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Top 10 : Clubs oubliés

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Top 10 : Clubs oubliés

Un temps, ils ont occupé le haut du pavé, en remportant un titre, une compétition européenne ou en signant un exploit. Puis, ils sont tombés dans l'oubli. Certains ont même fait faillite. C'est la triste histoire des clubs qui ont disparus du devant de la scène, mais dont le nom évoquera toujours un joli souvenir.

1. Perugia (Italie)

A la fin des années 70, une surprenante équipe vient voler la vedette aux grosses écuries de Serie A. Il s’agit du Perugia d’Ilario Castagner, qui réussit, au cours de la saison 1978-79, à se placer à la 2ème position, derrière le Milan AC. Mais surtout, cette équipe dispute les 30 rencontres de sa saison sans en perdre une seule. Retombé dans l’anonymat, Perugia revient en force à la fin des années 90, avec des joueurs comme Rapaic et Nakata. Instant de gloire le 14 mai 2000. Ce jour-là, Perugia reçoit une Juve qui s’apprêt à célébrer un nouveau Scudetto. Mais au terme d’un scénario incroyable, l’équipe de Mazzone s’impose 1-0. La Juve laisse échapper le titre, qui file tout droit dans les bras de la Lazio. C’est le dernier grand coup d’éclat de Perugia en Serie A. Le club descend au terme de la saison 2003-04. Quelques mois plus tard, il fait faillite et refait surface en Serie C1, pour ne plus jamais remonter. Le 9 juillet 2010, banqueroute, et renaissance sous le nom d’ASD Perugia en 5ème division. Premier de son groupe, l’ASDP pourrait remonter d’un étage à la fin de l’année.

2. Pro Vercelli (Italie)

Le 1er mai 1913, lors d’un match entre l’Italie et la Belgique, 9 joueurs sur 11 font partie de la Pro Vercelli. De fait, si l’on prend en compte les championnats disputés avant le début de la vraie Serie A, en 1929, la Pro Vercelli apparaît dans la liste restreinte des clubs ayant remporté le Scudetto. Sept fois même. La dernière, en 1922. Cette équipe piémontaise va notamment révéler, au début des années 30, un certain Silvio Piola, meilleur buteur de l’histoire de la Serie A. Mais à l’aube de la Seconde Guerre, la Pro Vercelli, privée de ses meilleurs éléments, descend en Serie B. Elle ne réussira jamais à remonter, et dégringole même en Serie C dans les années 60, puis C2 dans les années 80. Le 16 juillet 2010, le club est exclu de toutes compétitions. L’autre équipe de la ville, la Pro Belvedere, tente de le sauver, en vain. Le 4 août 2010, la Pro Vercelli disparait définitivement, tandis qu’en compensation, la Pro Belvedere prend le nom de FC Pro Vercelli 1892, et est promue en D4, dont elle actuellement deuxième.

3. FC Antibes-Juan les Pins (France)

L’Olympique d’Antibes est fondé en 1912. Dans les années 20, cette équipe du sud accède plusieurs fois aux 32èmes de finale de la Coupe de France, ce qui, à l’époque, est une belle performance pour un club amateur. Continuant sur sa lancée, l’OA accède au statut professionnel en 1932, à la D1 en 1932-33 et change de nom pour devenir le FC Antibes. L’équipe s’impose alors comme l’une des certitudes de la D1 pendant plusieurs années. Son plus beau coup reste un quart de finale de Coupe de France en 1933 et une septième place lors du championnat 1933-34. Mais un scandale de corruption en ébranle la crédibilité. Un match contre Lille aurait en effet été acheté. Pas bien. Le club de la Côte d’Azur est relégué en D2 au tout début de la Guerre, et redevient un club amateur en 1947. En 1966, il fusionne avec l’Espérance et l’US Antiboise et chope son nom actuel. Plus de 40 ans plus tard, le club erre en Promotion d’Honneur (D8). Il ne suffit pas d’avoir le soleil.

4. FC Sètes 34 (France)

Lorsque ce club voit le jour, en 1900, il se nomme Olympique de Cette. Ancien orthographe. Un peu comme si Marseille s’appelait Olympique Massilia. Dès les années 10, l’OC compte dans ses rangs un drôle de gaillard : Georges Bayrou (aucun lien de parenté). Après la Première Guerre, et grâce aux efforts de Bayrou devenu président (cette phrase ferait vibrer François), Cette devient l’un des meilleurs clubs du sud et remporte 7 fois le championnat régional, devant Marseille. En 1927, Cette devient Sète, et cinq ans plus tard, acquiert le statut de pro. En 1934, l’équipe fait tomber un doublé Coupe-championnat, le premier de l’histoire. Sète remporte encore le titre en 1939 et 1942, mais la Seconde Guerre leur fait beaucoup de mal au club. Contentant d’assurer sa survie en D1, le FC Sète finit par perdre le statut de professionnel en 1960. Malgré un léger renouveau dans les années 2000, le club est mis en liquidation judiciaire lors de l’été 2009. Depuis l’an dernier, donc, c’est la DH. Sète triste, comme histoire.

5. Wimbledon FC (Angleterre)

Non, Wimbledon n’a pas toujours été célèbre pour son tournoi de tennis. Il fut un temps où Wimbledon était une équipe de foot. Fondée en 1889, elle passe la majeure partie de son histoire dans les divisions inférieures, mais connaît une ascension fulgurante à la fin des années 60. En 1988, le Crazy Gang (à cause de ses joueurs excentriques) remporte même la FA Cup contre Liverpool (1-0). Il devient ainsi le second club de l’histoire à avoir remporté la FA Cup Amateur (1963) et la FA Cup. Dans les années 90, Wimbledon accède enfin à la Premier League, se qualifie pour l’Intertoto en 1995, et élimine Manchester United de la FA Cup en 1997. Rien que ça. Ce n’est que l’instant de lucidité avant la fin. Au début des années 2000, le club quitte la Premier League et Londres, en allant se baser dans la ville de Milton Keynes. L’entraîneur, Joe Kinnear, tombe malade, et la plupart des joueurs se tire. En 2004, Wimbledon est renommé Milton Keynes Dons. Les supporters, dépités, fondent l’AFC Wimbledon. Le club évolue désormais en Conférence National, (D5). Pas glorieux, mais digne.

[page]6. Cadiz (Espagne)

En 2011, les couleurs jaunes, en Espagne, n’évoquent plus qu’une équipe : Villarreal. Pourtant, à quelques centaines de mètres du détroit de Gibraltar se trouve la ville de Cadix (ou Cadiz) et son équipe de foot aux maillots jaunes. Leurs supporters, les cadistas, ont toujours joui d’une certaine sympathie de la part des autres publics, hormis ceux de Séville, Malaga et Xeres, leurs ennemis. Dans l’anonymat le plus complet jusque dans les années 80, le club parvient finalement à se hisser parmi l’élite. L’ambiance du stade Ramon de Carranza en fait une belle attraction. Le club atteint même les demi-finales de la Coupe du Roi en 1989. Dans les années 90, Cadix fait l’ascenseur et voit passer de nombreux talents, dont le jeune Kiko, futur star de l’Atletico Madrid. Revenu en Liga en 2005, Cadix réussit à remplir son stade chaque semaine (22.000 places pour une ville de 130.000 habitants). Mais l’instabilité sociétaire fait rapidement dégringoler le club, qui patauge désormais en Troisième Division. Heureusement, il compte dans ses rangs un certain Diego Tristan. A l’ancienne.

7. FC Madgeburg (Allemagne)

La version la plus récente que l’on connaît du 1.FC Magdeburg (important, le 1.) date de 1965. La première année dans l’Oberliga (D1 en RDA) ne se passe pas franchement bien, puisque le club finit bon dernier. Boum, une descente à l’étage inférieur. Mais l’année 1971 marque le début d’une décennie de gloire. Le club remporte le titre en 1972, et se fait sortir l’année d’après en huitièmes de C1 (oui oui, de C1) par la Juventus de Bettega. Ce n’est que partie remise. En 1974, l’équipe réalise un doublé championnat-Coupe des Coupes de prestige. En C2, les Allemands humilient même le Milan AC en finale. Un 2-0 au stade De Kuip de Rotterdam, devant 4641 spectateurs. Le club aurait dû disputer la Supercoupe d’Europe face au Bayern Munich, vainqueur de la C1. Mais qui dit Bayern, dit RFA, dit ennemi. Les dirigeants de la RDA refusent de jouer le match. Le déclin de Madgeburg s’étend ensuite sur de longues années, jusqu’à la fin du championnat de RDA, en 1991. Le 1.FC Magdeburg se retrouve alors à jouer dans les divisions inférieures, et s’est stabilisé depuis peu en D4. Triste.

8. Hansa Rostock (Allemagne)

En 1919, nait le Lauterer SV Viktoria, dans la Saxe. Mais tout comme Magdeburg, le Hansa Rostock ne connait sa version finale qu’en 1965. Les premières années sont convaincantes, avec notamment une deuxième place en 1968. La décennie 70 est plus difficile, avec un Hansa qui prend régulièrement le « fahrstuhl » entre la première et la deuxième division. Le club finit par se stabiliser dans les années 80, avant de réussir un coup de maître au tout début des 90’s : un bon vieux doublé Coupe-championnat, derniers trophées mis en jeu par la RDA. En effet, après, le Hansa prend part à la toute première Bundesliga. Sans succès. Le club de Poméranie tombe directement en deuxième division, pour ne remonter qu’en 1995. Suivent alors 10 belles années d’amour et d’eau fraîche en Première Division, jusqu’en 2005, et la chute finale. Aujourd’hui, et malgré ses 3,8 millions de supporters (seuls le Bayern, Dortmund et Shalke font mieux), le Hansa Rostock est tombé en Troisième Division. Litmanen, au club en 2005, ne voudrait pas faire une dernière bonne action avant la retraite ?

9. FC Amsterdam (Hollande)

Si quasiment personne ne se souvient de ce club, toujours dans l’ombre de l’Ajax Amsterdam, les supporters de l’Inter Milan, eux, s’en souviennent. Cette équipe nait en 1972 de la fusion entre l’Amsterdam Blauw Wit et le Door Wilskracht Sterk (!) et se donne le droit de jouer dans le même stade que l’Ajax. Dès sa première saison en D1, le club se qualifie pour la Coupe Intertoto et fait même de l’ombre aux grands du pays. En 1974-75, Amsterdam participe pour la première fois de sa jeune histoire à la Coupe UEFA, où il se paie le scalp de l’Inter Milan au second tour (une Inter qui d’ailleurs, trois ans auparavant, avait perdu la finale de C1 contre l’Ajax). Avec Jan Jongbloed, portier des Pays-Bas, dans les buts, le FC atteint les quarts mais se fait sortir par Cologne. Après ces coups d’éclat, le club est relégué en D2 en 1978. Le public lâche vite l’affaire, si bien que le club est obligé de quitter le grand stade Olympique. En 1983, après onze années éclaires, le FC Amsterdam est dissout et l’Ajax reprend le monopole de la ville. Mais l’Inter l’a toujours mauvaise.

10. SC Farense (Portugal)

Au Portugal, pays de passion, un club de Troisième Division joue dans un stade de 30.000 places et a un site Internet ultra moderne. C’est l’histoire du Sporting Club Farense, qui, un temps, fut l’un des nombreux Sporting de la Liga Sagres. Fondé en 1910, cette équipe basée à Faro, à l’extrême sud du pays, devient membre à part entière de l’élite à partir des années 70. Elle s’impose même comme la bonne équipe de milieu de tableau. Sorte de Nancy local. Mais dans les années 90, le haut de tableau se rapproche et Farense se qualifie même pour la Coupe UEFA 1995-96. Ludo Giuly s’en souvient, puisque c’est lui, avec l’OL, qui les élimine en 32ème de finale. A la fin des années 90, les résultats empirent et le club tombe en D2 en 2002. La dégringolade est alors ahurissante. D2 en 2002, D3 en 2003, D4 en 2004, faillite en 2005. Merci. Grâce à quelques efforts financiers d’entreprises locales, Farense renait en 2006, et obtient, en deux ans, une promotion en D4. Si la remontée pouvait être aussi fulgurante que la chute, ce serait beau.

Ont également été cités : FBCU Venezia, US Ancona, FC Catanzaro, AS Aixoise, Limoges FC, Club Français, Angoulême Charente FC, Yokohama Flügels, Eintracht Braunschweig, Kickers Offenbach, Dynamo Dresde, Dordrecht, Notts County…

Eric Maggiori, avec Ali Farhat

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