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Un derby et des hommes

Par Éric Maggiori
Un derby et des hommes

Le derby romain est pour la Roma. Les Giallorossi ont profité des erreurs de la Lazio, mais ont surtout pu compter sur leurs hommes.

La Lazio avait toutes les cartes en mains. Elle arrivait d’une série de neuf matchs sans défaite. Elle allait compter sur ses supporters pendant que la Curva de la Roma serait à moitié vide. Elle pourrait enfin compter sur le retour de son meilleur joueur, Stefan de Vrij, quand la Roma serait privée de l’un de ses meilleurs éléments, Mohamed Salah. Bref, tous les voyants étaient au vert pour, enfin, remporter un derby qui fuit le camp laziale depuis le 26 mai 2013. Trois ans et demi d’attente. Cela commençait à faire long, mais ce coup-ci, tout le monde en était convaincu : la Lazio avait les moyens de briser le tabou.

Les vingt premières minutes de ce derby romain semblaient aller dans ce sens, tant les Laziali sont bien entrés dans leur match, avec les premières mèches allumées par Immobile. Oui, sauf que l’on en aurait presque oublié un détail. Un détail de taille. Un derby ne se gagne pas sur les statistiques, sur la forme du moment, ou sur des suppositions. Il se gagne avec des hommes. Avec de l’expérience. Avec de l’intelligence. Allez, disons-le : avec des couilles, aussi. Et à ce petit jeu-là, la Roma et la Lazio ne boxent actuellement pas dans la même catégorie. Au grand dam des tifosi biancocelesti.

Un point sur dix-huit possibles

Lors de tous les derniers derbys, l’impression est la même : les joueurs de la Lazio ont tous l’air d’être à 30% de leurs véritables possibilités. Lors des dernières semaines, cette équipe faisait preuve de cohérence, de stabilité, certains joueurs étaient même dans une excellente forme, à l’instar d’Immobile, Keita ou Milinković-Savić. Mais dès que les maillots giallorossi se montrent, pouf, tout cela disparaît. Les vingt premières minutes ont fait illusion. Avec la fraîcheur, les Laziali semblaient supérieurs à leurs adversaires, aussi bien tactiquement que dans l’engagement. Mais à l’heure de jeu, avec la fatigue et le doute qui s’installe, les joueurs de Simone Inzaghi ont petit à petit disparu. L’ouverture du score romaine est certes due à une énorme bévue de Wallace, impardonnable à ce niveau-là. Mais l’impression est que, bourde ou pas, la Roma aurait fini par ouvrir le score.

Il est d’ailleurs curieux de voir que les Laziali ont encaissé ce but à la 65e minute. Soit exactement la même minute que le but encaissé face à la Juve, le 27 août dernier. Là encore, les Laziali étaient bien entrés dans le match, avaient fait illusion, mais avaient craqué dès que le jeu s’était durci, et avaient payé une bourde défensive de Biglia. D’où cette conclusion : la Lazio, grande contre les petites équipes, et petite contre les grandes. La preuve en chiffres : en 2016, les Biancocelesti ont pris un point sur dix-huit possibles face au trio Juventus-Roma-Napoli. Et encore, ce seul point a été gratté un peu miraculeusement à Naples, il y a un mois. Des chiffres qui sont tout sauf un hasard.

Felipe Anderson le cochon d’Inde

Alors, qu’est-ce qui a fait la différence ? Et qu’est-ce qui fait que, depuis plus de trois ans, le derby romain tourne pratiquement toujours de la même façon ? Les hommes, déjà. La Roma est construite autour d’hommes capables d’offrir du spectacle, mais aussi de « gagner moche » quand il le faut. Spalletti le dit lui-même : le jeu, c’est bien, le résultat, c’est encore mieux. Et pour arriver à ses fins, le coach a remis les clefs du camion à des grognards. Strootman, Nainggolan, De Rossi sont tous des joueurs qui ont du talent dans les pieds, mais sont aussi des grandes gueules et des gros caractères. Typiquement le genre de joueurs dont vous avez besoin pour gagner un derby. Comme un symbole, ce ne sont d’ailleurs pas les buteurs habituels (Džeko ou même Perotti) qui ont débloqué ce derby, mais bien Strootman et Nainggolan, profitant à chaque fois d’un cadeau adverse (Wallace pour le premier, Marchetti pour le second).

À l’inverse, les joueurs que l’on attendait côté Lazio, ceux qui devraient être décisifs et qui sont d’ailleurs décisifs le reste de l’année, ont été fantomatiques. La palme revient à Felipe Anderson qui, pendant 90 minutes, ressemblait à un petit cochon d’Inde égaré et apeuré au milieu d’une horde de carnivores. Le Brésilien a absolument tout raté, s’est fait bouffer par Emerson, n’a fait aucune différence et même son regard semblait dire : « Mais qu’est-ce que je fous là ? » C’est d’ailleurs la limite de ce joueur et de la plupart des joueurs actuels de la Lazio : ne jamais réussir à être décisifs dans les très grands rendez-vous. Enfin, et pour terminer sur le mot « décisif » : c’est le troisième derby consécutif que la Roma gagne sans son homme le plus décisif des vingt dernières années : Francesco Totti. Lui, l’homme de tous les records dans le derby romain, est, une nouvelle fois, resté sagement assis sur le banc. Comme si Spalletti voulait prouver que la Roma était petit à petit en train de tourner la page. Une page qui sera forcément plus facile à tourner si elle s’accompagne de succès comme celui de ce dimanche.

Dans cet article :
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