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Un homme, un stade : Marcel Picot

Par Maxime Brigand
Un homme, un stade : Marcel Picot

Souvent, derrière le nom d’un stade, se trouve celui d’un homme. Une figure éminente de la ville ou d’un club. Un temps, il y a eu le FC Nancy qui jouait au Stade de l’université. Puis, en 1968, un an après la création de l’ASNL, l'enceinte de Tomblaine était rebaptisée Marcel-Picot. Un homme oublié, ancien soldat et vendeur de chapeaux, mais qui était avant tout une figure locale majeure.

Ils chantent parfois, mais ne savent pas vraiment où ils sont. L’homme est aujourd’hui un souvenir lointain, une figure oubliée. La tête est ailleurs, parfois bloquée sur l’angoisse de ce terrain synthétique, unique dans l’élite du football français, qu’il faudra remplacer dans les prochains mois depuis que la LFP a prononcé une interdiction à partir de la saison 2017-18 pour ce type de pelouse. Trop dangereuse, trop stressante, pas assez rentable. Le début de la saison de l’ASNL a permis de penser, un temps, à autre chose avec notamment une série en cours de cinq victoires consécutives à domicile toutes compétitions confondues. Pourtant, le stade Marcel-Picot reste une équation à résoudre : l’ASNL va-t-elle en devenir la propriétaire ? Le Grand Nancy semble prêt à s’en débarrasser, le président Rousselot a déjà annoncé penser à un rachat, mais rien n’a pour le moment vraiment bouger. Alors, le moment est aussi à la mémoire d’une institution, d’un complexé né en 1926 et qui était hier connu sous le nom de Parc des sports du pont d’Essey. Jusqu’à la naissance de l’AS Nancy-Lorraine il y a quarante-neuf ans. Marcel Picot, lui, n’aimait pas vraiment le professionnalisme donc il en est devenu un simple supporter, dans un stade qui porte désormais son nom.

Les chapeaux et la mémoire

L’histoire de Marcel Picot a débuté à Nancy et s’est arrêtée à Nancy. Pour beaucoup, l’homme a été dénaturé derrière l’héritage qu’il a laissé. Mais qui était-il ? Un commerçant, un bon vivant, souvent accompagné d’une fumée de cigarette et qui était « connu partout » comme l’expliquait il y a quelques années son fils, Gilbert, au Républicain Lorrain. Son truc à lui, c’était la différence. Né dans une famille spécialisée dans le dessin pour broderie – notamment pour l’impératrice Eugénie -, Marcel a préféré s’engager dans l’armée après ses dix-huit ans. Picot aimait le sport et sa ville avant tout, mais ça, ce sera pour plus tard. Après la guerre, après la mort de ses amis à Verdun où il était officier, après la prison à Ingolstadt. C’est là qu’il sera libéré avant de revenir vendre des chapeaux avec son futur beau beau-frère à Nancy et de bâtir les fondations d’une entreprise qui s’étendra ensuite à Metz et Strasbourg. Sauf qu’à la guerre, Picot s’est déjà fait remarquer pour son goût pour le sport : il monte une équipe de hockey sur gazon lors de sa période de prisonnier et revient avec ses idées. Politiques, notamment. Oui, Marcel Picot a une cible : les puissants, ces patrons qui ont pris la jeunesse dans leurs bras.

C’est là qu’il va décider de filer voir les universitaires. Son passé de président de l’UNEF joue pour lui et le voilà en quelques semaines président du Stade Universitaire Lorrain. Marcel Picot veut y mettre son temps et ses moyens tout en profitant de la fusion entre le FC nancéien et le SUL. Un terrain est donné à Tomblaine. C’est là que le FC Nancy jouera plus tard ses rencontres, sur une pelouse détruite où devait être construit un cimetière. Ce stade est la récompense du travail de fond de Picot qui va y organiser de nombreux événements pour rentabiliser le cadeau avant de refiler le bébé à Raymond Pinchard au début du professionnalisme. Ce Nancy du foot est trop grand et trop contraire à ses idées. Picot décède en octobre 1967. Un an plus tard, le stade est renommé à son nom. Comme un dernier souvenir, une dernière ligne dans les mémoires de ceux qui ont trop vite oublié.

Comment aurait pu s’appeler le stade Marcel-Picot :

– Le stade Michel Platini, pour les bouclettes et pour avoir favorisé l’ASNL au FC Metz. C’est aussi ça le destin.

– Le stade Jacques Rousselot. Mais ça, c’est pour plus tard. Légende à lunettes.

– Le stade Nadine Morano. On connaît le dicton : qui s’y frotte, s’y pique. Faute de parrainages, autant avoir un hommage.

– Le stade Karine Le Marchand. On n’oublie pas une femme qui joue de la harpe et fait pleurer Marine Le Pen. Jamais.

– La Berenguer Arena. Oui, pour l’histoire, mais aussi pour rendre hommage au protégé du roi Pablo.

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Un homme, un stade : Alfred Kunze
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