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Tino Kadewere : « Avant moi, Le Havre était déjà connu au Zimbabwe »

Propos recueillis par Julien Duez
Tino Kadewere : «<span style="font-size:50%">&nbsp;</span>Avant moi, Le Havre était déjà connu au Zimbabwe<span style="font-size:50%">&nbsp;</span>»

Face au Red Star, Le Havre pourra compter sur son homme en forme : Tino Kadewere. Arrivé de Suède l'été dernier, cet international zimbabwéen de 23 ans est le transfert le plus cher de l'histoire du club doyen. Pas de quoi l'impressionner pour autant vu qu'il a une mission plus périlleuse à remplir : elle s'appelle Ligue 1. Interview.

En France et particulièrement du côté d’Auxerre, on se souvient très bien de l’un de vos compatriotes : Benjani Mwaruwari.Je le connais très bien. Jusqu’à peu, il était actif auprès d’une association qui aide des joueurs zimbabwéens sans contrat à trouver un club. Il leur donnait un coup de main comme entraîneur.

Vous avez discuté avec lui au moment de signer au Havre ?Oui, il m’a donné quelques conseils pour mieux appréhender le football français, pour m’adapter à la France et pour progresser. Apprendre votre langue le plus vite possible par exemple et m’intégrer rapidement dans le groupe, de telle sorte que je ne sois pas isolé du reste des joueurs et que je devienne pleinement l’un d’entre eux.

Votre aventure française aurait pu commencer il y a quelques années, à Sochaux.Tout à fait.

En 2014, deux clubs m’ont invité à faire un essai chez eux : Djurgårdens et Sochaux.

En 2014, j’ai rejoint une équipe de première division zimbabwéenne (Harare City, N.D.L.R.) avec laquelle j’ai joué douze matchs et marqué huit buts. Deux clubs m’ont alors invité à faire un essai chez eux : Djurgårdens et Sochaux. J’ai commencé en Suède, puis j’ai passé une semaine en France.

Finalement, c’est la Suède que vous choisissez. Pourquoi ?Déjà, je n’étais pas prêt pour le football européen. Et ensuite, à cause de la barrière de la langue. À Sochaux, personne ne parlait anglais, tandis que c’était le cas à Djurgårdens. Donc c’était l’endroit idéal pour m’acclimater à l’Europe.

C’est vrai que vous trouvez la Ligue 2 plus forte que la D1 suédoise ?Vous savez, le football, c’est à peu près la même chose partout, mais celui que l’on pratique en France est à la fois très physique et très intense. Donc quelque peu différent de celui auquel j’étais habitué par le passé. En Suède, je dirais qu’il est plus tactique et que la technique est plus présente. Attention, cela ne signifie pas que le football français est dépourvu de technique, mais bien que c’est le physique qui domine. C’est pour ça que je trouve la Ligue 2 plus forte que la D1 suédoise. Si tu arrives à jouer en Ligue 2, tu peux jouer partout.

Quel genre de joueur étiez-vous au Zimbabwe ?J’étais ce que l’on appelle un joueur complet, car j’ai commencé au milieu de terrain et parfois sur les ailes. Ce que l’on remarquait chez moi, c’était mes skills et ma vitesse. Mais en arrivant en Suède, tout a changé car j’ai été replacé en numéro 9 et j’ai appris à jouer pour l’équipe. La vitesse, je l’ai toujours, les gestes techniques aussi, mais je me concentre davantage sur ce que l’équipe veut que je fasse pour elle. Je ne veux pas forcément me mettre en avant. Ce qui compte, c’est comment je peux mettre ce que je sais faire au profit des objectifs de l’équipe.

Vous avez un jour déclaré : « Je veux que tout le monde sache qui est Tino. » Alors, qui êtes-vous ? J’ai commencé à jouer au football dès l’âge de sept ans dans l’académie que mon père avait au Zimbabwe, et toujours avec des garçons plus âgés que moi. Vers 10-11 ans, je jouais déjà en U15 ! Être là où j’en suis aujourd’hui, c’est comme un rêve. Pour moi comme pour mon père. Vous savez, au Zimbabwe, le football n’est pas la discipline la plus reconnue (le sport numéro 1 est le cricket, N.D.L.R.). Et pourtant, c’est un pays qui regorge de jeunes talents. Mais si vous voulez percer, il faut énormément s’accrocher et parfois jouer pour votre nom afin que celui-ci soit connu dans tout le pays.

Quels sont vos modèles ?Je supporte Manchester United depuis l’époque Cristiano Ronaldo, qui est toujours mon joueur préféré. Quand il a été transféré au Real Madrid, j’ai commencé à encourager le Real Madrid. Et aujourd’hui, c’est pareil avec la Juventus. Mais United reste malgré tout mon club de cœur. Au niveau de mon poste, j’admire Harry Kane. C’est pour moi l’un des meilleurs attaquants du monde et je regarde souvent des vidéos de lui pour essayer ensuite de reproduire ce qu’il fait sur le terrain.

Qu’est-ce que vous saviez du HAC avant d’y arriver ?Je savais que c’était le club doyen en France, et que beaucoup de talents y sont passés à leurs débuts. Il suffit de regarder où en sont des joueurs comme Paul Pogba ou Benjamin Mendy.

Je savais que c’était le club doyen en France, et que beaucoup de talents y sont passés à leurs débuts. Il suffit de regarder où en sont des joueurs comme Paul Pogba ou Benjamin Mendy.

Y signer, c’était donc évidemment pour progresser moi-même, mais aussi pour aider l’équipe à accomplir l’objectif de la montée en Ligue 1. Ce n’est pas une tâche facile, mais je pense que nous avons les qualités nécessaires pour y parvenir. Le cas échéant, ce sera bon pour mon nom et pour ma carrière. Mais que les choses soient claires : je joue pour l’équipe, pas pour mon nom. Et si on joue bien, peut-être alors pourrais-je encore progresser personnellement.

Vingt millions de couronnes suédoises, cela fait deux millions d’euros et c’est le plus grand montant jamais dépensé par Le Havre pour s’attirer les services d’un joueur. Comment on vit avec cette étiquette collée sur le front ?Cela amène une pression parfois difficile à gérer. Mais quand on est professionnel, il faut s’y habituer. C’est dans la tête que ce genre de choses se passent, et je dois m’assurer qu’elles n’affectent pas mes performances sur le terrain.

La direction havraise semblait vraiment avoir confiance en vous puisque vous êtes arrivé blessé au ligament collatéral du genou gauche.C’est vrai. Mais je me suis très vite senti à l’aise au sein du groupe, car le staff technique et les autres joueurs m’ont préparé en amont avec des conseils sur ce qu’il fallait faire sur le terrain, de telle sorte que je trouve tout de suite ma place une fois apte à jouer. Cela a été une période longue et difficile (sa première apparition date du 9 novembre, N.D.L.R.), mais je pense que j’ai déjà progressé depuis mon départ de Suède.

Surtout, grâce à vous, Le Havre doit maintenant être connu au Zimbabwe.

Quand je rentre au pays, je reviens toujours avec des produits de la boutique.

Peut-être que j’ai contribué à rendre le club plus célèbre car quand je rentre au pays, je reviens toujours avec des produits de la boutique. Mais le HAC était quand même déjà un peu connu, car il a longtemps joué en Ligue 1 et que c’est le club doyen en France.

Comment s’est passée l’adaptation pour votre famille ?Ma femme et mon fils sont habitués à vivre loin du pays. Quand vous épousez un footballeur, vous savez que ces choses-là font partie du quotidien et ils s’y adaptent très bien. Lorsque nous étions en Suède, mon fils allait à l’école suédoise et ma femme prenait également des cours. Nous avons répété cela au Havre. Si un jour je vais en Italie, ils apprendront l’italien. Et si je joue en Tchéquie, ils apprendront le tchèque.

La France vous plaît en attendant ?

Au Zimbabwe, lorsque vous dites aux gens que vous vivez en France, ils vous respectent tellement…

Qui ne voudrait pas vivre en France ? C’est l’un des plus beaux pays du monde ! Au Zimbabwe, lorsque vous dites aux gens que vous vivez là-bas, ils vous respectent tellement… Quant à la Normandie, c’est une très belle région. J’aime beaucoup Le Havre, car ce n’est pas une très grande ville et que nous avons la plage à proximité. En plus, Paris n’est qu’à deux heures de route, ce qui nous permet d’aller faire du tourisme en famille quand nous avons du temps libre.

Vous vous êtes fait des amis en dehors du vestiaire ? La communauté zimbabwéenne n’est pas très importante au Havre…Je n’ai aucun ami zimbabwéen en France, mais je connais des joueurs sud-africains qui ont le même agent que moi. Comme Lebogang Phiri à Guingamp ou Lebo Mothiba à Strasbourg, avec qui on arrive parfois à se voir de temps en temps.

Benjani vous conseillait de vous mettre très vite au français pour faciliter votre intégration. Comment ça avance de ce côté-là ?Dès mon arrivée, j’ai eu un professeur qui me donnait des cours presque tous les jours. Parfois de 8 à 20 heures ! Aujourd’hui, je comprends quand l’entraîneur donne ses consignes et que les joueurs discutent entre eux. La seule chose qui reste difficile pour moi, c’est quand les gens parlent très vite. Mais sinon, je comprends l’essentiel.

On pourra donc faire la prochaine interview en français ?(Il répond dans la langue de Molière) Pas de problème !

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Propos recueillis par Julien Duez

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