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Top 10 : Les joueurs dégoûtés du football

par Antoine Donnarieix et Paul Piquard
Top 10 : Les joueurs dégoûtés du football

« Je n'aime pas tout ce qui entoure le footballeur en général. Je voudrais rentrer chez moi et être un inconnu. Tout ça m'a fait perdre le goût pour le football. » Il a beau très bien gagner sa vie et être une star dans son pays, Carlos Vela n'aime pas (ou plus) son métier. Et le Mexicain est loin d'être un cas isolé.

1- Javi Poves, le révolutionnaire

C’est sans aucun doute le plus fou de tous. Celui qui aura dit merde au football professionnel et ses gros sous. Le 5 août 2011, Javier Poves Gómez fait péter sa bombe : il arrête le football, à seulement 25 ans. La raison ? Le système. « Ce qui se voit depuis l’intérieur est clair : le football professionnel, c’est de l’argent et de la corruption. C’est du capitalisme, et le capitalisme, c’est la mort. Je ne veux pas faire partie d’un système qui se base sur le fait que des personnes gagnent de l’argent grâce à la mort d’autres personnes en Amérique du Sud, en Afrique, en Asie. C’est simplement mon moi intérieur qui m’empêche de suivre cette voie-là. (…) Je veux connaître le monde réel, savoir ce qu’il cache. Partir en Afrique. Pour cela, je n’ai pas besoin de beaucoup d’argent. » Deux ans plus tard, on apprend que l’ancien joueur du Sporting Gijón a opté pour l’Islam après un voyage en Iran. Un homme de conviction.

2- Sebastian Deisler, le dépressif

Quand il explose aux yeux du grand public, « Basti Fantasi » est considéré comme l’un des joueurs les plus prometteurs en Allemagne. Après son passage du Hertha Berlin au Bayern Munich, le joueur enchaîne les blessures et ne parvient jamais à atteindre le niveau qu’on lui promettait. Censé représenter le renouveau de la Mannschaft, l’international allemand ressent trop de pression sur ses épaules. Résultat : le joueur tombe dans une véritable dépression. Ébranlé par ses problèmes de santé, il décide de mettre un terme à sa carrière le 16 janvier 2007, à seulement 27 ans. Quelques mois plus tard, Deisler admettra « qu’il n’était pas du tout fait pour le business du football » . Fin septembre 2009, le joueur publiera d’ailleurs une autobiographie : Sebastian Deisler, de retour dans la vie. Coupé du football, il est aujourd’hui gérant d’un magasin spécialisé dans l’artisanat du Népal à Fribourg.

3- Kévin Anin, l’écorché (OGC Nice)

Bien avant son terrible accident de voiture en juin dernier, depuis lequel Anin n’a plus foulé un terrain de football, le milieu formé au Havre était aussi bien connu pour son grand talent que pour son désamour du milieu professionnel. Anin, plus porté sur la boxe française – sport dans lequel il excelle par ailleurs -, avait notamment déclaré à RMC : « C’est le plus beau métier du monde. Mais il y a plein de choses que je n’aime pas trop. Les gens autour, leur hypocrisie, je n’aime pas trop ça. On a beau gagner de l’argent, quand le cœur n’y est plus… On m’avait dit que c’était un monde de putes. C’est vrai. »

4- Manuel Salazar, le résigné

À 25 ans, Manuel Salazar est à un carrefour de sa vie. Joueur du Club Deportivo Luis Ángel Firpo et international salvadorien avec 50 sélections à son actif, le défenseur est en train de se rendre compte que le football professionnel ne suffira pas à satisfaire ses besoins quotidiens. Dès lors, il prend ses responsabilités. « J’ai pris la décision de me retirer du football, afin de trouver une stabilité financière comme n’importe quel être humain qui pense sur le long terme. Malheureusement, le football dans notre pays ne donne pas cette stabilité. (…) La carrière du footballeur est courte, et une fois en dehors des terrains, on se retrouve sans rien, sans fonds de pension, ni cotisations à des fins médicales. » Réaliste, le joueur a pensé à faire des études en parallèle : il obtient un job en tant que commercial pour Grupo Radial Samix. « C’est une bonne occasion de travailler dans une grande entreprise et où je vais tout donner pour réussir. » Bienvenue dans le monde du travail, le vrai.

5- Gérald Cid, le désenchanté

Saison 2006-2007, Gérald Cid découvre la Ligue des champions avec son club formateur, les Girondins de Bordeaux. L’apogée d’une courte carrière qui le verra effectuer un passage éclair à Bolton, puis chauffer le banc à Nice. Blasé, le défenseur prend sa retraite en juillet 2010, à 27 ans, et se confie à 20 minutes : « Il y avait plein de choses qui me pesaient. Les déplacements, les mentalités, les supporters, les journalistes, la manière dont tout ça était géré. Je savais que ça n’allait pas, il fallait que j’arrête. Je comprends que cela puisse surprendre, car j’arrête à 27 ans dans un milieu où l’on gagne très bien. On dit souvent que c’est bien, car on vit de sa passion, mais moi, ce n’était plus ma passion. »

6- Islay Tait, la révoltée

Il n’y a pas que dans le football masculin que des joueurs décident d’arrêter leur carrière. À Issy-les-Moulineaux, dans les Hauts-de-Seine, Islay Tait en avait gros sur le cœur. Dernière du classement de Première Division cette saison avec son club, la défenseur doit en plus subir l’éviction du coach emblématique, David Remisse. C’en est trop pour la joueuse : « Je suis dégoûtée de ce qui s’est passé dans mon club. (…) Certaines ont oublié que si elles sont là, comme notre présidente Christine Aubère, c’est en partie grâce à David. Comment peut-on mettre au repos pendant trois semaines un entraîneur au club depuis six ans, qui a fait toutes les montées de DH en D1 ? Je n’ai jamais vu ça ailleurs. C’est grave. (…) Je vais enfin revivre. Cela fait vingt ans que je pratique ce sport à raison de cinq heures par semaine au minimum. Le foot a joué sur ma vie sociale. » Issy, c’est pas Paris.

7- Benoît Assou-Ekotto, le fonctionnaire (Tottenham Hotspurs)

Formé à Lens et actuellement en prêt aux Queens Park Rangers, le Lion indomptable prend son monde à contre-pied lorsqu’il révèle dans une interview au Guardian en 2010 faire ce métier uniquement pour l’argent : « C’est juste un boulot. Quand je jouais en France, tu sais, j’étais avec ma mère, mes potes, bref, j’étais chez moi. Pourquoi je serais venu en Angleterre, alors que je ne parlais pas un mot d’anglais, si ce n’était pas pour un simple boulot ? Moi, mon job, je le fais pour gagner de l’argent. Comme toutes les personnes sur terre. » Encore faut-il bien le faire.

8- Denis Odoi, le blasé (Lokeren)

Auteur de belles prestations avec son club de Saint-Trond, Odoi est repéré par les émissaires d’Anderlecht, qui le font venir chez les Mauves à l’orée de la saison 2011/2012. Une expérience pas franchement concluante sur le plan personnel, comme il le raconte à Sport Foot Magazine : « Le monde du foot me dégoûte de plus en plus. Le jeu n’est pas le seul paramètre qui entre en ligne de compte. Parfois, je me pose la question : serais-je encore professionnel si, demain, je gagnais à l’Euromillions ? J’en doute. Parce qu’on perd l’essentiel : le plaisir de jouer. Pour moi, on s’amuse beaucoup plus en provinciales. Dans les petits clubs, peu de joueurs s’estiment supérieurs aux autres. » Depuis, le latéral a retrouvé le bonheur, en s’engageant cet été avec Lokeren.

9- Obilalé, l’oublié

La star de la Coupe d’Afrique des nations 2010, c’est lui. Et ça, Kodjovi Obilalé s’en serait bien passé. Pourtant, l’ancien portier de Pontivy n’avait joué aucun match avec la sélection du Togo. Le vendredi 8 janvier 2010, tout bascule pour le gardien de 25 ans : alors que le bus des Éperviers traversent l’enclave de Cabinda pour disputer leur premier match de la compétition, les rebelles du Front de libération de l’enclave du Cabinda (FLEC) vont pourrir l’ambiance : trois morts et un blessé grave. Obilalé a la vessie et l’abdomen perforés par deux balles et doit subir plusieurs opérations qui n’enlèveront pas des handicaps. « Tout ça pour un match de foot. Honnêtement, si je m’appelais Samuel Eto’o ou Didier Drogba, ça ne se serait pas passé comme ça. Il faut être honnête : avant, personne ne me connaissait. Maintenant, tout le monde m’a oublié. Et, moi, aujourd’hui, je traîne mes béquilles. » Mais le plus dramatique reste l’anonymat dans lequel l’ancien joueur se trouve actuellement. « Tous ces gens qui, à l’époque de l’accident, venaient me promettre monts et merveilles. Il y a beaucoup de gens qui sont venus me dire qu’ils seraient là, pour me soutenir, pour m’aider. Aujourd’hui, il n’y a rien. Ils m’ont laissé tomber. »

10- Diego Maradona, le réconcilié

Cela peut paraître étonnant, au vu de sa brillante carrière et de ses titres accumulés, mais El Pibe de Oro a lui aussi voulu prendre ses distances avec le sport qui l’a sacré roi. En janvier 2013, quelques mois après son licenciement d’Al Wasl, il déclare à la presse : « Je ne veux plus travailler dans le football, et encore moins dans le foot argentin. Il me dégoûte. Aujourd’hui, on te présente et trois jours après on te vire. Je ne veux pas travailler là-dedans. Revenir dans le foot, c’est revenir dans la merde. » Il faut croire que Maradona s’est réconcilié avec le foot, puisqu’il serait sur le point de rechausser les crampons. En cinquième division argentine. C’est beau, l’amour.

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