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Thil: « Vivre un nouveau challenge »
Attaquant atypique dans le football moderne, Grégory Thil trimballe son sens du but et sa sympathie sur les pelouses de Ligue 2, mais n'a pas réussi à faire monter Boulogne-sur-Mer à l'étage supérieur. La fin de l'aventure boulonnaise pour lui.
Comment expliques-tu le manque de régularité de Boulogne cette saison ?
On a été très, très irrégulier. La constance c’est généralement ce qui récompense une équipe en fin de saison, mais on n’a jamais réussi à la trouver cette saison. Pour prétendre monter en Ligue 1, il aurait fallu être beaucoup plus régulier.
Vous êtes bien revenus il y a quelques temps mais vous semblez caler à nouveau. Pourquoi ?
On est surtout revenu dans la course parce que les équipes de devant ont freiné un petit peu. Nous on continue à être irrégulier, alors que devant depuis cinq, six journées, le trio de tête s’est envolé et gagne quasiment tous les matchs. Nous on est dans le même tempo depuis deux, trois mois donc c’est mérité qu’on en soit là. On a toujours fait du yo-yo.
C’est un problème mental, d’effectif… ?
Oui c’est un problème de rigueur, de concentration… On a des manques dans beaucoup de domaines de toute façon. En début de saison on était assez solide, on avait de loin la meilleure défense, même si on avait des difficultés offensives. En deuxième partie de saison on a marqué plus de buts mais on n’était moins solide, on a concédé plus de défaites. On a réussi à un peu inverser la vapeur avec le changement d’entraîneur, mais pas sur la durée.
Justement, que vous a apporté l’arrivée de Michel Estevan ?
Déjà ça a obligé à une remise en question générale à tous les niveaux du club. Nous les joueurs on s’est remis en question aussi. Dès qu’il y a un changement d’entraîneur, les joueurs veulent prouver. Et cette arrivée a eu de l’effet puisqu’on a gagné les cinq matchs suivants.
En quoi sa méthode est-elle différente de celle de Laurent Guyot ?
Tous les entraîneurs que j’ai connus ont leurs méthodes. Avec Michel Estevan il y a plus d’allant. Il joue beaucoup sur le discours, le fait de bien nous préparer. Il a amené une autre dynamique, avec un jeu qui va vers l’avant. On en avait sans doute besoin. En tout cas sur le court terme cela a fait son effet. De toute façon avec ce qu’on a produit cette saison on ne méritait pas mieux.
Sur un plan personnel, tu as inscrit 14 buts. Comment juges-tu ta saison ?
J’ai fait une première partie de saison très moyenne, où on avait beaucoup de problèmes sur le plan offensif. J’étais à cinq buts à la trêve. En deuxième partie de saison par contre, j’ai retrouvé mes sensations et j’ai réussi à marquer pas mal de buts. C’est intéressant pour la suite, surtout que je n’ai plus du tout de douleurs à la cheville.
Michel Estevan a dit que tu te sentais responsable du début de saison moyen de ton équipe. C’est vrai ?
Oui. Disons que sur cette deuxième partie de saison je me suis un peu plus recentré sur moi-même et sur mon rôle de buteur. Je suis capitaine de l’équipe donc quand ça n’allait pas en début de saison, c’est vrai que j’ai perdu de l’énergie à vouloir gérer certains choses, régler des problèmes… Après je n’étais pas non plus le seul responsable du début de saison, on avait tous notre part de responsabilités.
On parle de toi dans pas mal de clubs de Ligue 1. L’année prochaine tu restes à Boulogne ?
Non, il est temps pour moi de vivre un nouveau challenge, sinon je m’enterre ici. Il me reste un an de contrat et ça me ferait du bien de voir autre chose, donc on verra les propositions qui vont se présenter.
Tu as déjà des touches ?
Je vais y être plus sensible qu’à l’accoutumée. J’ai deux ou trois contacts mais pour l’instant les clubs attendent d’être fixés sur leurs avenirs.
Lens te semble te suivre aussi. Ça te tente ?
Non Lens j’ai voulu y aller la première année où ils sont descendus de Ligue 1. Je voulais vraiment y aller mais cela ne s’était pas fait. Là il n’y a plus de contacts. Si je peux avoir des opportunités pour jouer en Ligue 1 ça serait bien. J’avais tout mis en stand-by parce que j’étais vraiment concentré sur la montée avec Boulogne.
Tu as eu un parcours un peu atypique et tu as mis du temps à atteindre le haut niveau. C’est là que tu puises ta force ?
Oui c’est sûr. J’ai tout connu. Jusqu’à 18 ans j’ai joué en district, après la PH et la DH. A 21 ans j’ai connu la Ligue 2, j’en suis descendu, j’ai connu le chômage… C’est sûr que j’ai connu des périodes un peu mouvementées. Maintenant ça me permet de toujours relativiser et de se remettre en question. Moi je le vois beaucoup avec les jeunes, ils ont beaucoup d’insouciance et ils ne se rendent pas forcément compte que si tu peux vite monter, tu peux aussi très vite descendre.
Toi qui es attaquant, qu’est-ce que tu penses de Ribas, le meilleur buteur de Ligue 2 ?
C’est un très bon buteur. Quand on m’avait demandé en début de saison qui finirait meilleur buteur de Ligue 2, j’avais dit Helstad ou Ribas. Il a été régulier toute l’année. Il ne bouge peut-être pas trop mais il est très bon et très impressionnant de la tête. Il est très costaud et spontané. Je pense qu’il va avoir l’opportunité de se frotter à la Ligue 1 l’année prochaine. Mais de toute façon un buteur doit avoir la capacité de marquer dans toutes les divisions, après c’est une question d’adaptation.
Propos recueillis par Alexandre Alain
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