saborder les espoirs de médaille des Aztèques. Les quatre membres de la ligne arrière (Jiménez-Mier-Reyes-Chávez) sont promis aux plus hautes responsabilités, mais manquent pour le moment de l'expérience du très haut niveau. Cette fébrilité parfois criante pousse d'ailleurs à se demander si Carlos Salcido ne serait pas plus utile en défense, plutôt qu'au sein du secteur de la récupération, où il a été affecté. Dans l'entre-jeu, l'ex-joueur de Fulham est associé à Héctor Herrera, un véritable box-to-box, profil si rare au Mexique. Élu meilleur joueur du tournoi de Toulon, et encore brillant face à l'Espagne, le joueur de Pachuca fait partie de ces éléments que Giggs pensait déjà employés par des clubs européens. Clairement, ce Mexique recèle de grandes promesses. Mais va t-il les convertir à Londres ?
Par Thomas Goubin
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