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UEFA – A l’Est, rien de nouveau

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UEFA – A l’Est, rien de nouveau

Cette année, le Werder Brême est capable de tout : parfois du meilleur, surtout du pire. La semaine dernière, il en a collé cinq à Francfort chez lui avant de perdre sévèrement à domicile contre la lanterne rouge, Karlsruhe (0/3). Hier soir, il s'est incliné contre la révolution orange des Ukrainiens du Chakhtior Donetsk (1/2 a.p), une des formations les plus excitantes du continent, savant cocktail de maturité tactique et de fluidité collective concocté par un barman roumain répondant au doux sobriquet de Mircea Lucescu.

La semaine prochaine, les hommes de Thomas Schaaf, eux, sauront si leur saison est définitivement pourrie -s’ils perdent la Coupe d’Allemagne contre Leverkusen- ou non. D’ici là, ils pourront toujours faire chialer toute la Basse-Saxe, qui veut déflorer son palmarès, en privant Wolfsburg d’un premier titre, au profit de Stuttgart ou du Bayern. Le pire, c’est qu’ils en sont capables.
Le CSKA Moscou en 2005, le Zénith Saint-Pétersbourg l’an passé, le Chakhtior Donetsk cette fois-ci… Décidément, si les Italiens (8 victoires entre 1989 et 1999 (1) et les Allemands ne se font pas à la nouvelle mouture de la Coupe de l’UEFA, leurs coreligionnaires de l’ex-empire soviétique s’y adaptent à merveille. Peut-être que la nouvelle dénomination (L’Europa UEFA Cup) et sa nouvelle formule (2) les inspireront plus volontiers.

Comme Galatasaray, le premier lauréat de cette mouture des années 2000, le Chakhtior sort des poules de la Champion’s comme d’un vulgaire tournoi de consolante au tennis. Il ne s’agit pas néanmoins d’un vainqueur au rabais. Bien au contraire. L’équipe de Lucescu est, par exemple, la seule escadrille, cette année, à avoir fait toucher terre au Barça du Pep en C1, et au Camp Nou, por favor. Mieux : avec leurs homeboys ukrainiens du Metalist Kharkov (tombeur du Besiktas, de l’Olympiakos, du Hertha, du Benfica, de la Sampd’, etc.) et du Dynamo Kiev (qui a liquidé Fenerbahçe, le Spartak Moscou, le PSG, Valence, etc.), voire de leurs cousins du CSKA Moscou (qui eux ont estourbi le Depor, Nancy, Poznan, Villa), ils ont salement épuré l’épreuve.

Ils auraient pu se retrouver facile tous les quatre en demi-finales mais des luttes fratricides en ont décidé autrement. Le Dynamo a sorti d’extrême justesse en 1/8ème de finale (3/3 sur les deux matchs) le troisième larron de l’est du pays, le Metalist Kharkov. De leur côté les assassins ukraino-brésiliens de Donetsk (4, 5 ou 6 joueurs viennent d’Amérique du Sud) ont réglé au forceps le cas du CSKA, brillantissime jusque-là, (2/1 sur les deux manches, leur seule défaite de la compétition), au même stade de l’épreuve.

Jusqu’à la finale d’hier soir, la liste de leurs victimes laisse augurer des lendemains qui jerkent : le Dynamo Zagreb, le Barça (donc), Tottenham, l’OM, le Dynamo Kiev (dans l’ultime querelle consanguine) et donc le CSKA et le Werder Brême n’ont guère goûté le remix salé façon samba-polka des mineurs du Chakhtior. Samedi, un Norvégien d’origine biélorusse, chanteur et violoniste virtuose, paraît-il, a bien pulvérisé tous les records historiques de l’Eurovision, pourquoi donc une armada bicolore nord-sud, cornaquée par un Croate et managée par un Roumain globe-trotter et francophile, ne pourrait-elle pas gagner la 38ème coupe de l’UEFA ?

Avant le début du match, les hommes de Thomas Schaaf auraient dû se rendre compte que tous les signes avant-coureurs étaient contre eux. La présence de Mircea Lucescu sur le banc d’en face dans une ville où il est adulé -une gageure- autant par les fans du Besiktas (le Tiers-État du foot stambouliote) que par les supporters du Galatasaray (l’aristocratie du ballon rond de l’ancienne Byzance) -il a été champion avec les deux.

Hier soir, dans le jardin des délices du Fenerbahçe (le troisième géant de Constantinople), au Sükrü Saracoglu, le technicien roumain a donc aligné son brelan d’as. Comme le CSKA en 2005, le Chakhtior Donetsk entame la rencontre avec cinq compatriotes de Lula. L’absence de Diego, le Brésilien le plus connu, suspendu (mais aussi d’Almeida et de Mertesacker), décisif lors des tours précédents n’annonçait rien de bon. Autre mauvais présage : en sortant des poules de la Champion’s, l’OM s’était (injustement) fait sortir de l’épreuve l’an dernier par le futur vainqueur, le Zénith Saint-Pétersbourg. Même salade cette année, avec une nuance de taille, le Marseille d’Eric Gerets s’est fait éliminer le plus… naturellement du monde par le futur vainqueur ukrainien.

Dans une arène presque comble (52 000 spectateurs), Luiz Adriano, le front-man auriverde de Donetsk, exploite, peu avant la demi-heure, une erreur de Sebastian Prödl (déjà à la pêche samedi dernier contre Karlushe (1/3), la lanterne rouge teutonne) d’un amour de lob qui crucifie Tim Wiese. Le match peut vraiment débuter. Ironie de l’affaire, c’est Naldo, le Brésilien du camp d’en face, convoité par… l’OM de Deschamps et de Diouf (les Dédé flingueurs ?), qui va exploiter une faute de mains du pourtant si brillant portier ukrainien Andreï Pyatov. Comme contre Kiev au tour précédent, à l’aller comme au retour, les mencheviks de Lucescu ne s’affolent pas et seules quelques parades acrobatiques de Wiese le Pento-boy (comme celle de la 41ème sur une frappe de Mariusz Lewandowki) permettent au rafiot hanséatique de ne pas couler avant la pause. Pareil au retour des citrons quand il repousse un coup-franc de Jadson. Malgré un rythme frénétique pendant le premier quart d’heure, le Chakhtior va échouer dans son entreprise de liquider le sort des musiciens de Brême avant l’échéance des 90 minutes. Faux rythme et fatigue de fin saison. Claudio Pizarro aurait pu contribuer à un mauvais hold-up (l’Ultime razzia façon Kubrick) mais Pyatov faisait oublier sa bourde de la première période.

On entamait donc la cinquième prolongation (une sur deux donc) de la version des années 00’s de cette Coupe de l’UEFA. Deux sont allées aux penalties (Galatasaray-Arsenal en 00 et Séville-Espanyol en 07), une au but en or (le légendaire Liverpool-Alavès (5/4) de 2001), une au but en argent (Porto-Celtic en 2003). Ces petites douceurs cruelles n’existent plus. Une fois encore, au début de l’extra-time, l’initiative s’annonce ukrainienne. À la 97e minute, Srna, le latéral galopant venu de Split il y a six ans et promu capitaine, sert Jadson (forcément un Brésilien) en retrait de la droite Jadson. Son tir violent à ras de terre, bien que freiné par les gants de Wiese, ponctue la soirée. Dans la minute, Pizarro, l’attaquant péruvien, sollicite bien Pyatov mais le gardien du temple préserve l’avantage de son équipe d’un réflexe surnaturel. Le Werder joue son va-tout et bouscule les Mineurs dans les dernières minutes ; Pizarro, encore lui, inscrit même un but refusé pour une charge peu évidente.

Cette victoire, le Chakhtior la veut pour la République toute entière, comme le montraient les drapeaux jaunes et bleus qui fleurissaient dans le stade stambouliote après la victoire des Mineurs devant le président Viktor Iouchtchenko.
Dynamique implacable, les hommes de Lucescu restent sur 23 succès lors de leurs 27 derniers matches toutes compétitions confondues. Tout le contraire d’une formation hanséatique qui pourrait bien imiter son rival malheureux des demi-finales, le Hambourg SV, encore en lice il y a cinq semaines pour un triplé historique et qui n’est même pas sûr à l’aube de la dernière journée, samedi prochain, de se qualifier pour l’Europa Cup.

Après la rencontre, Torsten Frings houspillait ses coéquipiers : « Nous ne pouvons pas perdre deux finales dans la même quinzaine, cela serait la plus saison pourrie qui soit. Déjà qu’on a raté notre championnat » . Avant d’en découdre avec le Bayer Leverkusen le 30 mai à Berlin, le Werder pourrait quitter la scène ce samedi sur un coup d’éclat -dont ils sont parfaitement capables- en infligeant une défaite à Wolfsburg, chez lui, et priver le club de Volkswagen d’un premier titre que toute une ville, voire toute une région, la Basse-Saxe, attend depuis toujours. Le Bayern Munich et le VFB Stuttgart (que les Vert et Blanc ont atomisé 5/2 à l’Arena et 4/0 -seule défaite du VFB depuis six mois- un après-midi où ils étaient d’humeur badine), qui s’affrontent à Munich samedi (64 pts chacun), veulent encore croire au miracle de l’équipe la plus improbable du vieux continent.

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(1): Depuis l’an 2000, seule l’Espagne (3 victoires) et l’Angleterre (1 seule) ont tiré leur épingle du jeu parmi les cinq premières Ligues à l’indice Uefa. Sinon, entre 89 et 99, outre leurs 8 victoires, les clubs italiens avaient placé 14 équipes sur 22 possibles en finale. Seul le Bayern-Bordeaux de 1996 échappa aux formations transalpines. A contrario, les finales de 1990 (Juve-Viola), 1991 (Inter-Roma), 1995 (Parma-Juve) et 1998 (Lazio-Inter) furent intégralement nationalisées par la Transalpinie.

(2) : Par rapport à la précédente Coupe de l’UEFA, le premier tour est supprimé ; la phase de groupe compte 12 groupes de 4 équipes, par matchs aller-retour. Les deux premiers de chaque poule vont en seizièmes de finale, rejoints, comme d’ordinaire, par les huit repêchés de la Champion’s. La première finale aura lieu le 12 mai 2010 à la HSH Nordbank Arena de Hambourg puis à l’Aviva stadium de Dublin en 2011 et enfin à la Lia Manoliu Arena de Bucarest, l’année suivante.

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