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Top 10 : Ils ont fait le triplé

Par Ali Farhat
Top 10 : Ils ont fait le triplé

Opposé à Stuttgart en finale de DFB-Pokal, le Bayern Munich a l'occasion de réaliser ce qu'on appelle un « triplé historique ». Auparavant, seules dix équipes ont réussi à glaner le championnat, la coupe nationale et une coupe continentale lors de la même saison. Flashback.

Celtic FC, 1967

A Glasgow, Jock Stein est un héros des temps modernes. Du moins pour une partie de la ville, celle qui s’habille en vert et blanc. Revenu au club en tant que coach en 1965, Stein impose directement son style, en ne faisant jouer que des gars du cru. Résultat: un championnat en 1966, et un formidable triplé domestique « Championnat-Scottish Cup-League Cup » lors de l’exercice 66-67 qui met un terme (pour un temps) à la domination des Rangers. Mais le plus beau moment de la saison, c’est évidemment ce 25 mai 1967. A Lisbonne, le Celtic bat l’Inter d’Helenio Herrera 2-1 en finale de Coupe des Champions et devient ainsi le premier club britannique à remporter la plus prestigieuse des compétitions européennes. Les « Lisbon Lions » sont nés.

Ajax Amsterdam, 1972

Si l’Ajax n’a plus eu de jolie équipe depuis belle lurette, il n’en demeure pas moins un grand club. Et les exploits de la bande de Cruijff y sont pour quelque chose. Sous le règne de Johan Ier, l’escouade amstellodamoise a remporté l’Eredivisie à huit reprises, cinq coupes nationales, trois C1, une Supercoupe d’Europe et une Coupe Intercontinentale. Rien que ça. L’année 72, bien qu’elle soit celle de la sortie de l’album « Obscured by clouds » des Pink Floyd, sera paradoxalement la plus belle du club. 15ème titre de champion, 7ème Coupe des Pays-Bas (la troisième de suite) et 2ème Coupe des Champions consécutive. Avec un doublé de Cruijff en finale, bien entendu. Qu’on se le dise, à cette époque, l’Ajax n’avait pas de talon d’Achille.

Vidéo

IFK Göteborg, 1982

Neuf siècles après les raids et les pillages organisés par leurs ancêtres, voici que les Vikings débarquent de nouveau sur l’Europe. Cette fois-ci, le « jarl » du Kattegatt (comte) ne s’appelle Ragnar Lothbrok, mais Sven-Goran Eriksson. Chef de la tribu de l’IFK Göteborg, Eriksson ne perd pas son temps à appeler son monde pour le mettre à ses pieds. A la maison, il ramène une deuxième Coupe de Suède après celle de 79, mais surtout un championnat qui le fuyait depuis treize ans. A l’échelle européenne, ses troupes, menées (entre autres) par Glenn Strömberg et Torbjörn Nilsson balayent successivement le FC Haka, Sturm Graz, le Dinamo Bucarest, Valence et le 1.FC Kaiserslautern, avant de marcher sur le grand Hambourg SV de Felix Magath et Horst Hrubesch (4-0 sur l’ensemble des deux matchs) en finale de Coupe de l’UEFA. Après tant de violence, incompréhensible donc que le Prix Nobel de la Paix soit décerné quelques mois plus tard à la Suédoise Alva Myrdal.

PSV Eindhoven, 1988

Distancé au nombre de titres nationaux par le Feyenoord Rotterdam (12) et surtout l’Ajax Amsterdam (22), le PSV Eindhoven décide d’accélérer et de rattraper son retard au milieu des années 80. Entre 1986 et 1989, les ouvriers de Philips squattent continuellement les télés des foyers néerlandais en fêtant comme il se doit leurs sacres nationaux. Il faut dire que l’équipe est belle: Hans van Breukelen dans les bois, Ronald « le traître » Koeman (passé de l’Ajax au PSV en 86) en chef de la défense, Jan Heintze sur le flanc gauche, Eric Gerets et Gerald Vanenburg dans l’entrejeu, et le serial buteur Wim Kieft devant, le tout drivé par un Guus Hiddink qui commence à peine sa carrière de coach. Cette belle équipe de « Boeren » (fermiers) labourera d’ailleurs toutes les pelouses des Pays-Bas, en s’offrant le championnat mais aussi une Coupe qui la fuyait depuis douze ans (3-2 ap face au Roda JC, merci Gerets), et s’occupera des terrains européens en parallèle, éliminant successivement le Galatasaray Istanbul, le Rapid Vienne, les Girondins de Bordeaux et le Real Madrid. En finale de C1, le PSV s’impose face aux tirs aux but face à un Benfica déjà maudit et qui perd là sa cinquième finale européenne depuis 1962. Sense and simplicity.

Manchester United, 1999

« I can’t believe it. I can’t believe it. Football. Bloody hell » . De grâce, Sir Alex, épargnez-nous ce genre de propos. Si vous avez fait rentrer Teddy Sheringham et Ole Gunnar Solskjaer dans les dernières minutes face au Bayern Munich, c’est que vous y croyiez un peu. Parce que, justement, ce n’était pas la première fois de la saison que ce genre de retournement de situation vous arrivait. Vous avez travaillé dessus, surtout depuis que le Bayern, que vous aviez rencontré en poules de cette édition de C1, vous avait rejoint au score dans les dernières minutes alors que vous meniez 2-0 à l’Olympiastadion. Vous avez décidé de faire vôtre la gestion des situations désespérées, a fortiori dans les dernières minutes du match. Liverpool en sait quelque chose, puisqu’en huitièmes de finale de la FA Cup, Yorke (88è) et Solskjaer (90è) ont fait basculer la rencontre alors que les Reds menaient 1-0. En demies de cette même Cup, c’est le fameux rush de Giggs en prolongations face à Arsenal qui vous permet de vous qualifier pour la finale. Finale que vous remporterez face à Newcastle. Vous croyiez vous être débarrassé des Gunners, mais Arsène Wenger vous a fait douter jusqu’au bout, vous reprenant même le leadership de la Premier League. Mais vous n’avez pas tremblé. Lors de la dernière journée, vous étiez obligé de battre Tottenham (le rival…d’Arsenal) pour remporter le championnat. Et vous l’avez fait, retournant le score de 0-1 à 2-1. Alors, quand vous arrivez en finale face au Bayern Munich, que vous êtes privé de nombreux cadres (Keane, Scholes…) et que vous êtes mené au score et maltraité par les Allemands, vous êtes le seul à y croire. Vous avez eu bien raison. Vous avez fait rentrer ce match dans la légende, et vous avez réussi un triplé historique. Plus tard, on parlera de « Fergie Time » . Vous, vous vous en foutez, car au fond, vous ne savez qu’une chose: on n’est jamais mieux servi que par soi-même.

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Galatasaray Istanbul, 2000

Ancien joueur de Galatasaray, Fatih Terim n’avait jamais gagné le championnat en tant que joueur avec le « Cimbom » . Revenu au club en tant qu’entraîneur en 1996, le natif d’Adana devient gourmand et engloutit quatre championnats de suite (ainsi que deux coupes nationales). Le plus beau restera probablement celui de l’an 2000, puisque dans le même temps, Terim et son squad ont fait buguer toute l’Europe. Le Bologne de Beppe Signori, le Dortmund de Jürgen Kohler, le Majorque de Samuel Eto’o, le Leeds de Harry Kewell et l’Arsenal de Dennis Bergkamp en savent quelque chose. Ou plutôt, ils n’ont rien compris au fonctionnement de ce mélange de joueurs turcs, roumains et brésiliens. Personne n’a rien compris d’ailleurs, sauf les supporters des Lions: leur club est le premier club turc à remporter une coupe européenne, à réaliser le triplé, d’ailleurs. Et pour l’instant, ça fait toujours les pieds aux supporters du Fenerbahçe et de Besiktas…

Vidéo

FC Porto, 2003 et 2011

En huit ans, le FC Porto a trouvé le temps de faire deux triplés, et surtout de se métamorphoser. Avant, Porto, c’était une équipe bien portugaise, car composée presque exclusivement de lusophones – plus la touche Alenichev – bien collective, sans véritable joueur carrément au-dessus du lot. C’est le Porto « commando » de José Mourinho, qui s’imposera en finale de Coupe de l’UEFA en 2003 face au Celtic et qui remportera la Ligue des Champions l’année d’après. Le Mou parti s’endurcir dans les grands championnats, l’hyper-président Jorge Nuno Pinto da Costa a décidé de se la jouer « conquistador » et d’empiéter sur les anciens territoires des rivaux espagnols. Résultat, c’est une flopée de Sud-Américains hispanophones qui débarquent. Sous la houlette de Jesualdo Ferreira puis d’André Villas-Boas, l’équipe devient plus joueuse, et consacre Falcao en héros. C’est d’ailleurs le Colombien qui marquera l’unique but de la finale de l’édition 2008 de la C3. Daenerys Targaryen peut être fière: son club de cœur est le seul à avoir réalisé une telle performance en Europe.

CSKA Moscou, 2005

On a beaucoup parlé du traumatisme des joueurs du Bayern Munich après qu’ils ont perdu leur finale « Dahoam » l’an dernier face à Chelsea. Ce serait oublier que, quelques années auparavant, le Sporting Portugal a vécu pareille tragédie, face au CSKA Moscou, soit une équipe composée de bonnes affaires « made in Football Manager » : Igor Akinfeev, les frères Berezutski, Sergiy Ignashevich, Daniel Carvalho, Yuri Zhirkov et Ivica Olic, entre autres. En remportant l’Europa League le 18 mai 2005, l’ancien club de l’armée soviétique devient le premier club russe à remporter une compétition européenne. Comme les Russes ne font rien comme tout le monde, il s’agira du premier trophée qu’ils remporteront cette année-là. Suivra la Coupe de Russie une dizaine de jours plus tard, et enfin le championnat, en novembre. Des arguments suffisants pour devenir une sorte de second Porto et vendre des joueurs à un prix trop élevé les années suivantes, genre un Zhirkov à 21M, un Krasic à 15M mais surtout un Jô à 24M. Saloperie de roulette russe.

FC Barcelone, 2009

Ce FC Barcelone n’a pas le temps: il voulait, il devait rentrer dans l’histoire. Et par la grande porte. La Liga? Pliée en deux. 87 points – soit 9 d’avance sur le Real Madrid – une différence de buts de +70 (105 buts pour, 35 contre) dont un retentissant 2-6 au Santiago Bernabeu, emballé, c’est pesé. La Copa del Rey? Benidorm, l’Atletico Madrid, l’Espanyol et Majorque ne pèsent rien sur la balance, quand bien tous les joueurs de ces équipes seraient sur la pelouse. En finale, les Basques de l’Athletic Bilbao se font marcher dessus par les Catalans 4-1. Enfin en finale de C1, cette équipe du Barca respire tellement l’euphorie que même Lionel Messi marque de la tête. Le Fergie quoi?

Inter Milan, 2010

Didier Drogba et Wesley Sneijder désormais réunis sous le maillot de Galatasaray, l’Ivoirien a eu tout le loisir de discuter avec le Néerlandais le concept de « fucking disgrace » en sirotant du jus de grenade sur les rives du Bosphore. C’est ce qu’a ressenti Drogba en 2009, c’est ce qu’a dû ressentir Sneijder en 2010, au sujet du Ballon d’Or. Car le meneur de jeu de l’Inter a tout gagné avec son club cette année-là: championnat (deux points devant l’AS Rome), Coupe d’Italie (1-0 face à…l’AS Rome) et Ligue des Champions face au Bayern Munich. En outre, le mari de Yolanthe avait conduit les siens jusqu’en finale du Mondial sud-africain, et regrette sûrement encore qu’Arjen Robben ait raté son face-à-face devant Casillas. Quoi qu’il en soit, Sneijder est l’homme de l’année. Seulement, la récompense individuelle suprême reviendra à Lionel Messi, qui a mis des buts en pagaile mais qui avait uniquement remporté le championnat. Ah, si, et une Supercoupe d’Espagne aussi. C’est bien la preuve que Wesley Sneijder est un vrai numéro 10, soit un mec qui n’est pas né à la bonne époque.

C’est fait : Johan Cruyff à Barcelone !

Par Ali Farhat

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