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Un demi-siècle de Didier Deschamps, livre II

Par Mathieu Rollinger

Le sélectionneur français fête aujourd'hui ses 50 ans. Et de Bayonne à Moscou, Didier Deschamps a toujours été guidé par cette quête insatiable de la victoire, pour être aujourd'hui le footballeur français le plus titré. Seconde partie de l'album de famille, consacré à Deschamps l'entraîneur. Joyeux anniversaire Didier !

#26 - Guignol

2001. Lui qui a souvent entretenu une relation cordiale, mais distante avec les médias, devenant un pro de la langue de bois, Deschamps lâche un peu de lest une fois les maillots rangés au placard. TPS lui confie en février l’émission Deschamps contrechamp (où il invite des personnalités du football), et le nouveau retraité se laisse tenter par certains plateaux, comme celui de Tout le monde en parle avec Thierry Ardisson (voir ci-dessous). L’occasion d’expliquer son rapport avec les critiques. « J’ai toujours accepté la critique, ça fait partie du métier. Mais quand on arrive à avoir des articles malsains, voire relevant de l’incompétence, cela ne m’intéresse pas de répondre » , explique-t-il en réaction au silence médiatique dans lequel il s’était muré lors de l’Euro 2000.

#27 - Reconversion logique

2001. Il ne faudra que quelques semaines pour que Didier Deschamps change de casquette. À l’été 2001, il s’assoit sur le banc de l’AS Monaco. Mais à 32 ans, la transition ne se fait pas sans accroc, avec un effectif où certains joueurs ont le même âge que lui. L’ASM se sauve in extremis et se brouille avec Marco Simone. Des débuts laborieux dans un contexte hostile auraient pu lui coûter sa place, mais il est finalement conservé, et désormais assisté de Jean Petit et Jean-Luc Ettori. « Didier ne connaissait plus le football français et l’a peut-être sous-estimé, analysait Henri Biancheri, alors directeur sportif du club. Mais en type intelligent, il a vite rectifié le tir. »

#28 - Marche avant

2003. De fait, la seconde saison est bien plus satisfaisante, ayant pu façonner un effectif à son image. Deschamps va décrocher son premier titre en tant qu’entraîneur – une Coupe de la Ligue décrochée face à Sochaux – et mène le club princier à la seconde place du championnat.

#29 - Coup de force

2004. La patte Deschamps commence à se faire sentir la saison suivante et un style commence à s’affirmer. Un football fait de verticalité et rendu efficace par la présence de Shabani Nonda, Dado Pršo et Fernando Morientes aux postes d’attaquant. Monaco est en course pour le titre, mais lâche du lest en fin de saison, menant en parallèle une brillante épopée en Ligue des champions.

#30 - Rendez-vous manqué

2004. Après avoir sorti le Real en quarts et Chelsea en demies, les Monégasques butent en finale sur le Porto de Mourinho à Gelsenkirchen et passent à côté d’une opportunité que Deschamps ne verra plus se représenter.

#31 - Rocher usé

2005. Malgré le départ des cadres (Giuly, Rothen, Morientes), la saison suivante est du même acabit. Le cycle touchera à sa fin au début de la saison 2005-2006, où Deschamps est remercié après un début de saison médiocre – avec notamment une élimination européenne dès les tours préliminaires.

#32 - Mentor

2005. Pourtant, la figure de Deschamps l’entraîneur est désormais bien ancrée et celui-ci peut suivre les traces de celui dont on disait qu’il était le fils spirituel : Aimé Jacquet.

#33 - Pompier

2006. Après quelques mois de pause (sa première en un peu plus de 20 ans de carrière), Didier Deschamps part au chevet de la Vieille Dame. La Juve est en effet empêtrée dans une affaire de corruption d’arbitre et est menacée d’être reléguée administrativement. Deschamps s’y engage en connaissances de cause et s’attelle à faire remonter immédiatement les Bianconeri.

#34 - Écharpé

2007. Malgré ce look à la Christophe Barbier, Deschamps réussit à remettre le jeu au centre des discussions à Turin. Une mission brillamment accomplie, sauf que les désaccords avec la direction sportive – avec Alessio Secco pour ne pas le nommer – le pousse à écourter son expérience. « C’était une erreur de quitter la Juventus, rembobinait-il au micro de Sky Sports Italia. Si je pouvais revenir à cet instant-là, je ne partirais plus ! Entraîner en Italie ? C’est toujours possible, même dans un autre club que la Juve. On ne sait jamais. »

#35 - Off

2008. Outre quelques piges pour RMC et le Canal Football Club, Didier Deschamps prend un peu de distance avec le foot. Même si on peut encore le croiser régulièrement dans les tribunes de Louis-II.

#36 - Public

2009. Les périodes creuses sont aussi l’occasion de mesurer la manière dont le personnage est entré dans le domaine public. S’il compte aujourd’hui deux stades à son nom, DD peut aussi se targuer d’avoir une école à son nom, celle de Villefranche-sur-Mer. Et tant pis si on se sent obligé de faire un peu de place au grenier pour les œuvres d’art des gamins.

#37 - Vétéran

2009. On sait aussi qu’on vient de passer à un nouveau versant de sa vie quand on est convié au Variété Club de France. Et tant pis si on remplit désormais allègrement des maillots trop larges.

#38 - Retour aux affaires

2009. Frais et conquérant, Didier revient à l’OM, remplaçant Éric Gerets. Mais le départ de Pape Diouf et le décès de Robert Louis-Dreyfus, les deux hommes qui avaient facilité sa nomination, fragilisent ses débuts.

#39 - Talisman

2010. Épaulé par Guy Stéphan, celui avec qui il forme toujours un binôme inséparable, Deschamps remporte la Coupe de la Ligue face à Bordeaux et permet à Marseille de clôturer une période de disette de 17 ans. En effet, c’est lui qui avait soulevé le dernier trophée de l’OM… un soir de finale de C1 en 1993.

#40 - Hexagoal

2010. Quelques semaines plus tard, Deschamps ramène le tant attendu titre de champion sur le Vieux-Port. Magic System était déjà de la partie.

#41 - Hauteur

2011. L’OM reprend goût aux sommets. Deux trophées des champions, une nouvelle Coupe de la Ligue (premier doublé de l’histoire), un huitième de finale de C1 face à United et une place de vice-champion de France, derrière Lille.

#42 - Brandade

2012. Une progression qui se fait ressentir jusque sur la scène européenne, l’OM renverse l’Inter à San Siro sur un exploit de Brandão. Le pragmatisme de Deschamps à l’état pur, qui viendra se fracasser sur celui du Bayern en quarts.

#43 - Le Pacte

2012. Poussé au départ par les tensions avec José Anigo et les résultats décevants, Deschamps quitte l’OM. Mais il ne restera pas longtemps au placard et court vers son destin en devenant sélectionneur de l’équipe de France. Sa mission : la Coupe du monde 2014 au Brésil, mais aussi réconcilier les Français avec leur équipe nationale, après Knysna et un Euro 2012 mouvementé. Rapidement, DD impose son credo : « J’ose espérer que tout le monde ira dans le sens du collectif, de l’esprit de groupe, de la mentalité. Si j’estime qu’un joueur peut mettre en péril ces valeurs, ma fonction sera de trancher. »

#44 - Fondateur

2013. En un an, un groupe se dessine, mais n’empêche pas les Bleus de se retrouver en barrage face à l’Ukraine. Après la déroute à l’aller (0-2), Deschamps appelle à l’union sacrée. C’est finalement Benzema et Mamadou Sakho par deux fois qui enverront les Bleus au Brésil et apporteront une dose d’adrénaline que la France n’avait plus connue depuis presque sept ans.

#45 - Réhabilitation

2014. Au Brésil, la France est stoppée dans son élan en quarts de finale par une Allemagne au froid réalisme. Une leçon pour l’avenir et une bonne base de travail. « Il y a beaucoup de déception, de frustration, parce qu’on avait l’ambition de franchir ce tour, regrettait le sélectionneur. Il nous a manqué de l’efficacité et de la réussite. J’ai un groupe très jeune, qui a fait de très bonnes choses ici, au Brésil. Il ne faut pas oublier ce que l’on a fait. »

#46 - Canasson

2015. À la veille d’accueillir l’Euro à domicile, la France se dit qu’elle a, avec Deschamps, peut-être misé sur le bon cheval. Tant pis si les critiques sur le fonds de jeu sont toujours vivaces.

#47 - Le K

2015. Pourtant, la préparation de la compétition à domicile n’est pas des plus sereines. Avec l’affaire de la sextape, où le sélectionneur se trouve au milieu d’un conflit impliquant Benzema et Valbuena, et la gestion de celle-ci, la Dèche a mis la main dans un nid de guêpes, où il sera tiraillé entre les besoins sportifs et les secousses médiatiques. Mais ses impératifs d’exemplarité le poussent à se priver de ces deux leaders.

#48 - À une marche

2016. L’espace d’un instant, d’une frappe d’Eder, le plan tombe à l’eau. Deschamps et les Bleus avaient réussi leur coup, mais doivent s’incliner en finale au Stade de France face au Portugal (0-1). Une époque où la « chatte à Dédé » n’était citée que par intermittence.

#49 - Légende

2018. Mais le destin sourira enfin aux Bleus. En Russie, Deschamps signe sa masterpiece. Son onze de base est le miroir du travail qu’il a mené : de la continuité avec des cadres à leur sommet (Lloris, Varane, Matuidi, Griezmann), mais aussi de la place pour des jeunes morts de faim (Hernández, Pavard, Mbappé). « Didier Deschamps, merci beaucoup » , comme le dit la chanson.

#50 - En attendant la suite

2018. À cinquante ans, Didier est le footballeur français le plus titré et aussi le sélectionneur ayant le plus dirigé les Bleus. Sachant que son tempérament lui interdit de se contenter de ça, que lui souhaiter de plus ?

Par Mathieu Rollinger

Photos : Iconsport.

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