Mais ses qualités de footballeur sont pourtant évidentes : anticipation, lecture du jeu, placement, jeu de tête, relance courte, jeu long et vitesse d’exécution. À l’AC Milan, Allegri l’avait parfois aligné comme sentinelle devant la défense, preuve que l’ancien de Fluminense possède les qualités techniques nécessaires pour s’imposer dans le cœur du jeu également. Alors pourquoi ce petit trot à chaque match ? Parce que même en pantoufles, Silva assure le service après-vente. Et puis, pourquoi se fatiguer quand Alex tient déjà la baraque ? Ce n’est pas pour rien que Silva, qui fait partie des hommes qu’on écoute au sein du vestiaire, milite pour que son compatriote soit prolongé. L’an dernier, déjà, Thiago Silva avait, avec une certaine maladresse, avoué sa préférence envers Alex plutôt que Mamadou Sakho. Entre les deux Brésiliens, l’alchimie est évidente et les rôles sont bien répartis. Alex s’occupe de la chair, Silva de la lumière. C’est limpide, Silva est plus qu’un simple footballeur au PSG. Il fait presque tout. Du coaching au recrutement.
Assistant coach, scout, pilote
On se souvient encore de sa gestuelle sur la pelouse du Vélodrome au match aller. Les Parisiens sont réduits à dix suite à l’expulsion de Thiago Motta et le Brésilien fait comprendre à son banc, et donc à son entraîneur, que la base arrière prend l’eau et qu’il manque un milieu. Blanc s’exécute et fait entrer Rabiot. Paris l’emporte 2-1. Coïncidence ou pas ? On ne saura jamais mais les faits sont là. Preuve de l’emprise du capitaine sur ses troupes. Moins exubérant qu’un Ibrahimović, moins drôle qu’un Lavezzi, mois médiatique qu’un Cavani, Silva fait pourtant office de pilotage automatique de l’avion parisien. On se repose sur lui en toute tranquillité. Il ramène toujours la carlingue à l’heure. Et en bon état. Récemment, il a même fait passer un message sur l’avenir de son entraîneur : « Il est important que l’entraîneur se sente bien et valorisé dans son club. Si cette prolongation aboutit, j’espère que l’entraîneur nous invitera tous à dîner pour fêter l’événement. » Une manière de donner son avis. Un avis qui compte plus que certains autres.
Pour ce fan de Carlos Gamarra, le roc paraguayen des années 90, il y a surtout un lien privilégié établi avec Laurent Blanc. Défenseur technique comme le Brésilien, le Président apprécie à sa juste valeur son joueur. « Il voit très bien le jeu, possède une très bonne qualité de jeu long et un jeu de tête très performant. Il est très solide dans les duels, à terre comme en hauteur. Il est complet, n’a aucune faille. C’est un défenseur moderne parce qu’il est aussi fort défensivement que beaucoup d’autres, mais il a quelque chose en plus que ceux-là : quand il a le ballon, il sait quoi en faire ! Pour moi, c’est le meilleur défenseur du monde. » Et quand on porte aussi facilement ce postulat, on peut tranquillement s’économiser de temps en temps. Après tout, le Monstre voit plus loin qu’un titre de champion ou une éventuelle victoire en Ligue des champions. Lui, ce qu’il veut, c’est gagner la Coupe du monde chez lui. Le brassard au bras. Pour ce faire, pas question de s’épuiser en route.
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par Mathieu Faure
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