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Top 100 : Penaltys de légende (de 50 à 41)

Par Maxime Brigand, Kevin Charnay et Florian Lefèvre

« Il est impossible d’imaginer un moment de tension plus grand que le penalty. Deux hommes face à face. C’est un duel comme au XIXe siècle », écrit Julio Llamazares. Vrai. Dans le jeu ou lors d’une séance de tirs au but, raté ou réussi, en tribune ou sur le poteau, du pointard ou du talon, voilà 100 histoires de penaltys. Entrée dans le top 50 avec Martín « Têtu » Palermo.

#50 - Polar Star-Belgrano Sports - 1958

  • Polar Star-Belgrano Sports, championnat régional d’Argentine, 1958
  • C’est l’histoire d’un penalty à rejouer une semaine après. Mais où allait frapper le tireur de Belgrano Sports, se demandait le gardien de Polar Star, Gato Diaz…

    « Il va tirer à droite.
    – Toujours,
    lui répondit son président.
    – Mais il sait que je le sais.
    – Alors, on est dans la merde.
    – Oui, mais je sais qu’il le sait,
    dit Gato.
    – Alors, plonge à gauche et sois prêt, rétorqua quelqu’un assis à ses côtés.
    – Non, parce qu’il sait que je sais qu’il sait. » (1)

    Finalement, à force de spéculer sur le tir adverse, Gato s’avéra incapable d’arrêter le penalty. Cette histoire est une fiction de l’écrivain argentin Osvaldo Soriano, adaptée au cinéma en 2005 par le réalisateur espagnol Roberto Santiago. Et aussi fou que cela puisse paraître, c’est précisément cette année-là, en pleine promo du film titré Le penalty le plus long du monde, que le scénario se réalisa pour de vrai – à quelques détails près – à Trujillo, en Estrémadure…

    (1) dialogue rapporté dans Pourquoi les tirs au but devraient être tirés avant la prolongation, par Pierre Rondeau, éditions Le Bord de l’eau.

    #49 - Trujillo - Alagon - 2005

  • Trujillo – Alagon, division régionale espagnole, 23 janvier et 25 mars 2005
  • Le berceau du football ibérique se trouverait en Estrémadure. Niché dans cette région du sud-ouest de l’Espagne, il y a Trujillo, la terre natale du conquistador Francisco Pizarro. Le 23 janvier 2005, l’équipe locale reçoit Alagón, pour un match de première division régionale. Les deux formations se dirigent vers un match nul 1-1 quand, à la 90e minute, l’arbitre indique le point de penalty à la suite d’une faute du gardien d’Alagon. Expulsé, le portier balance ses gants à la face de l’arbitre de rage, quand le reste de l’équipe se précipite vers l’assistant. C’est la cohue ! L’arbitre décide d’interrompre la rencontre. Trujillo va-t-il être déclaré vainqueur sur tapis vert ? Non, selon la jurisprudence espagnole, il faut rejouer la fin du match. À savoir : un penalty. Alors, les deux équipes reviennent sur le terrain le 24 mars, pour regarder tirer Willy face à Luciano, le quincaillier contre le policier… devant 2000 spectateurs et des médias nationaux. Même le maire est au rendez-vous, avec sa banderole derrière le but : « Trujillo, patrimoine de l’humanité » . Willy s’élance, marque un léger temps d’arrêt dans sa course, frappe sur la droite et marque. Luciano, qui s’était entraîné sur sa ligne toute la semaine, n’a pas bougé. Deux mois après le coup d’envoi, Trujillo tient sa victoire.

    #48 - Steaua Bucarest-FC Barcelone - 1986

  • Steaua Bucarest-FC Barcelone, finale de la Coupe des clubs champions, 7 mai 1986
  • Le stade Ramón Sánchez Pizjuán est un temple de la dramaturgie. Quatre ans après avoir accueilli la légendaire demi-finale du Mondial 1982, France-RFA, l’arène met en scène la finale de la Coupe des clubs champions entre le Barça de Bernd Schuster, grand favori, et le surprenant Steaua Bucarest, entièrement composé de joueurs roumains. 0-0 après 120 minutes, Michel Vautrot siffle la fin de la prolongation. La séance de tirs au but débute par un arrêt du gardien barcelonais Urruti. Dans la foulée, Helmuth Duckadam détourne à son tour la tentative d’Alexanko. « J’ai eu de la chance de partir du bon côté sur le premier tir, rembobine le gardien du Steaua. Ensuite, c’est la psychologie qui fait le reste. » Mains sur les genoux, les fesses en arrière, la tête en avant : le portier à moustache ne laisse absolument rien passer. Quatre tirs, quatre arrêts, et le Steaua soulève la coupe aux grandes oreilles.

    #47 - France-République tchèque - 1996

  • France-République tchèque, demi-finale de l’Euro, 26 juin 1996
  • C’est l’histoire d’une courbe parfaite : naissance à Orléans, maturation au FC Nantes, explosion rapide, championnat d’Europe. Reynald Pedros avait tout pour plaire, la gueule et le style, le jeu et le rythme. Puis, Old Trafford, la demi-finale de l’Euro 1996, la France contre la République tchèque, Petr Kouba : une séance de tirs au but, la mort subite et Pedros, le petit prince inexpérimenté, qui s’avance pour pousser les Bleus sur la voie d’une seconde qualification consécutive dans l’exercice après un quart de finale étouffant face aux Pays-Bas (0-0, 5-4 aux t.a.b.). La sentence est ratée, complètement. Kouba s’allonge, repousse, Miroslav Kadlec pose ensuite la cerise sur le gâteau, la France est éliminée. Pedros, lui, vient de voir sa carrière vriller. À la rentrée suivante, Reynald le magnifique est hué par le Parc lors d’un match face au Mexique : « Je ne m’attendais pas à être traité comme un étranger en équipe de France. » Old Trafford, le Théâtre d’un rêve brisé.

    #46 - Chelsea-Manchester United - 1994

  • Chelsea-Manchester United, finale de la FA Cup, 14 mai 1994
  • Jour de démolition à Wembley : le 14 mai 1994, Sir Alex Ferguson voit son Manchester United écraser sans le moindre sentiment le Chelsea de Glenn Hoddle, notamment porté par Dennis Wise, en finale de la FA Cup (4-0). Immense, malgré une première période où les Blues auront largement dominé. Le grand bonhomme de la finale s’appelle Éric Cantona, auteur d’un doublé sur penalty. Détail qui a son importance, le second penalty mancunien n’aurait jamais dû être accordé par l’arbitre David Elleray. Mais ce que l’histoire retient surtout, c’est que le King a claqué, ce jour-là, deux copies conformes : deux penaltys, deux contre-pieds. Explication : « Ma première pensée a été de loger la balle dans l’angle opposé du premier tir. Mais j’ai réalisé que le gardien allait se dire la même chose, alors j’ai décidé de tirer au même endroit. Seulement, le gardien devait sûrement se dire que je savais qu’il savait, alors… Vous savez quoi ? La vérité, c’est que j’ai juste tiré un penalty. »

    #45 - Espagne-Italie - 2008

  • Espagne-Italie, quart de finale de l’Euro, 22 juin 2008
  • 22 juin 2008. Après une purge de 120 minutes, l’Espagne et l’Italie doivent se départager aux tirs au but en quarts de l’Euro. La malédiction refait surface. À chaque fois que la Roja a perdu une séance de tirs au but dans son histoire – en 1986, 1996, 2002 –, c’était un 22 juin. Après la Coupe du monde 1994, l’Euro 1996, l’Euro 2000, la Coupe du monde 2002, les Espagnols vont-ils à nouveau se casser les dents au stade des quarts de finale ? Non ! De Rossi et Di Natale butent sur San Iker, et Cesc Fàbregas ne tremble pas au moment de convertir le tir au but décisif. « Ce match a fait dévier la trajectoire de l’histoire du football espagnol, écrit Marca. Avec cette séance de tirs au but, l’histoire a cessé de bégayer. » La suite, c’est un triplé historique Euro-Coupe du monde-Euro.

    #44 - Juventus-Liverpool FC - 1985

  • Juventus-Liverpool FC, finale de la Coupe des clubs champions, 29 mai 1985
  • On l’a accusé d’avoir « dansé sur le ventre des morts » . Ce 29 mai 1985, Michel Platini vient d’inscrire le seul but du match entre Liverpool et la Juventus en prenant Bruce Grobbelaar à contre-pied sur penalty. Pourtant, la faute sur Boniek avait eu lieu bien en dehors de la surface. Mais qu’importe, Michel Platini laisse éclater sa joie et célèbre son but le poing victorieux en l’air. Il y a de quoi : il vient de s’offrir à lui, et au club de Turin, sa première Coupe d’Europe des clubs champions. Sauf que quelques heures plus tôt, dans le stade du Heysel, à Bruxelles, un drame vient de se dérouler. À partir de 19 heures, le stade a basculé crescendo dans la violence la plus complète. Après des projectiles en tout genre balancés par des supporters des deux camps, des hooligans anglais décident de charger sauvagement le muret qui les sépare du bloc Z. Dans cette tribune, les Juventini, qui sont esseulés du reste du contingent italien situé de l’autre côté du stade, veulent s’échapper vers la pelouse, mais le mur s’effondre. Bilan : 39 morts et 454 blessés par suffocation ou écrasement. Dans le flou le plus total, le match, d’abord retardé, est finalement maintenu pour « des raisons de sécurité » . Le penalty de Michel Platini n’avait plus vraiment d’importance.

    #43 - Werder Brême-Bayern Munich - 1986

  • Werder Brême-Bayern Munich, championnat d’Allemagne, 22 avril 1986
  • Au printemps 1986, le Werder Brême reçoit le Bayern lors de l’avant-dernière journée du championnat. C’est le choc au sommet, Brême compte deux points d’avance sur son poursuivant bavarois : une victoire (à deux points, à l’époque), et le titre est plié. Le score reste bloqué à 0-0, quand survient un penalty à la 89e minute. Rien de moins qu’une balle de sacre au bout du pied de Michael Kutzop devant un public prêt à exploser. Les joueurs du Bayern protestent : la balle n’a pas touché la main de Søren Lerby, mais sa poitrine. Trois minutes s’écoulent – « cela me sembla une éternité » , avouera Kutzop. Il s’élance, ralentit sa course, sa frappe de l’intérieur du pied droit file sur le poteau. Fin du match. La semaine suivante, Brême s’incline 2-1 à Stuttgart, le Bayern coiffe le Werder sur le poteau. Trente ans plus tard, quand Rudi Völler retrouve son ancien coéquipier Michael Kutzop autour d’une pinte, le champion du monde 1990 aime lui rappeler ce mauvais souvenir : « J’ai tout gagné, sauf la Bundesliga, et c’est à toi que je le dois. »

    #42 - Danemark-Pays-Bas - 1992

  • Danemark-Pays-Bas, demi-finale de l’Euro, 22 juin 1992
  • Le 22 juin 1992, après avoir récemment dit « non » à l’Europe, le Danemark dit définitivement « oui » à l’Euro. Quelques jours avant le début de la compétition, les Danois, pas qualifiés, ont été repêchés au dernier moment pour combler l’absence de la Yougoslavie. Depuis, la belle histoire est lancée. Les voici maintenant en demi-finale du tournoi face aux Pays-Bas de Bergkamp, Gullit, Rijkaard et Van Basten. Après un match dingue où les Néerlandais égalisent dans les dernières minutes (2-2) et une prolongation crispante, il va falloir décider du vainqueur aux penaltys. Les Danois ne tremblent à aucun moment et envoient toutes leurs tentatives au fond des filets. Peter Schmeichel s’occupe du reste et stoppe le tir de Marco van Basten. Mise en orbite vers la finale contre l’Allemagne et la victoire.

    #41 - Colombie-Argentine - 1999

  • Colombie-Argentine, Copa América, 4 juillet 1999
  • Un bain dans la folie : le 4 juillet 1999, après un succès inaugural face à l’Équateur (3-1), l’Argentine de Bielsa affronte la Colombie pour la deuxième journée de la phase de poules de la Copa América, organisée cet été-là au Paraguay. Devant, l’Albiceleste se balade depuis déjà plusieurs semaines avec un certain Martín Palermo, qui sort de sa première saison à Boca Juniors, où il forme une doublette bordélique avec Juan Román Riquelme. Reste que ce jour-là, face à la Colombie (0-3), Palermo va fracasser les tablettes de l’histoire en ratant trois penaltys lors de la même rencontre : le premier fracasse la barre, le deuxième passe au-dessus et le troisième est stoppé par le gardien. Unique. Au moins tout aussi unique que l’expulsion dans la même rencontre de Zanetti. En quart de finale, l’Argentine prend la porte face au Brésil (1-2). Ayala manque un penalty, et Palermo n’entendra plus parler de la sélection pendant près de dix piges.

    Par Maxime Brigand, Kevin Charnay et Florian Lefèvre

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