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Top 10 : Rouge de honte
Angél Di María était sans doute excédé, mais il a surtout braqué tous les regards sur lui au moment de sa sortie d'Old Trafford, après une expulsion grotesque pour protestation. Comme Fideo, d'autres joueurs sont tombés dans le vice d'une expulsion ridicule. Et pas des moindres.
Clarence Seedorf, Madureira-Botafogo (1-2), 24 mars 2013
Durant sa vie de footballeur, Clarence Seedorf a hérité d’un nom : le Professeur. Pour sa science du jeu bien sûr, mais aussi pour son comportement irréprochable sur le terrain. À 36 ans, le casier à carton rouge de l’ancien international néerlandais est vierge. En pré-retraite, Clarence va pourtant récolter sa seule et unique exclusion d’un terrain de football de sa richissime carrière. Lors d’un match du championnat carioca (de Rio de Janeiro, en VF), Seedorf se dirige vers son banc de touche pour être remplacé. Problème : selon l’arbitre principal, le meneur de jeu de Botafogo est trop loin du quatrième arbitre pour traverser la pelouse et il lui propose de sortir de l’autre côté du terrain. Cependant, le joueur souhaite prendre la direction des vestiaires et récolte un premier carton jaune. Au terme d’une ultime discussion avec l’arbitre, Seedorf décide d’ignorer les réprimandes et continue son chemin. Dans son dos, l’arbitre expulse la légende et casse un mythe : le prof parfait n’existe pas.
Sulley Muntari, Catane-Inter Milan (3-1), 12 mars 2010
En termes d’enchaînement d’avertissements concluant sur une exclusion, Seedorf détient une rude concurrence. Lors d’une rencontre comptant pour la 28e journée de Serie A, Catane reçoit l’Inter Milan, futur vainqueur de la Coupe d’Italie, du championnat national et de la Ligue des champions. Au vu du QI de certains joueurs pourtant, ce formidable triplé n’était pas gagné d’avance. Remplaçant d’Esteban Cambiasso à douze minutes du terme de la rencontre, Sulley Muntari arrive sur la pelouse sicilienne avec le couteau entre les dents. Moins de trente secondes après son entrée en jeu, Muntari se rend coupable d’un tacle par derrière engagé. Sanctionné d’un carton jaune, le Ghanéen aurait pu avoir la bonne idée de se calmer. Mais non. Sur le coup franc, le nouvel entrant intègre le mur et saute de tout son cœur avec le bras gauche en l’air. La balle frappe son bras, penalty, deuxième jaune pour un rouge. 90 secondes top chrono pour trois cartons, le mec est costaud.
Mario Balotelli, Rubin Kazan-Inter Milan (1-1), 29 septembre 2009
José Mourinho : « Si je devais écrire un livre sur Mario, ce ne serait pas un drame, mais une comédie. Je me souviens d’une fois, on était parti jouer à Kazan en Ligue des champions. Pour cette rencontre, tous mes attaquants étaient blessés. Pas de Milito, pas d’Eto’o… C’était un problème, et Mario était le seul disponible. Il avait reçu un carton jaune en fin de première période, donc au moment de la mi-temps, j’ai passé 14 minutes sur les 15 attribuées à parler avec Mario en lui expliquant : « Mario, je n’ai pas d’autre attaquant, je ne pourrai pas faire de changement si tu es expulsé. Joue simplement avec la balle, et si quelqu’un te tacle ou te provoque, pas de réaction. Si l’arbitre siffle contre toi, pas de réaction. S’il te plaît, Mario… » 46e minute, carton rouge ! »
Samuel Inkoom, Karpaty Lviv-Dnipro Dnipopetrovsk (0-2), 31 Octobre 2011
Sans aucun doute, cette exclusion de Samuel Inkoom constitue un très beau spécimen dans la collection des sanctions stupides. Joueur du Karpaty Lviv, l’international ghanéen se souviendra longtemps de cette soirée d’Halloween 2011 quand, mené au score et déjà averti pendant la rencontre, son entraîneur souhaite procéder à un changement afin d’éviter toute infériorité numérique. Sûrement pressé d’aller se doucher ou tout simplement victime d’une envie de s’exhiber, le latéral droit enlève son maillot avant de procéder au changement. Manque de pot, c’est interdit par le règlement et sanctionné d’un avertissement. Jaune + jaune = rouge = je me sens vraiment tout seul.
John Guidetti, Feyenoord Rotterdam-RKC Waalwijk (1-1), 18 février 2012
Bien avant de se farcir Layvin Kurzawa à grands coups de regards vers l’horizon, John Guidetti faisait le bonheur du Feyenoord Rotterdam. Auteur de 20 buts et 8 passes décisives en 23 rencontres, John le fougueux aurait pu davantage gonfler ses stats avec un peu plus de retenue. Mais il faut bien le dire, ce n’est pas vraiment le genre de la maison. Après avoir ouvert le score sur penalty contre le RKC Waalwijk, Guidetti explose devant ses supporters du De Kuip, fait tomber le maillot et le jette par terre pour exprimer sa rage de vaincre. Une rage visiblement communicative, puisque son entraîneur Ronald Koeman s’énerve sur le bord du terrain. La raison ? John Guidetti va récolter un second carton jaune pour sa célébration interdite. L’intéressé se rend compte de sa connerie au moment de remettre sa liquette et de voir que l’arbitre l’attend, sagement, pour l’exclure. Ah, la folie de la jeunesse…
Yoav Ziv, Stoke City-Maccabi Tel-Aviv (3-0), 21 octobre 2011
De la folie, c’est aussi ce qui atteint visiblement Yoav Ziv par intermittence. Lors d’une rencontre de Ligue Europa à Stoke City, le Maccabi Tel-Aviv est en train de se faire marcher dessus. Au sens propre, comme au figuré. Sur un duel engagé avec un membre des Potters, l’Israélien perd sa chaussure sous l’impact du contact. Cherchant à obtenir un soutien de la part du corps arbitral, l’Israélien tourne la tête vers le juge de touche, impassible devant l’action. Ni une ni deux, le défenseur vrille complètement et va shooter en direction de l’homme en noir pour exprimer son mécontentement. Pas de bol, le coup fait mouche. S’il cherchait bien évidemment à s’innocenter, Ziv finira comme un blaireau sur le côté du terrain. Arda Turan a trouvé son maître.
Jérémy Toulalan, Bayern Munich-OL (1-0), 21 avril 2010
Si, aujourd’hui, Jérémy Toulalan est un élément incontournable de l’AS Monaco, il est aussi l’auteur de l’exclusion la plus stupide du football français. Pourquoi ? Parce qu’elle s’est produite lors d’une demi-finale de Ligue des champions, qui plus est en supériorité numérique. Qualifié pour la première fois de son histoire à ce stade de la compétition, l’OL voit le début de rencontre se clarifier grâce à l’absurdité du geste de Franck Ribéry, prêt à écraser la cheville de Lisandro López pour récupérer un ballon. En plein cœur de l’affaire Zahia, Ch’ti Franck laisse une chance à Lyon de marcher sur Munich dès le match aller. Hélas, en début de seconde période, la Toul’ va prendre deux cartons jaunes en l’espace de quatre minutes. Manquant de jugeote sur un pied haut avec Schweinsteiger, l’homme poivre et sel a changé la donne d’un match ouvrant les portes d’une finale de C1 à Lyon. Oui, c’est con.
David Beckham, Angleterre-Argentine (2-2, 4-3 tab), 30 juin 1998
Si on devait résumer la carrière de Diego Simeone en une action, ce serait peut-être celle-ci. Un capitaine, charismatique meneur de troupe et bon footballeur, mais aussi un fin poison, vicieux dans les duels et excellent négociateur. Ce mélange sulfureux a fait une victime principale au cours de la carrière de joueur du Cholo : David Beckham. Dans un huitième de finale de Coupe du monde que l’on considérera par la suite comme le plus beau match du Mondial 98, le Spice Boy va goûter aux crampons, au genou dans le dos, puis à la main ferme du capitaine de l’Albiceleste, cherchant à provoquer Beckham et, accessoirement, à trouver son équilibre. Excédé par cette mentalité, l’Anglais pète un câble, donne un coup de pied dans le mollet de son agresseur. Voyant l’arbitre en premier spectateur, Simeone profite de l’opportunité et tombe à terre. Le verdict de M. Nielsen est sans appel : jaune pour Diego, rouge pour David. Goliath était trop malin ce soir-là.
Alhaji Kamara, Norrköping-Orebro (2-2), 6 juillet 2014
La plus folle de toutes, et de très, très loin. Bien qu’orphelin de Zlatan Ibrahimović depuis des années, le championnat suédois réserve des surprises incroyables dans des rencontres à première vue anodines. Durant l’été dernier, l’Orebro SK et l’IFK Norrköping se sont séparés sur un beau match nul avec pas moins de quatre buts inscrits dans la rencontre. Mais par-dessus tout, ce match restera gravé dans les mémoires scandinaves suite à la sortie folle d’Alhaji Kamara. Expulsé pour un second carton jaune, le Sierra-Léonais est comme attrapé par le mauvais sort au moment où l’arbitre brandit le second carton jaune. Pris de terreur, le joueur sprinte vers le tunnel et hurle sa rage envers le monde qui l’entoure. Un moment très gênant pour tout le monde, même pour les commentateurs, choqués. Il y a de quoi.
Sergio Ramos et Xabi Alonso, Ajax Amsterdam-Real Madrid (0-4), 23 novembre 2010
Dans l’art du calcul, José Mourinho fait évidemment partie des grands stratèges. Parfois même, le Mou peut aller jusqu’à pousser le bouchon très loin. Lors de la phase de poules de la Ligue des champions, le Real Madrid est en train de corriger l’Ajax Amsterdam dans son ArenA. Sûr de remporter la rencontre, José filera des directives à ses joueurs Xabi Alonso et Sergio Ramos. Le but ? Se faire expulser pour gain de temps, et ainsi entamer les huitièmes de finale de la compétition sans le moindre carton jaune pour chacun de ses joueurs. Le match bascule donc dans le ridicule quand le futur Barberousse met un quart d’heure à tirer un coup franc, tandis que l’ancien Sévillan prend son café pépère sur un six mètres, avant d’aller serrer la main de l’arbitre pour le remercier de l’avoir exclu. Après la rencontre, Ramos niera d’ailleurs l’évidence : « Les cartons n’étaient pas recherchés. Ce qu’il faut retenir, c’est le bon match de l’équipe et sa grande forme. » Et la marmotte, elle met le chocolat dans le papier d’alu !
Par Antoine Donnarieix