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  • Journée commémorative de l'abolition de l'esclavage en France métropolitaine

Top 10 : Esclaves du football

Par Adrien Rodriguez Ares
5 minutes
Top 10 : Esclaves du football

Le 10 mai est la journée commémorative de l'abolition de l'esclavage en France métropolitaine. Et l’on se rend compte que l’esclavagisme est au football ce que le point Godwin est à la politique. Surtout en période de transferts. Petit récapitulatif en 10 points.

Frédéric PiquionneNous sommes en 2007. En ces temps pas si anciens, Piquionne jouit d’une jolie cote en Ligue 1 au point d’attirer l’attention d’un OL cannibale. Problème : l’attaquant évolue alors à Saint-Etienne et la proposition lyonnaise est jugée trop faible. Le ton monte entre l’attaquant et ses dirigeants jusqu’à un mémorable pétage de plomb : « Ils m’ont pris pour un moins que rien, dit que je n’avais pas mon mot à dire, que c’était comme cela, que j’étais sous contrat. (…) S’ils continuent à me traiter comme un esclave, je ne me laisserai pas faire. On arrêtera tout et je retournerai en Martinique. Je suis peut-être noir mais pas un esclave. » Après une pige à mater en boucle Amistad à Monaco, il enfilera finalement la vareuse lyonnaise.

José Mourinho & Raymond DomenechLe Special One a aussi donné dans l’esclavagisme. Encore coach de Chelsea, il voit d’un mauvais œil les convocations de Makélélé en équipe de France et le fait savoir à Domenech : « Makélélé n’est pas un joueur de foot, c’est un esclave. Il vient de disputer une énorme compétition pour son pays, et le sélectionneur de l’équipe de France l’oblige à jouer encore au mépris de ses choix. Claude n’a pas de liberté, pas le droit de choisir, c’est un déni des droits de l’homme » . Une sortie qui vaudra au Ray une de ses punchlines fracassantes : « Claude est coincé entre les deux et n’a surtout rien à dire. Il subit son club et la sélection. Moi, je suis un esclavagiste et j’ai le fouet. Je le fouette et il y va. »

Tomasz KuszczakOn le croyait heureux à Manchester : bien calé sur le banc, tapi dans l’ombre de joueurs trop grands, tout en se constituant un joli palmarès. C’était mal connaître Tomasz Kuszczak. Fatigué du rôle de doublure à l’approche de l’Euro, l’international polonais est récemment sorti de sa réserve : « J’ai parlé avec Ferguson. Je lui ai demandé de me laisser quitter le club avant janvier. Je lui ai dit que je voulais jouer et revenir en équipe nationale pour l’Euro mais il s’en fout. Je suis devenu un esclave de Manchester. » Message reçu : Kuszczak sera libéré de ses chaînes et prêté à Watford.

Sepp BlatterSepp Blatter ne porte pas en lui la neutralité suisse. En 2008, le président de la FIFA décide de tendre la main à un joueur en difficulté : Cristiano Ronaldo. En effet, le Portugais souhaitait ardemment rejoindre le Real qui lui faisait déjà un méchant gringue. United s’opposa au transfert et Blatter s’aventura à qualifier CR7 d’ « esclave des temps modernes » . Ce à quoi l’intéressé répondit : « Ce que le président a dit est correct. Mais je ne veux pas en dire plus. » Après, certains s’étonnent qu’on puisse détester ce joueur…

Diego MaradonaToujours dans les bons coups lorsqu’il s’agit de se payer le scalp de Blatter, Maradona surfa sur la polémique précédente afin d’ajuster le président de la FIFA : « Blatter est là pour nous servir. Il est notre esclave car sans lui, nous pouvons toujours jouer au football. Mais sans nous, il n’est rien. Il ne sait même pas comment frapper un ballon. » Un jour, Blatter a tapé dans un ballon, ses ligaments de la cheville n’ont pas supporté.

L’agent d’Andrei ArshavinCela paraît loin mais, il y a 4 ans, Arshavin était à la mode. Vainqueur de la coupe de l’UEFA et monstrueux durant l’Euro Suissautrichien, il attisait la convoitise des orfèvres européens cherchant à dessertir le joyau de la couronne saint-pétersbourgeoise. Insensible aux montants proposés, le Zenith bloquait les offres occidentales au grand dam de l’agent du joueur qui finira par exploser dans les colonnes de The Independent : « Mon joueur est un esclave. Comme d’habitude en Russie, on n’écoute pas le désir des joueurs. C’est la dictature des dirigeants. On se croirait toujours dans l’ex-URSS. »

Achille EmanaA l’été 2009, Achille Emana entend bien se glisser par la fenêtre de transfert. Seulement, comme bien souvent, entre les désirs d’un joueur et la volonté d’un club, il y a un monde. En l’occurrence, le Betis Séville, alors en deuxième division, compte sur le Camerounais et repousse les avances comme une minette en discothèque. « Les dirigeants du Betis ne veulent même pas répondre à mon agent au téléphone. Stuttgart, Bolton et le CSKA ont proposé neuf millions pour moi et ils refusent ? Je ne suis pas un esclave, je ne reviendrai pas après le match que je vais jouer avec le Cameroun » , tonne-t-il. Déclaration fracassante ou pas, le Betis tiendra bon et Emana sera affranchi 2 ans plus tard.

Hatem Ben ArfaSouvent, le public reproche aux joueurs qui se disent esclaves de toucher des sommes indécentes. Voilà pourquoi en 2010, Ben Arfa, alors sous influence philosophique, décide de faire preuve de rhétorique pour justifier son départ du navire marseillais : « Ce n’est pas parce que nous sommes payés que nous sommes des esclaves » . Mais pourquoi n’a-t-il pas cité Chateaubriand qui disait que « le salaire n’est que l’esclavage prolongé » ?

Florent MaloudaDurant l’Euro 2008, Malouda a été le bouc-émissaire d’une équipe de France à côté de la plaque. Fortement vilipendé par un Pierre Menès en surchauffe dans 100% Euro (alors émission dominicale), il est revenu plus tard dans les pages de L’Equipe sur cette période difficile : « Là-bas [en Guyane], les gens ont très mal vécu ce qui s’est dit sur moi. (…)Des comparaisons ont été faites par rapport à l’abolition de l’esclavage. Quelqu’un a dit : « Malouda, c’est le boulet de l’équipe de France. » »

Eric ZemmourEric Zemmour est l’homme que l’on aime détester, que l’on guette dans la lucarne en espérant une sortie de route. En 2010, il se fait le défenseur des jeunes footballeurs africains exploités dans le cadre de sa chronique Z comme Zemmour sur RTL au cours de laquelle il compare les clubs aux « plantations » et affirme que « le football a réinventé la traite des esclaves » . Mais que fait Sepp, bordel ?

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Par Adrien Rodriguez Ares

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