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- Retour de la SPAL en Serie A
Top 10 : La Serie A m’avait oublié
Par Valentin Pauluzzi
6 minutes
49 ans d’absence, c’est long, les supporters de la SPAL peuvent en témoigner, mais d’autres ont dû patienter aussi un moment pour regoûter à la Serie A, sans forcément s’y éterniser par ailleurs.
Palermo – 31 ans (1973-2004) : 20 ans en D2, 8 en D3, 1 en D4, 1 sans activité
Trois décennies d’absence pour la cinquième ville la plus peuplée d’Italie, ce qui a convaincu une bonne partie des locaux de supporter la Juventus. Palerme est même au chômage technique lors de la saison 1986-1987 à la suite de la faillite. Le messie s’appellera Zamparini, qui abandonne Venise pour la Sicile à l’été 2002. La première tentative échoue lors de la dernière journée et la confrontation directe face à Lecce, la seconde est un triomphe dans un championnat interminable à 24 équipes. Un retour par la grande porte avec les buts de Luca Toni qui hissent le club à une sixième place et une qualif en Coupe de l’UEFA.
Venise – 31 ans (1967-1998) : 8 ans en D2, 12 en D3, 9 en D4, 2 en D5
Et de deux pour l’ami Zampa qui n’est pas seulement un dévoreur d’entraîneurs, mais bien un entrepreneur au nez creux. Il rachète le club de la lagune en 1987 et fusionne avec Mestre. De la C2 (quatrième niveau) à la Serie B en quatre saisons et après 23 ans d’absence, c’est une première étape vers la Serie A qui est atteinte en 1998. Carnaval ! Un retour néanmoins délicat, Venise compte onze points en quatorze matchs à la trêve hivernale, prêté par l’Inter, Recoba arrive et plante onze buts pour remonter le club à la… onzième place.
Padova – 32 ans (1962-1994) : 16 ans en D2, 14 en D3, 2 en D4
Des Panzer de Nereo Rocco, troisièmes en 1958, aux oubliettes. Déjà en 1991 avec le trio Benarrivo, Di Livio, Albertini, les Patavini laissent échapper la montée lors d’une défaite à Lucques lors de la dernière journée. Ce n’est que partie remise, Padova revient en 1994, s’offre un Alexi Lalas et va même chercher le maintien en battant le Genoa aux tirs au but en barrages.
Modena – 38 ans (1964-2002) : 18 ans en D2, 19 en D3, 1 en D4
À leur grand dam, les quatre frères Panini, fondateurs de la fameuse collection de vignettes, n’avaient pu éditer que deux albums avec le club de leur ville. En effet, quand les Canarini retrouvent la Serie A, ils ont déjà passé la main depuis une bonne dizaine d’années. C’est une double promotion signée Gianni De Biasi, le célèbre sélectionneur de l’Albanie. De la C1 à la A en deux ans donc, et un maintien acquis de façon rocambolesque, quatre clubs totalisent 38 points, Modena et Empoli se sauvent grâce à un meilleur score contre leurs adversaires directs, tandis que la Reggina et l’Atalanta en finissent aux play-out.
Messina – 39 ans (1965-2004) : 9 ans en D2, 16 en D3, 9 en D4, 5 en D5
Le genre d’équipes dont on se dit : « Tiens, quand est-ce qu’ils reviennent, ils manquent » , sans savoir qu’ils ont fréquenté la Serie A durant seulement cinq saisons. Deux fois dans les 60’s et trois fois dans les années 2000. Entre-temps, Toto Schillaci, Scoglio, Zeman, mais aussi une faillite et une fusion avec l’US Peloro du nom de la pointe nord-orientale de la Sicile. Un retour remarqué puisque le Juventus-Messine de la sixième journée oppose le premier au second. Le club de Nibali se classe finalement septième, ce qui valait une qualification pour l’Intertoto… cependant refusée.
SPAL – 49 ans (1968-2017) : 11 ans en D2, 30 en D3, 7 en D4, 1 en D5
Fini enfin les articles historiques sur Paolo Mazza, premier grand détecteur de talents du Calcio. Le club au nom le plus classe d’Italie (Società Polisportiva Ars et Labor) et au maillot non moins élégant regoûte enfin à l’ivresse de l’élite. Mais ce fut laborieux, sans la fusion avec la voisine Giacomense il y a quatre ans, la formation de la splendide Ferrare n’en serait probablement pas là aujourd’hui. C’est en tout cas un retour apprécié et qui contraste avec les débutants de ces dernières années (Carpi, Frosinone, Crotone).
Salernitana – 50 ans (1948-1998à : 14 ans en D2, 36 en D3
Un demi-siècle entre les deux seules saisons de l’histoire du club en Serie A. De la team de Gipo Viani, futur homme fort du premier grand Milan, à Rigobert Song, Marco Di Vaio et Gennaro Gattuso. Une remontée qu’on sentait venir avec une cinquième place en 1995 et 1996, la première non valable pour la promotion. Ce sera un bref aller-retour conclu par un pugilat sur le terrain de Piacenza déjà sauf, alors que l’adversaire direct, Perugia, recevait et perdait face à un Milan devant gagner le scudetto.
Cremonese – 54 ans (1930-1984) : 17 ans en D2, 30 en D3, 5 en D4, 2 pendant la guerre
Bon dernier de la toute première édition de Serie A, les grigiorossi sont alors loin d’imaginer leur destinée, celle d’un ascenseur incessant à en foutre la nausée à ses supporters. En 1983, les Lombards échouent en barrages face à Come et Catane, mais un très jeune Vialli ne loupe pas le coche l’année suivante. La relégation est immédiate, or, les quelques apparitions de la « Cremo » égayeront le panorama de la Serie A durant cette période.
Novara – 55 ans (1956-2011) : 17 ans en D2, 17 en D3, 21 en D4
Un classique finalement, à croire que l’appétit vient en mangeant. Le sevrage de Serie B avait duré 33 ans, mais les hommes de Tesser avaient la dalle, troisièmes de la saison régulière, ils arrachent la promotion aux play-off en disposant de Padova. 55 années sans jamais quitter les pros, et ce, grâce à un repêchage en 1989 à la suite de la faillite du rival de la Pro Vercelli en 1989. Le club piémontais fait finalement un passage éclair, mais aura l’occasion d’accueillir Michel Platini, régional de l’étape, dans ses tribunes lors du derby face à la Juve.
Livorno – 55 ans (1949-2004) : 14 ans en D2, 32 en D3, 7 en D4, 1 en D5, 1 en D6
Un interminable purgatoire pour les vice-champions d’Italie 1942 derrière le premier Grande Torino et même une faillite en 1991. Il y a d’abord les retrouvailles avec la Serie B à la suite d’une absence de trente ans, puis le duo Protti-Lucarelli finit le taf et fête ce retour par un 2-2 chez le Milan champion d’Italie en titre et avec 12 000 tifosi livournais bandanas vissés sur le crane pour chambrer Berlusconi, allergique aux communistes. À la fin de la saison, les Toscans se classent huitièmes et refusent également l’Intertoto. C’est la Lazio qui en profite, cadeau empoisonné ?
Bonus : ils intégreront le top 10
Treize clubs facturent également trente ans d’absence minimum parmi l’élite, ceux qui sont les plus proches sont la Ternana et la Pro Vercelli actuellement en Serie B. Les premiers en sont à 42 ans, mais le septuple champion d’Italie a atteint le score de 82, seul Casale (actuellement en Serie D) fait mieux avec 83. Pour le reste, on a la Lucchese (65), la Pro Patria (61), la Triestina (58), Alessandria (57), Lecco (50), Mantova (45), Varese (42), la Pistoiese (36) et Catanzaro (34), tous en troisième ou quatrième division. Voilà des challenges à la hauteur de tout joueur de Football Manager qui se respecte.
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