- Ligue des champions
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Top 10 : Cocorico sur le Vieux Continent
À l'image de Geoffrey Kondogbia, resplendissant à l'Emirates dans l'entrejeu monégasque il y a deux semaines, de nombreux joueurs tricolores ont crevé l'écran un soir de match en Coupe d'Europe, pour ensuite terminer bons amis avec le sélectionneur national. Ou pas.
Sidney Govou, Lyon-Bayern Munich (3-0), 6 mars 2001
Dès le début du XXIe siècle, la machine lyonnaise est en route pour régner sur le championnat de France. Seconds en 2000-2001 derrière le FC Nantes, cela fait déjà plusieurs années que les Gones jouent la prestigieuse Ligue des champions. Tombés dans un groupe très relevé en compagnie du Spartak Moscou, d’Arsenal et du Bayern Munich, les Lyonnais font belle figure, surtout lors de la réception des Bavarois à Gerland. Du haut de ses 21 ans, le jeune Sidney Govou va faire passer une soirée en enfer à Oliver Kahn, inscrivant un doublé grâce à deux frappes splendides. Pierre Laigle parachève le succès rhodanien, mais le héros du soir porte le numéro 14.
Antoine Griezmann, Lyon-Real Sociedad (0-2), 20 août 2013
C’est ce qu’on appelle faire un joli pied de nez à une ancienne connaissance. Né à Mâcon, Antoine Griezmann fait ses premières gammes dans sa région natale, avant de tenter des essais dans certains gros clubs de France à l’âge de 14 ans. Parmi eux, l’Olympique lyonnais. Le bilan final est catégorique : Antoine est trop frêle pour espérer devenir un produit du centre de formation de l’OL. Pas grave. Huit ans plus tard, Antoine retrouve son vieux passé avec lequel il a un compte à régler. Dès le match aller comptant pour le tour préliminaire de la C1, la Real Sociedad marche sur l’OL à Gerland, notamment grâce au but somptueux inscrit par Toto d’un retourné acrobatique. Lopes est hagard dans les cages, tout comme Jean-Michel Aulas en tribune. C’est la revanche du blond.
Mathieu Valbuena, Liverpool-Olympique de Marseille (0-1), 3 octobre 2007
Refoulé du centre de formation de Bordeaux pour sa trop petite taille, Petit Vélo est amené à jouer dans des clubs moins huppés comme au Langon Castets FC, en CFA2. Repêché par Libourne Saint-Seurin, puis acheté par Marseille à l’été 2006, Valbuena est enfin dans un top club français, à défaut d’être titulaire. Ribéry et Nasri transférés, ce match à Liverpool est l’opportunité pour lui de se faire un nom sur la scène européenne. D’une frappe enroulée divine, Valbuena offre à l’OM un nouvel exploit contre une légende du football, le Liverpool FC. « Il y est, il y est, il y est, il y est ! » s’exclame Jean-Michel Larqué. On a bien vu, merci Jean-Mimi.
Ludovic Giuly, Lazio Rome-Olympique lyonnais (0-2, aller 1-2), 31 octobre 1995
Des lutins français, il y avait aussi d’autres dans les nineties. Fort de sa belle saison terminée dauphin de l’insubmersible FC Nantes en 1994-1995, l’OL s’offre une campagne européenne en Coupe UEFA, où il obtient le scalp de la Lazio Rome en 32es de finale. Vainqueurs au match aller, les Gones avaient pourtant une tâche très compliquée à accomplir au retour, preuve à l’appui : depuis six mois, la Lazio n’avait plus perdu dans son Stadio Olimpico. Heureusement, la prestation collective des Lyonnais sera exceptionnelle, notamment avec l’activité permanente de son meneur de jeu, un certain Ludovic Giuly. Impossible à bloquer, Ludo va faire exploser les Romains sur le deuxième but d’Éric Assadourian. Une course effrénée à la limite du hors-jeu pour se jouer de Marcolin, Orsi, Rambaudi et Piovanelli, achevant ainsi les espoirs locaux. En froid avec Domenech, Giuly terminera sa carrière internationale prématurément. Dommage…
William Gallas, Olympique de Marseille-Manchester United (1-0), 19 octobre 1999
Avec l’arrivée du nouvel actionnaire Robert-Louis Dreyfus, l’Olympique de Marseille retrouve en trois ans la scène européenne. Sous la houlette de Rolland Courbis, l’OM parvient même à se qualifier pour la seconde phase de poules, en battant le Manchester United de David Beckham dans un stade Vélodrome plein à craquer. Le héros de la soirée ? Celui sur qui la presse s’acharnait depuis le début de saison manqué du club, William Gallas. D’un pointard bien appuyé, l’ancien Caennais trompe Mark Bosnich en logeant la balle sous la barre (69e). Une soirée folle. La preuve, depuis ce jour, William a la voix cassée.
Maxime Gonalons, Liverpool-OL (1-2), 20 octobre 2009
À 20 ans, rien n’est impossible. Les lyrics de Lorie ont peut-être parlé à Maxime Gonalons le jour de sa deuxième apparition en Ligue des champions, lors de l’édition 2008/2009. Aujourd’hui capitaine de l’OL, Maxime est passé par des périodes bien plus compliquées, comme lors de son staphylocoque doré en 2008. Un an plus tard et son premier contrat signé à l’OL, Maxime sort du banc d’Anfield Road pour pallier la blessure de Cris en première période. Pas de pression, l’ancien de Rives sort un match de patron, au point d’être auteur de l’égalisation lyonnaise. Un but de César Delgado plus tard, Lyon décroche un succès historique à Liverpool. Gonalons, lui, sera désigné homme du match. Facile.
Fabien Barthez, Olympique de Marseille-Milan AC (1-0), 26 mai 1993
« On a été nuls ? Ouais, peut-être… Toujours est-il qu’on sera à jamais les premiers ! » Depuis bientôt 22 ans, voilà la même rengaine que peuvent rétorquer les Marseillais à chaque attaque d’un supporter du PSG, de l’OL ou même du GF38 envers leur club. Cette petite phrase, les Phocéens l’ont construite grâce au succès obtenu contre le grand Milan AC, lors de la finale de Ligue de champions 1992/1993 dans le stade olympique de Munich. Si l’OM montre régulièrement Basile Boli comme héros de la soirée, l’unique buteur de la rencontre peut remercier son gardien Fabien Barthez. Bien avant d’avoir un crâne tout lisse, le portier à l’accent ariégeois toujours bien audible avait réalisé une performance exceptionnelle dans les bois olympiens, résistant aux assauts milanais dans les vingt premières minutes, notamment ceux de Daniele Massaro. Une performance de futur champion du monde.
Patrick Vieira, AS Cannes – Fenerbahçe (4-0), 13 septembre 1994
Grand, longiligne, athlétique et déjà doué balle au pied. À peine majeur, Patrick Vieira possède déjà des caractéristiques dignes d’un futur grand footballeur. Avec un tel produit dans ses rangs, difficile pour l’AS Cannes de conserver une telle pépite plus de deux saisons. Pourtant, l’un des plus grands clubs formateurs de France va profiter du talent du natif de Dakar pendant une joute européenne, celle de la Coupe UEFA 1994-1995. Lors du premier tour contre le Fenerbahçe, les Cannois arrivent à la pause avec un score de parité. Entrant en jeu pour le second acte, Vieira va faire exploser la maison turque en 45 minutes. 4 buts, dont une passe décisive sur le dernier but de Kozniku, font entrer Vieira dans la cour des grands.
Gérald Passi, Toulouse FC-Spartak Moscou (3-1), 22 octobre 1986
Il faut bien le dire, Gérald Passi n’a pas eu le même talent que son frère Franck. Pourtant, le milieu du Toulouse FC aura, lui, le luxe d’avoir été le héros d’une soirée européenne avec le Téfécé et d’avoir su profiter de sa hype. Contre le Spartak Moscou, un très gros morceau européen à cette époque, les Violets défient les pronostics et battent le mur de l’Est Dinat Rasaev par trois fois. Le Stadium voit ses protégés remporter la première manche aller, et Gérald Passi prend du galon au niveau national, à tel point qu’il comptera 11 sélections en équipe de France et sera considéré par certains comme le successeur probable de Michel Platini. Au final, Gérald Passi s’est lancé à la fin de sa carrière dans le design industriel. Autre chose que de présider l’UEFA.
Jérome Rothen, Troyes-Leeds United (3-2, aller 2-4), 1er novembre 2001
Sûrement la plus nostalgique des rencontres. Aujourd’hui, l’ES Troyes Aube-Champagne trône sur le fauteuil de leader en Ligue 2, tandis que le Leeds United stagne dans le ventre mou de Championship. Par le passé, les deux équipes s’étaient rencontrées le temps d’un deuxième tour de la Coupe UEFA resté dans les mémoires troyennes. Dans un stade de l’Aube comble, les Troyens doivent rattraper un écart de deux buts pour passer au tour suivant. Une tâche quasi impossible, quand on sait que Leeds avait atteint les demi-finales de la Ligue des champions l’année passée. Mais impossible n’est pas dans le vocabulaire de Jérome Rothen. Auteur d’une prestation XXL, le jeune gaucher aux mèches blondes fait rêver la France en inscrivant le but du 3-1, synonyme de qualification. Malheureusement, Robbie Keane viendra mettre fin aux espoirs de l’ESTAC. La fin de l’aventure européenne pour Troyes, le début pour celle de Rothen.
Par Antoine Donnarieix