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Toulouse, la méprise

Par Alexandre Pedro
Toulouse, la méprise

Parce que son effectif aligne des noms et des promesses, le TFC ne serait pas à sa place en tant que 16e de Ligue 1. Et si au-delà d’un Dupraz qui prend beaucoup de place, on voyait surtout cette équipe comme beaucoup plus belle qu’elle ne présente ?

Oui, le spectacle est parfois dans les tribunes au Stadium de Toulouse. Pour la réception de Caen samedi dernier, les Indians Tolosa étaient d’humeur taquine. Normal après une série de quatre défaites, un nul (contre Metz à domicile), une 18e place et un jeu qui tache comme un vilain rouge de fin de soirée. Alors, le principal groupe de supporters toulousains s’est replongé dans Kaamelott pour élaborer les banderoles, histoire d’envoyer quelques messages. Et quoi de mieux que du Karadoc pour résumer la saison du TFC : « Mais y a rien à développer, c’est d’la merde c’est d’la merde, c’est tout ! » Et impossible de ne pas voir un message adressé à Pascal Dupraz avec cette maxime du sage Perceval : « Ce n’est pas moi qui explique mal, c’est les autres qui sont cons. » Le matin même, le Savoisien s’était expliqué dans Le Monde. Il y était question de jeton de casino, des trèfles à quatre feuilles de sa maman, de l’intelligentsia du football (qu’il conchie bien sûr), de « loseur besogneux » (lui), d’un centre d’entraînement « glauque avec ses barreaux aux fenêtres » , de l’époque bénite de son grand-père où « au bal, les hommes s’envoyaient des grands coups de poing dans la gueule » … Bref, Dupraz tourne en boucle sur son sujet préféré : lui-même. Mais pour comprendre comment son équipe produit un jeu aussi pauvre, « y a rien à développer » . Le jour même, Olivier Sadran estimait lui que la situation ne méritait pas qu’un président s’exprime. « On aurait deux points de plus, vous ne m’auriez pas appelé » , a reçu le correspondant de L’Équipe venu aux nouvelles.

Mais développons quand même. Malgré une victoire un peu tombée du camion samedi (2-0) avec la complicité des Caennais (barre de Nkololo suivi d’un csc de Da Silva à l’heure de jeu), le TFC reste convalescent. Mais a-t-il été bien portant cette saison ? Aucun match référence, aucun style de jeu – à moins que jouer très vite devant et perdre le ballon encore plus vite en constitue un –, aucune progression perceptible et une équipe type inconnue de tous. Pour ses détracteurs, Dupraz est le principal responsable et confirme qu’il préfère les missions commando au travail au quotidien, qu’il sait réveiller les morts, mais n’arrive pas à parler aux vivants. Comment ne pas produire mieux avec Delort, Jean, Toivonen, Gradel, Diop, Durmaz, Sanogo ou Imbula ? « Avec son effectif, Toulouse devrait prétendre au Top 6 » , nous disait encore Élie Baup début novembre. Et il n’est pas le seul. Côté supporter, on l’a longtemps vu comme « pas mal » ou « pas si dégueulasse que ça » et tant pis si les matchs juraient avec cette vision.

Fausses promesses, « mannequins » et retard à l’entraînement

La réalité du terrain n’en a que faire d’un potentiel supposé, surtout en Ligue 1 où le besogneux garde souvent le dernier mot dans ce « marais » qui s’étend des places européennes aux abysses de la relégation. Après sa période low-coast en Europe de l’Est, le TFC s’est lancé dans la rénovation ou plutôt la réhabilitation. Le Ramier est devenu l’île des promesses perdues. Dupraz exige du temps pour retaper le corps d’un Sanogo ou la tête d’un Imbula. Mais les années perdues dans le sport de haut niveau ne se rattrapent presque jamais. Le premier n’est que le fantôme de l’avant-centre racé entraperçu à Auxerre, le second garde juste l’élégance et la tête haute du beau milieu de terrain qu’il a été le temps d’un battement de cils à l’échelle d’une carrière. Arrivé il y a presque un an, Corentin Jean attend, lui, de dépasser Ali Ahmada au classement des buteurs du club. Alors l’éternel espoir avale des kilomètres dans le vide pour faire oublier que son transfert définitif depuis Monaco représente près de la moitié des sept millions investis cet été. Les autres ? Delort râle contre les ballons qui n’arrivent pas et fonce tête baissée le reste du temps, Toivonen est le premier Suédois En Marche, Gradel un corps toujours au bord de la rechute et Cahuzac un leader aphone depuis le banc de touche.

Pas dégueulasse cet effectif ? Peut-être. Comme celui du RC Lens en 2008 parti dans la charrette malgré Rémy, Dindane, Monterrubio ou Hilton ou celui de Monaco trois ans plus tard avec Nkoulou, Diarra, Feindouno ou Ruffier. Alors oui, on a le droit de douter d’une équipe où certains sont de passage comme en cure à Merano, qui se croit trop talentueuse pour être laborieuse et dont la suffisance ne suffit pas pour rivaliser dans un championnat qui préfère récompenser la vaillance d’Amiens, Dijon ou Strasbourg. Après s’en être pris aux supporters qui ne supportent pas assez, aux employés de Toulouse Métropole pas assez méticuleux avec sa pelouse et à ses autres ennemis invisibles, Dupraz a mis le viseur sur ses joueurs, des « mannequins » déposés sur un terrain et même pas foutus d’arriver à l’heure à l’entraînement. ( « On ne peut pas gagner un match si les joueurs arrivent en retard à l’entraînement. » ) Il a évoqué une trahison, mais s’est placé en premier traître. On n’a pas vraiment compris où il voulait en venir. Comme on n’a pas compris non plus comment il pouvait parler « d’un bon match » après une négation de football contre Lille. Alors comme il ne savait plus trop quoi dire, il a annoncé « une place dans les dix et une finale de coupe » . Mais il n’a pas dit comment. Alors, on a fini par citer Leodagan : « Je vous le dis, cette histoire, ça pue. »

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