- L1
- ASSE/OL
Un ASSE-OL très ouvert
Après son hold-up du match aller, Saint-Étienne reçoit Lyon alors que les deux rivaux sont à égalité parfaite au classement. La carotte : une bonne place dans la course à l'Europe.
Jean-Michel Aulas a beau s’égosiller et tenter de lancer une polémique pour enflammer les médias, le derby Saint-Étienne/Lyon a du mal à soulever les foules en dehors de la région Rhône-Alpes. Le président lyonnais a pourtant envoyé du jeu dans Le Progrès avant la rencontre : « Quand j’ai parlé de PS2 à propos de Saint-Étienne et de la coupe d’Europe, c’était de l’humour, mais c’était aussi pour montrer notre compétitivité. Il n’y a pas la même qualité à Saint-Étienne. […] Je suis président de l’OL et je veux terminer devant Saint-Étienne. L’inverse ne s’est pas produit depuis si longtemps que je ne m’en souviens pas » . Une phrase comme ça dans le cadre d’un PSG-OM serait à peu près assurée de faire la une du journal télévisé (au moins celui de L’Equipe TV), ici elle ne se répand que difficilement parmi la presse web spécialisée.
Loire et Styx
JMA a beau faire le mariole en interview, il n’empêche que Sainté n’a plus été en aussi bonne position avant de recevoir son rival depuis une grosse quinzaine d’années. Comme le rappelait Christophe Galtier en conférence de presse, « la dernière victoire de l’ASSE à domicile face à Lyon remonte à loin (1994). Et l’ASSE n’a plus réalisé le “doublé” lors d’une saison de L1 face à l’OL depuis près de 30 ans (1981-1982) » . A l’aller, en effet, les Verts avaient fait un casse à la Spaggiari en gagnant (1-0) grâce à un but de Payet, alors dans une forme étincelante, sur leur seule action du match. Mais contrairement à Spaggiari, Sainté avait bien failli faire une victime. Après la partie, France Football titrait sans détour “Puel ne tient qu’à un fil” et toute la presse suivait en prédisant le licenciement d’un homme qui sera pourtant bien sur le banc ce samedi.
A la fin de cette fameuse septième journée, l’ASSE était en tête du classement et l’OL était dix-huitième, donc relégable. Et c’est là que tout a basculé, comme dirait Laurent Gerra qui imite Pierre Bellemare. Alors qu’on le disait en grande crise, l’Olympique Lyonnais a enchainé treize matchs sans défaite en championnat (jusque Valenciennes, fin janvier) et Saint-Étienne neuf matchs sans victoire. Suivant le cours du Styx avec son buteur (Payet n’a inscrit qu’un but depuis ce derby et c’était le 17 octobre), le club ligérien est tombé juqu’à la onzième place avant de redresser un peu la barre. Aujourd’hui, les deux équipes abordent la 23e journée avec le même nombre de points, la même différence de buts et seulement une petite réalisation de plus pour Saint-Étienne, qui lui vaut la cinquième place.
Le retour de Payet
Ce 101e derby pourrait bien être aussi important que l’aller pour l’avenir des deux équipes. Alors qu’Aulas ne cesse de répéter que l’objectif de l’OL reste le titre ou au moins la Ligue des Champions, les derniers résultats lyonnais, plutôt moyens (trois nuls et une défaite lors des cinq derniers matchs) obligent le club à revenir de Saint-Étienne avec une victoire afin de semer son adversaire et de se rapprocher du podium. De la même façon, Emmanuel Rivière a déclaré dans une interview à Lequipe.fr que « Saint-Etienne mérite de jouer l’Europe » . Pour le prouver, les Stéphanois ne peuvent pas se permettre un revers à domicile, qui permettrait à Lyon de les distancer et donnerait l’occasion à Toulouse et Montpellier de revenir à leur hauteur.
Saint-Étienne part avec l’avantage d’affronter une équipe peu à l’aise à l’extérieur et pas en grande forme. Reste à savoir comment l’effectif aura digéré le faux-départ de Dimitri Payet, de retour sur un terrain pour la première fois depuis son caprice de janvier. Si le Réunionnais n’a pas profité de cette pause pour retrouver son niveau du début de saison, Lisandro et ses potes pourraient bien prendre leur revanche lors de cet ASSE-OL. Au fait, c’est quoi le verlan d’Aulas ?
Par