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Travailler plus pour gagner plus

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Travailler plus pour gagner plus

Pour retrouver les sommets, la sélection argentine s'est dotée d'un entraîneur humble et travailleur qui aura la lourde tâche d'en faire (enfin) une équipe. Bienvenue dans l'univers d'Alejandro Sabella.

Après les échecs des ex-champions du monde (Maradona et Batista), de la solution maison (Pekerman) et du réchauffé (Basile, de 2006 à 2008, déjà sélectionneur de 91 à 94), l’Afa, qui vient de nommer son cinquième sélectionneur en sept ans, soit autant qu’entre 1974 et 2004, a jeté son dévolu sur Alejandro Sabella pour conduire le destin de la sélection. Ce n’est pas la première fois que l’ancien numéro 10 s’assiéra sur le banc de l’Albiceleste. En tant que joueur, il l’a fréquenté à plusieurs reprises au début des années 80, lorsque Carlos Bilardo, qui avait été le chercher à Leeds United en 1981 pour en faire une des pièces-maîtresses d’Estudiantes de La Plata, lui donna ensuite sa chance avec l’équipe nationale. Une chance toute relative, puisqu’il ne tarda pas à sombrer derrière l’astre Maradona. Une dizaine d’années plus tard, il retrouve ce banc qu’il a aussi longtemps fréquenté à ses débuts à River Plate, son club formateur, dans l’ombre de Beto Alonso, alors idole des Millonarios. Avec Américo Gallego, il débarque aux côtés du nouveau sélectionneur Daniel Passarella au sortir d’une amère Coupe du monde 94 marquée par l’exclusion de Maradona. Sous la direction du Kaiser, il passe également par River Plate, la sélection uruguayenne, Parme, Corinthians et Monterrey. En 2009, il s’émancipe du joug de son ami après dix-sept ans de bons et loyaux services, en prenant seul les rênes d’Estudiantes de La Plata.

Sous la coupe de Bilardo et de Passarella

Avec les Pincharratas, il remporte dès sa première saison la Copa Libertadores et terrasse l’invincible Barcelone en finale de Coupe du monde des clubs, ne s’inclinant qu’à l’issue des prolongations (2-1). L’an dernier, il décroche le titre de champion d’Argentine (Apertura 2010), après avoir échoué à un petit point d’Argentinos Juniors lors de l’exercice précédent (Clausura 2010), en pratiquant un football léché. « Il aime que son équipe attaque, mais il attache aussi beaucoup d’importance à son équilibre, de façon à compenser lorsque celle-ci n’a pas le ballon » , note l’ancien international Roberto Ayala. Libre depuis février dernier, Pachorra (le Flemmard) – un surnom qu’il a gagné à cause de son goût prononcé pour la sieste – avait signé un contrat avec Al-Jazira (Émirats Arabes Unis), qu’il n’a pas tardé à résilier lorsque l’Afa, sous l’impulsion de Bilardo, a fait appel à lui, à l’issue de la Copa America. « Pour être honnête, je ne m’imaginais pas avoir cette opportunité (de diriger la sélection) aussi vite. C’est le summum. On rêve toujours d’y être, en tant que joueur ou entraîneur. Ce n’est ni plus ni moins le zénith d’une carrière » . Adepte de Marcelo Bielsa, « pour le nombre d’heures qu’il consacre au travail et parce que c’est une personne mesurée, respectueuse et responsable » , Sabella a laissé une marque indélébile à Estudiantes. Veron et ses coéquipiers n’oublieront pas de sitôt la causerie qui précéda le clásico contre Gimnasia de La Plata, en août 2009. Alors qu’il vient de perdre son père, le coach ravale sa tristesse et se présente comme si de rien n’était devant ses joueurs, donnant comme à son habitude ses consignes tactiques avant de les haranguer.

Un exemple d’intégrité

« Lorsqu’il était à Estudiantes, il n’y a pas un jour où il ne s’est pas rendu au centre d’entraînement, même lorsque les titulaires étaient au repos. Il allait observer les cinq ou six joueurs qui n’avaient pas joué et les jeunes du club. Cela s’appelle respecter en imposant le respect » , raconte Rodrigo Braña, l’un des référents de l’équipe qu’il mit en place. Privilégier l’humain plutôt que le sportif, tel est le principe fondamental de Sabella, qui compte placer « le bien commun au-dessus de l’individuel » au sein d’une sélection qui accumule les talents autant que les frustrations depuis trop longtemps. Lors de son discours de présentation, il a évoqué le « sentiment d’appartenance » que les joueurs doivent ressentir vis-à-vis du maillot ciel et blanc, avant de citer… John Fitzgerald Kennedy : « Ne vous demandez pas ce que votre pays peut faire pour vous, demandez-vous ce que vous pouvez faire pour votre pays » . Il devrait confier à Messi, qu’il a rencontré ces jours-ci à Barcelone, le brassard de capitaine. Avec l’arrivée de Sabella, c’est une nouvelle ère qui s’ouvre en sélection argentine : celle de l’humilité et de la responsabilité. Moins sexy mais plus efficace que les précédentes ?

Florent Torchut, à Buenos Aires

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