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Top 10 : Italiens d’Espagne

Eric Maggiori
9 minutes
Top 10 : Italiens d’Espagne

Demain soir, l’Italie et l’Espagne se retrouveront en finale de l’Euro. Entre les deux pays latins, ce n’est pas franchement le grand amour. Pourtant, quelques joueurs italiens ont osé braver les Alpes et les Pyrénées. Avec plus ou moins de succès.

Amedeo Carboni

La première réussite d’un joueur italien en Espagne, c’est Amedeo Carboni. Le défenseur, formé à Arezzo, fait ses armes à Empoli et à Parme, avant de débarquer à la Sampdoria, où il cotoie Mancini et Vialli. Puis il passe à la Roma, où il devient l’un des piliers de la défense. Lors de l’été 1997, après sept saisons passées à Rome, il décide de partir en Espagne et atterrit au FC Valence. Le coach, Jorge Valdano, se fait virer au bout de trois journées. Coup de bol pour Carboni, c’est Ranieri, le Romain, qui devient l’entraîneur. Les succès arrivent dès l’année suivante. Avec la fabuleuse équipe des Claudio López et Mendieta, Valence va enchaîner les trophées pendant les neuf saisons où Carboni restera au club. Il en est même le capitaine jusqu’à 2005, une sacrée consécration pour un joueur italien en Espagne. Seul regret : Carboni échoue deux fois en finale de C1. À l’annonce de la fin de sa carrière, en mai 2006, le FC Valence lui propose le poste de directeur sportif. Job accepté. Un symbole d’intégration.

Christian Vieri

Christian Vieri en Espagne, c’est un peu l’histoire d’un amour de vacances. Un coup de foudre, une histoire passionnelle, et puis une rupture soudaine, proportionnellement brutale à la force des sentiments. Vieri joue à la Juventus, on parle de lui comme le futur grand attaquant de la Squadra Azzurra. Après avoir perdu la finale de C1 contre le Borussia Dortmund, il est atteint d’une lubie : partir en Espagne. L’ambitieux Atlético Madrid de Radomir Antić fait une belle offre. La Juve accepte. Vieri aussi. Et le voilà qui débarque à Madrid, avec le maillot blanc et rouge. Malgré quelques petits pépins physiques, Vieri va réaliser une saison 1997-98 monstrueuse. En Liga, il inscrit 24 buts en 24 matches et remporte le trophée de Pichichi de la Liga. Il est, à ce jour, le seul Italien à l’avoir décroché. En Coupe UEFA, il contribue (avec 5 buts) au beau parcours de l’Atlético Madrid. Un parcours qui s’interrompt aux portes de la finale. Les Colchoneros s’inclinent face à la Lazio. Vieri. Lazio. Les destins sont scellés. Quelques semaines plus tard, le club romain fait une offre record de 28 millions d’euros. L’Atlético Madrid accepte. Vieri aussi. Et le voilà qui revient en Italie…

Marco Di Vaio

Dans quelques années, on se souviendra de Marco Di Vaio comme du grand buteur de Bologne, celui qui a inscrit 65 buts en quatre saisons en Émilie-Romagne. Pourtant, avant cela, Di Vaio avait déjà écumé bon nombre de clubs italiens. Mais pas seulement. En 2004, après deux saisons à la Juventus, Di Vaio fait le choix de partir en Espagne. Il rejoint Amedeo Carboni à Valence, pour 11 millions d’euros. Il y rerouve également Claudio Ranieri, de retour en Espagne après cinq années d’absence. Son aventure commence bien, puisqu’il marque lors de la finale de la Supercoupe d’Europe contre Porto. L’histoire d’amour est née ? Pas vraiment, en fait. Il inscrit 11 buts en championnat d’Espagne, certes, mais ne convainc pas franchement les supporters. La preuve, la saison suivante, il est laissé sur le banc. Valence s’en débarrasse dès le mois de décembre en le refourguant à l’AS Monaco. Où il fera un flop monumental. Oui, on se souviendra plutôt de lui à Bologne.

Bernardo Corradi

Pendant une saison, il va y avoir une véritable hype italienne au FC Valence. En plus de Marco Di Vaio, deux joueurs de la Lazio, Bernardo Corradi et Stefano Fiore, rejoignent la formation valencienne. Le premier, Corradi, a réussi à entrer dans le cœur des supporters de la Lazio alors qu’il passait sur le front de l’attaque après un monstre comme Hernán Crespo. En deux saisons à Rome, il plante 20 buts, score pendant le derby et contribue à la victoire en Coupe d’Italie en 2004. C’est avec ce coquet CV qu’à 28 ans, il se présente à Mestalla. Malheureusement, les prestations en Liga vont être loin de ce qu’il avait pu montrer en Italie, à la Lazio, mais aussi au Chievo quelques années auparavant. Il ne marque que trois buts en championnat, contre des cadors comme La Corogne, Malaga et Saragosse. Suffisant pour décrocher un billet retour pour l’Italie dès l’été suivant. Aujourd’hui, Corradi joue au Montreal Impact. Avec qui ? Di Vaio, bien sûr.

Stefano Fiore

Le dernier Italien de Valence, c’est donc Stefano Fiore. Peut-être le plus blasonné des trois émigrés italiens de l’été 2004. Entre 1997 et 2004, Fiore porte les maillots de Parme, de l’Udinese et de la Lazio. Il remporte la Coupe UEFA et deux Coupes d’Italie. Surtout, il devient un élément fixe de la Nazionale. Pendant l’Euro 2000, il fait partie de l’équipe qui échoue en finale contre l’équipe de France. Il sera également de la partie lors de l’Euro 2004, où l’Italie est éliminée au premier tour. Juste après cet Euro, donc, il file au FC Valence pour permettre à la Lazio, en grave crise financière, de faire du cash. Mais, comme pour ses deux potes Di Vaio et Corradi, l’expérience va s’avérer être un échec. Trop souvent blessé, Stéphane Fleur ne dispute que 20 rencontres de championnat, avec deux misérables pions à la clef. Les dirigeants de Valence attendent le marché estival des transferts pour le foutre dans le même avion que Corradi, direction l’Italie. Gracias.

Gianluca Zambrotta

Si De Sanctis a été un échec, que dire de l’expérience espagnole de Gianluca Zambrotta ? Champion du monde en 2006, Zambrotta se tire de la Juve dès que le club turinois est relégué en Serie B suite à l’affaire Calciopoli. Un déserteur. Le Barça, totalement pigeon sur ce coup-là, le paie 14 millions d’euros. Une somme bien investie. Frank Rijkaard le fait jouer latéral droit, mais Zambrotta ne réussit pas du tout à s’adapter au championnat espagnol. Surtout, il devient un sacré chat noir pour les Blaugrana : hormis la Supercoupe d’Espagne remportée en août 2006, le club catalan ne remporte strictement rien pendant les deux saisons où Zambrotta en porte les couleurs. Lorsque Guardiola est intronisé sur le banc du Barça, le bon vieux Gianluca comprend bien qu’il n’est plus le bienvenu. Il se tire fissa presto au Milan AC, pendant que le FC Barcelone remportera, quelques mois plus tard, le triplé Coupe-Championnat-Ligue des champions. Comment dit-on « Ne reviens plus jamais » en espagnol ?

Morgan De Sanctis

Oui, il y a des périodes de sa vie que l’on aimerait bien pouvoir oublier. Faire comme si elles n’avaient jamais existé. Malheureusement, lorsque l’on est footballeur, les statistiques sont toujours là pour rappeler les moments défaillants. Morgan De Sanctis, l’actuel portier du Napoli et troisième gardien de la Squadra, a effectué un passage remarqué en Espagne, lors de la saison 2007-08. De Sanctis vient de disputer huit saisons à l’Udinese, où il s’est imposé comme l’une des valeurs sûres de la Serie A. Mais, lors de l’été 2007, il demande à la FIFA la rupture de son contrat, en se servant de la norme qui permet à tout joueur de plus de 29 ans de briser un contrat en payant une faible indemnité. Libre, il fait le choix de s’engager avec le FC Séville. À croire que les dirigeants frioulans lui ont jeté un sort… À Séville, De Sanctis va cirer le banc, cirer le banc et encore cirer le banc. Le titulaire, c’est Andrés Palop, et personne d’autre. Le pirate Morgan réussit à enfiler les gants sept fois, grâce à la blessure du gardien titulaire. Vite, vite, dès le mois de juin, De Sanctis file à Galatasaray. Bizarre qu’il soit reparti si rapidement…

Fabio Cannavaro

Zambrotta a déserté la Juve pour le FC Barcelone, Fabio Cannavaro en a fait de même pour le Real Madrid. Capitaine de la Squadra Azzurra championne du monde en Allemagne, celui qui recevra le Ballon d’Or quelques semaines plus tard file au Real Madrid pour seulement 7 millions d’euros et rejoint ainsi Fabio Capello, qui était déjà son coach à la Juve. Son expérience à Madrid est bonne : le beau Fabio y remporte deux championnats d’Espagne et guide la défense madrilène d’une main de maître. S’il ne retrouvera jamais son niveau affiché pendant le Mondial, il est tout de même une certitude. Sa troisième saison là-bas est plus compliquée. Le Barça de Guardiola devient monstrueux, et Cannavaro se prend un énorme coup de massue sur la tête lorsque les Catalans viennent s’imposer 6-2 à Bernabeu. Jamais, dans la carrière du joueur, une équipe dont il était le défenseur central n’avait encaissé six buts. Le Barça est sacré champion, et Cannavaro rentre en repenti à la Juventus.

Giuseppe Rossi

Petit Pepito est devenu grand en Espagne. Avant d’arriver à Villarreal, « l’Americano » avait déjà endossé le maillot de Manchester United et de Newcastle. Puis le prêt en Italie, à Parme. En Émilie-Romagne, il inscrit 9 buts dès sa première saison en Serie A, un record (à se partager avec Roberto Mancini) pour un débutant de moins de 20 ans. À la fin de la saison, de nombreux clubs italiens lui font les yeux doux. Mais Pepito rentre à Manchester, qui le cède à Villarreal pour 11 millions d’euros. Dès sa première année en Espagne, il confirme ses grandes capacités, en inscrivant 11 buts en Liga et en contribuant grandement à la deuxième place du sous-marin jaune. Il devient alors le pilier de l’attaque de Villarreal, avec toujours plus de 10 buts en championnat, atteignant même les 18 la saison dernière. Avec un tel potentiel, à seulement 24 ans, il se pose comme le futur titulaire de l’attaque de la Squadra à l’Euro. Mais une grave blessure vient mettre un sacré coup à sa carrière. Une rupture des ligaments, six mois d’absence, puis une deuxième rupture il y a quelques semaines. Pepito reviendra seulement en 2013. Pas d’Euro. Et sans lui, Villarreal coule en deuxième division. Un seul être vous manque…

Enzo Maresca

Maresca est l’un des rares symboles de réussite d’un Italie en Espagne. Non pas qu’il ait révolutionné l’histoire du championnat d’Espagne, mais ses six saisons passées en terre ibérique en font l’un des joueurs italiens les plus capés là-bas. Après avoir longuement été considéré comme une éternelle promesse (Juventus, Bologna, Piacenza, Fiorentina), Maresca, milieu de terrain formé à Cagliari mais qui a débuté sa carrière à West Bromwich, signe au FC Séville en juillet 2005. Il espère trouver là-bas ce qu’il n’a jamais trouvé en Italie : de la continuité. Bingo ! Il s’impose sous les couleurs du club sévillan, avec lequel il remporte deux fois la Coupe UEFA, mais aussi la Copa del Rey. En quatre saisons passées là-bas, il dispute 141 matches toutes compétitions confondues, pour 21 buts. Après un bref exil à l’Olympiakos, il revient en Espagne, ce coup-ci à Malaga. Moins important que lors de son escapade sévillane, il ne dispute que peu de matches par saison (16 la saison dernière, 18 cette année). Pas suffisant pour le décourager : Maresca sera toujours à Malaga la saison prochaine. Avec le rêve de disputer à nouveau la Ligue des champions, lui qui l’a déjà jouée avec la Juve, Séville et l’Olympiakos.

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