Si Rosicky ne peut pas en dire autant, le Tchèque n'ayant jamais été capable de régularité, rien que sur son talent, il peut dévisser la moindre défense. Tomas illustre ainsi la profondeur de banc, du moins en attaque, des Gunners. Pareil pour Walcott. Théo n'est toujours pas arrivé au top non plus. Une autre promesse qui met du temps à s'affirmer, mais un autre talent qui peut percer n'importe quel blindage. D'ailleurs, on prête à Wenger l'intention de commencer à le reconvertir en attaquant de pointe (de vitesse) à la Thierry Henry. En attendant, à ce poste, c'est Marouane Chamakh qui fait le job. L'ancien Bordelais fait un début de saison solide. Il continue de prendre ses repères dans sa nouvelle équipe, mais apporte déjà son style devant. Son jeu, beau mélange de puissance et d'agilité, s'inscrit parfaitement dans le registre d'Arsenal, tout comme son léger manque de réalisme devant les cages. C'est pile poil dans le style de la maison. Les occasions manquées sont un peu toute l'histoire d'Arsenal. Les erreurs de jeunesse, le manque de bol, la faute à pas de chance, le destin ; le manque de sérieux tactique, d'expérience, d'application et de concentration ; appelez-ça comme vous voulez, il manquera toujours quelque chose à Arsenal pour aller au bout. Et c'est avant tout de leur faute. Au nom de leurs idées, de leur style et de leurs jolies victoires d'automne, les Gunners refusent d'avoir ce petit quelque chose qui fait la différence au plus haut-niveau : le réalisme, le cynisme, le sang-froid. Encore une fois, appelez-ça comme vous voulez.
En attendant de grandir, les Peter Pan du football européen ont pour eux le romantisme. C'est la moindre des choses quand on refuse de grandir. Un jeu éblouissant au cœur de l'automne, puis s'en va. La rengaine est connue ; les enfants d'Arsenal ne tiennent pas la longueur. Ils vont finir en tête de leur groupe avec plus de points que le nombre de matchs ne le permet, 76 buts, des actions de jeunes promises et des rêves plein la tête. Évidemment, ils vont se faire avoir, en quart de finale, par un cador, un vrai. La lose, c'est toujours un peu la même histoire : à force elle devient prévisible. Pourtant, chaque année, l'enfant qui sommeille en chacun de nous et tous les supporters du club de Nord de Londres se disent que cette fois, ça peut changer, que cette fois, peut-être, Arsenal va concrétiser les possibilités entrevues au cœur des feuilles mortes de l'automne. Ce soir, pour changer, les Gunners feraient bien de mal jouer.
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