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Tactique : comment Julien Stéphan a déjà posé sa patte à Strasbourg

Par Maxime Brigand
16 minutes
Tactique : comment Julien Stéphan a déjà posé sa patte à Strasbourg

Arrivé à Strasbourg au printemps dernier, Julien Stéphan n'aura mis que quelques mois pour monter une structure cohérente et pour créer un modèle de jeu basé sur l'intensité. Après 17 journées de Ligue 1 et avant de défier l'OM, son Racing est sixième de Ligue 1, possède la deuxième meilleure attaque du championnat et ne cache pas ses crocs. Décryptage.

En août 2014, alors qu’il vit ses premiers jours de soleil à Marseille, Marcelo Bielsa s’avance derrière un micro et explique à son assistance le pourquoi du comment de son job d’entraîneur. Extrait : « Ce qui nous unit, c’est la joie de partager l’expression de gestes techniques superbes. Malheureusement, du point de vue de l’émotivité, ça a été déformé. Le succès écrase tout le reste, au détriment du facteur esthétique. C’est ce qui a éteint un peu la pureté originelle du football. Une simple anecdote à titre d’exemple : lors du match contre Montpellier, mon plus grand sentiment était cette envie, à l’échauffement, de vouloir à tout prix satisfaire 55 000 spectateurs, de ne pas les décevoir. Finalement, il y a eu cette déception de ne pas avoir satisfait ces personnes, ce qui était une prétention légitime. Cela n’a rien à voir avec le professionnalisme. On est dans l’exercice tout bête des tâches quotidiennes, parce que c’est la routine, mais on oublie parfois que le foot, c’est la création de l’émotion, captiver des gens qui ne demandent qu’à s’enflammer… » Un entraîneur, comme un metteur en scène ou un chef d’orchestre, est un garant de divertissement, une personne employée pour mettre sa sensibilité au service de deux cibles qui ne peuvent avancer l’une sans l’autre. D’un côté, un collectif, à qui un coach doit injecter des idées pour faire naître un ballet de combinaisons. De l’autre, un public, qui vient au stade pour en prendre plein les mirettes et envers qui coach et joueurs ont autant de devoirs qu’un humoriste qui grimpe sur des planches.

Quand le nouveau coach a parlé de pressing, de contre-pressing, mes yeux se sont éblouis parce que je savais que c’était une approche qui pouvait correspondre à mes qualités. L’ensemble du groupe a aussi adhéré.

Voilà pourquoi fin juin, sept ans après les mots de Bielsa, Julien Stéphan a lui aussi refusé de parler de chiffres lors de sa première apparition médiatique en tant qu’entraîneur de Strasbourg. La tête de l’ancien coach du Stade rennais était ailleurs, bien loin des calculatrices et des discussions qui n’intéressent que les comptables. Elle était là : « Pour l’instant, on est dans des objectifs de travail. Quand le groupe sera au complet, on pourra davantage afficher les objectifs ensemble. Mais l’objectif principal sera toujours le même : avoir toute l’humilité nécessaire dans le sport de haut niveau et l’ambition de progresser en permanence. Il y a des attentes du public et il ne faudra pas le décevoir. Il faudra s’engager, tout donner, être offensif, créer du spectacle, essayer de marquer des buts… Parce que c’est ce que les gens attendent ici. » Ça et rien d’autre.

« Il ne veut pas qu’on se fasse chier »

Après 17 journées de Ligue 1, le Breton peut souffler. À ceux qui l’attendaient au tournant après une première aventure rennaise enflammée, marquée par une victoire en Coupe de France, quelques cols européens et un énorme tourbillon émotionnel, Julien Stéphan a prouvé qu’il s’était bien retapé et qu’il n’avait pas totalement changé. Le Breton n’a eu besoin que de quelques mois pour monter une structure cohérente, construite sur les bases laissées par Thierry Laurey, dont les animateurs sont désormais capables d’empoisonner leurs adversaires de multiples manières. Les récents succès contre Bordeaux (5-2) et à Nice (0-3) sont venus le confirmer. L’entraîneur strasbourgeois n’est cependant pas un Antonio Conte qui joue du marteau pour que ses joueurs intègrent coûte que coûte ses principes, mais plutôt un coach qui sait se fondre dans un territoire et avancer avec une clé de douze dans les poches pour monter boulon par boulon une animation idéale.

En Alsace, sa première décision a alors été de « mettre le ballon au centre de la préparation ». Face à ce choix, ses nouveaux soldats ont craqué. On a vu Sanjin Prcić évoquer dans L’Équipe sa joie : « Avec Julien Stéphan, on parle foot. Tout est précis. On sait tous ce qu’on doit faire sur le terrain. » Puis, Dimitri Liénard tirer dans le même sens dans les colonnes de 20 minutes : « Le coach communique beaucoup, aime échanger pour voir si on adhère à ce qu’il propose. Il fait attention à tout le monde. Il veut qu’on ait davantage la possession, le contrôle du jeu, qu’on aille chercher un peu plus haut l’adversaire. À l’entraînement, c’est hyper dynamique, ça envoie. Les séances sont très dures, mais il veut mettre de la vie et ne veut pas qu’on se fasse chier. » Strasbourg, qui a d’abord tenté de danser en 4-4-2, a trébuché d’entrée de championnat face à Angers (0-2). Pas de problème : Julien Stéphan et son staff ont rapidement réagi et décidé de réinstaller le 5-3-2 de l’ère Laurey – un système également utilisé par Stéphan au début de la saison 2019-2020 à Rennes – pour répondre aux caractéristiques de leur nouvel effectif. Un effectif solidifié en ce sens lors des dernières heures du mercato estival avec l’arrivée de profils défensifs clés (Le Marchand, Guilbert, Nyamsi) et boosté par de nouvelles bombes tactiques. Tout n’est pas encore parfait, mais certains bilans ne mentent pas : sans être une machine à tirs, Strasbourg a aujourd’hui la deuxième attaque de Ligue 1 – 34 buts marqués – et est sixième du championnat avant de recevoir l’OM. Première mission réussie : Stéphan tient un Racing capable de faire suffoquer ses adversaires, de proposer différents pièges et d’engendrer le spectacle espéré. Mais comment a-t-il réussi son coup ?

Dans la mesure où on sait qu’on ne peut pas être champions de France, autant se battre pour autre chose. Nous, notre bataille, c’est de faire venir les gens au stade et qu’ils aient envie de revenir.

L’intensité à tous les étages

En montant, d’abord, en quelques mois un modèle de jeu basé sur l’intensité. Cette dernière est dans toutes les têtes, à chaque seconde, et ce depuis le premier jour. « Dès le début de la préparation, l’accent a été mis sur cette intensité. On a rapidement fait des exercices qu’on ne fait habituellement pas en début de préparation, expose Adrien Thomasson, qui est depuis le début de saison le joueur de Ligue 1 qui effectue le plus de pressions par match (29,3) et est l’un des leaders en Europe dans le contre-pressing. Quand le nouveau coach a parlé de pressing, de contre-pressing, mes yeux se sont éblouis parce que je savais que c’était une approche qui pouvait correspondre à mes qualités. À l’entraînement, l’ensemble du groupe a aussi rapidement adhéré. On a enchaîné les jeux de conservation dans des espaces réduits, les oppositions sans que le ballon ne soit autorisé à sortir… Tout ça a automatiquement habitué nos esprits. Maintenant, c’est devenu naturel. » Ancien adjoint de Ralf Rangnick à Hoffenheim, Peter Zeidler, aujourd’hui à Saint-Gall, aime évoquer l’idée d’un « contrat social » signé entre les différentes parties d’un effectif et a toujours été clair : il n’y a rien de plus « jouissif que de voir une équipe chasser le ballon ensemble. Les joueurs adhèrent forcément à une approche positive, proactive, qui te permet d’envoyer un message fort à ton adversaire. Grâce à ça, ton football devient identitaire ». Pile ce qu’ont cherché Julien Stéphan et son staff en arrivant à Strasbourg.

« Dans la mesure où on sait qu’on ne peut pas être champion de France, autant se battre pour autre chose. Nous, notre bataille, c’est de faire venir les gens au stade et qu’ils aient envie de revenir, explique Mathieu Le Scornet, l’actuel entraîneur-adjoint du Racing, proche de longue date de Stéphan. On se doit de proposer un jeu qui colle aux gens du coin, un football attractif, avec un engagement total, une volonté de marquer des buts… Et ça passe par une grande intensité. Avant notre arrivée, les joueurs avaient déjà cette intensité en eux. L’enjeu a été de savoir comment transférer cette énergie lors des matchs le week-end. On a juste trouvé le bon bouton et une structure permettant de créer des conditions optimales : une structure compacte, mobile, avec un bloc court et haut… C’est ce qui fait la différence pour mettre la pression. Au bout, l’idée n’est pas de courir beaucoup, mais de courir juste et mieux pour que chaque accélération soit explosive et engendre des actions de performance immédiate, dans le pressing ou le contre-pressing. » S’il est utopique de voir une équipe avec la carabine chargée pendant l’intégralité d’une rencontre, Strasbourg excelle depuis plusieurs semaines dans le séquençage de ses matchs et dans la tenue de son bloc, dont l’imperméabilité est notamment garantie par la grande proximité des hommes en phase offensive.

Exemple d’un contre-pressing réussi face à Lorient : sur cette séquence, on voit la proximité du duo Ajorque-Diallo, mais aussi des trois milieux strasbourgeois (Thomasson, Prcić et Sissoko). Caci, le piston gauche du Racing, est également haut pour assurer la compacité du bloc, tout comme Guilbert, placé aux alentours du rond central. Thomasson va alors tenter de trouver Ajorque alors que Diallo a déclenché un appel en profondeur…

La passe de Thomasson est mal ajustée et est interceptée par Houboulang Mendes. Dès l’interception lorientaise, la réponse est automatique…

… un piège va de suite se refermer sur Mendes, qui va forcer une passe vers Lemoine…

… Ajorque ne laisse alors aucune chance à Lemoine et va récupérer le ballon…

… derrière, Thomasson peut enclencher un nouveau mouvement en repartant avec Nyamsi.

Autre exemple à Nice : après une séquence confuse, le ballon arrive sur Lotomba, tout de suite chassé par Ajorque, alors que Caci s’est déjà mis en couverture sur Stengs…

… malgré la pression d’Ajorque, Lotomba réussi à trouver Stengs dans l’urgence…

… un nouveau piège se pose…

… Ajorque et Caci prennent Stengs en sandwich…

… et Caci peut démarrer. Au bout, il récupérera un corner pour le Racing.

Exemple de pressing haut imposé sur les six mètres niçois…

… et de la capacité du Racing à tenir la compacité de son bloc sur toutes les hauteurs, avec une ligne défensive qui assume souvent le un-contre-un.

Autre démonstration de la prise de risque et de la mobilité du bloc strasbourgeois contre Bordeaux : sur une relance, Guilbert n’hésite pas à sortir chasser Mensah, alors que Gameiro grimpe sur Gregersen pour orienter le circuit bordelais…

… le ballon bascule côté gauche, le Racing peut ainsi enfermer son adversaire sur une moitié de terrain : Mexer va devoir allonger en urgence…

… Djiku va gagner son duel aérien à la retombée du ballon. On voit encore que le Racing assume le un-contre-un derrière (3v3), nouveau symbole de son côté joueur.
Preuve de l’engagement total de l’effectif alsacien : derrière Thomasson et Bellegarde, Gameiro et Ajorque sont les plus grosses lames du Racing depuis le début de saison. Le Racing est aujourd’hui capable d’adapter sa structure aux différents contextes (exemple à Lens, où l’on a davantage vu un 5-2-3 qu’un 5-3-2, et où Strasbourg est la seule équipe qui s’est imposée cette saison), de jongler entre les hauteurs de bloc – souvent en bloc médian, qui laisse l’adversaire sortir un peu, ouvrir ses latéraux et offrir alors plus d’espaces à attaquer à la récupération – et de manger la grande majorité de ses adversaires de Ligue 1 dans les tacles tentés, notamment dans le dernier tiers adverse. « Quel que soit le contexte, il faut créer de l’incertitude, complète Le Scornet. Ce n’est pas la défense à cinq, mais l’animation de cette défense à cinq qui fait qu’on pose beaucoup de problèmes à nos adversaires. » Adrien Thomasson poursuit : « En France, les défenseurs sont souvent formatés pour défendre en supériorité numérique. Le un-contre-un leur enlève du confort, mais à force de jouer contre des équipes allemandes chaque été en préparation, on a aussi compris qu’il était très difficile d’affronter des équipes qui assument ce risque du un-contre-un derrière. Presser haut, avec une grande intensité, en délaissant parfois tout un couloir de jeu pour être en supériorité numérique dans un autre, c’est aussi réfléchi, car si tu récupères un ballon dans le camp adverse, tu as moins d’efforts à fournir pour atteindre le but et l’adversaire est moins structuré. »

 Presser haut, avec une grande intensité, en délaissant parfois tout un couloir de jeu pour être en supériorité numérique dans un autre, c’est aussi réfléchi, car si tu récupères un ballon dans le camp adverse, tu as moins d’efforts à fournir pour atteindre le but.

Profondeur, attaque en nombre et créativité

Cette approche est aussi un moyen de repousser le plus possible l’adversaire et de s’offrir le luxe de vivre la majorité du temps loin de son propre but. Strasbourg n’a évidemment pas réussi à le faire tout au long de la première partie de saison et a parfois glissé. Reste qu’au-delà d’un modèle de jeu, Julien Stéphan a également amené des astuces à son nouvel effectif pour qu’il puisse faire mal lors de scénarios que le Racing ne maîtrisait pas forcément par le passé. Ainsi, on voit désormais les Alsaciens se montrer voraces et créatifs aussi bien sur des séquences de transition offensive que sur attaque placée ou phase arrêtée. Le Scornet : « Dans le foot, il faut être complet, notamment en Ligue 1, où l’écart entre les équipes n’est pas si important qu’on le pense. Comme on a la chance de n’avoir qu’un match par semaine, on peut s’attarder sur chaque phase de jeu : les coups d’envoi, les touches, les six-mètres, les coups francs offensifs, les corners défensifs… Ces éléments s’ajoutent à nos grands principes offensifs. L’un d’entre eux est la recherche de la verticalité. Après, il faut se poser la question en fonction des moments, des situations : est-ce qu’il faut toujours être vertical ou faut-il parfois avoir une approche horizontale qui va ensuite t’ouvrir la verticalité ? Aujourd’hui, le problème de beaucoup d’équipes est aussi le manque de profondeur, mais c’est fondamental. Vous ne pouvez pas marquer de but sans attaquer la profondeur. Et attaquer la profondeur, ce n’est pas une question de vitesse : c’est une question de zones fondamentales et de timing. Il faut être capable de saisir l’opportunité lorsqu’un adversaire lâche le contrôle d’une zone clé. C’est ce qu’Adrien a, par exemple, bien fait contre Bordeaux. »

Séquence d’attaque placée pour Strasbourg : Djiku écarte le jeu vers Liénard…

… la défense bordelaise est plus ou moins en place, mais Liénard décide de trouver Djiku en retrait, pour tourner le jeu côté opposé, ce que Prcić indique…

… Guilbert peut ainsi être trouvé…

… libre d’armer, le piston droit strasbourgeois peut alors chercher Thomasson dans une zone mortelle, libérée par Mensah…

… et un Costil aux fraises fait le reste.

Ce but face aux Girondins est une bonne mise en lumière de l’approche offensive d’un Racing qui se régale souvent à aimanter le bloc adverse d’un côté – souvent le gauche, où Caci, placé en faux pied, offre une palette intéressante, comme Frankowski à Lens – pour mieux l’attaquer de l’autre – souvent le droit, où Frédéric Guilbert empile les centres depuis l’été (cette saison, seuls Honorat, Zedadka et Simon centrent plus dans le jeu que le numéro 2 strasbourgeois). Le deuxième but inscrit à Nice en a été une confirmation.

Pour faire mal, Strasbourg soigne également la phase la plus subtile du jeu, « celle qui, comme l’ouverture aux échecs, conditionne tout le reste » selon Pep Guardiola : la sortie de balle. Depuis le début de saison, le Racing se montre très inventif dans cette phase du jeu et sait parfaitement s’adapter aux structures adverses.

Premier exemple face au 5-2-3 (ou 3-4-3) lorientais : Strasbourg relance en 3-1-6, avec Thomasson et Sissoko dans les deux demi-espaces, Caci et Guilbert pour attaquer les couloirs extérieurs et Ajorque-Diallo très proches sur les centraux adverses.

Perrin va d’abord attirer la pression de Diarra, puis décaler Nyamsi…

Dès la réception du ballon, le central strasbourgeois va chercher Thomasson dans une zone clé…

… qui retrouve Djiku en retrait, alors que Caci a lancé un premier appel en profondeur…

… Caci est ensuite trouvé et c’est au tour de Thomasson d’enclencher un appel pour faire reculer Mendes et offrir un espace à Ajorque…

Pressé par Silva, Caci va alors effacer le piston lorientais par le dribble…

… puis va enclencher un une-deux avec Ajorque…

… avant de tourner le jeu vers Guilbert…

… lequel peut ensuite chercher Ajorque au deuxième poteau. Cette fois, le centre sera trop long.

Deuxième exemple face au 4-3-3 bordelais : Strasbourg décide de sortir en 4-4-2 où Perrin prend le couloir droit et où Thomasson vient se coller aux côtés de Prcić pour former une supériorité numérique à l’intérieur…

Dans cette configuration, Sels peut trouver Thomasson, qui fait sortir Onana et va faire écran…

… pour trouver ensuite Prcić face au jeu…

… Sissoko peut ensuite être trouvé dans le dos d’Onana et peut placer à son tour un coéquipier (Thomasson) face au jeu…

Tout va trop vite pour Bordeaux, Ajorque est trouvé dans le rond central…

… et Liénard peut ensuite être lancé dans le couloir dans une position de centre idéale.

Et troisième exemple face au 4-4-2 de l’OGC Nice : on retrouve Perrin excentré côté droit et un double pivot devant la surface pour sortir le ballon. Cette fois, Nyamsi démarre via le couloir…

Perrin va alors chercher Ajorque en décrochage, qui va attirer deux joueurs niçois sur son dos, alors que Guilbert vient amener du surnombre au milieu et anticiper une perte de balle. Ajorque résiste, trouve Thomasson en retrait…

Le ballon est ensuite sorti côté gauche, Djiku sort avec Caci, qui profite d’un appel de Sissoko pour alerter Diallo, libre dans l’axe…

… Sissoko a arrêté sa course, Diallo le décale et Ajorque est ensuite lancé en profondeur. Au bout, 0-1 pour le Racing.

Ces différentes séquences mettent en lumière la variété d’approche du Racing, qui n’hésite pas à attaquer en nombre, et à proposer un football complet où chaque joueur attaque et défend. Par sa structure, Strasbourg, l’une des équipes les plus exaltantes à domicile de Ligue 1, fait surtout « briller les qualités fortes » de tous les membres de sa clique, à commencer par Ludovic Ajorque, qui marche sur l’eau dans tous les registres, et Thomasson, qui est cette saison l’un des joueurs les plus dangereux de Ligue 1. Le deuxième but inscrit à Nantes après une touche montre aussi que le travail sur les phases arrêtées porte ses fruits.

« La fierté, pour le moment, c’est surtout que chaque match a été cohérent, avoue Le Scornet. Chaque match a aussi eu sa vérité. Ceux contre Lens et Reims ont par exemple été aboutis, mais avec deux dynamiques différentes. Pour le moment, on est performants, on arrive à se créer des situations, mais tout est loin d’être parfait. Ce n’est que le début et on a parfois aussi profité de circonstances. » Thomasson emboîte le pas de l’entraîneur adjoint du Racing : « On ne va sûrement pas gagner tous les matchs, mais on sait qu’on va jouer tous les matchs avec du cœur et de l’intensité. Ça me rappelle ce que j’ai connu à Nantes avec Conceição. Pour les joueurs, c’est un plaisir. » La réception de l’OM, dimanche, est un bon test pour mesurer l’avancée des promesses et l’appétit de ce groupe de gloutons.

Dans cet article :
Strasbourg et Reims n’offrent aucun but à la Meinau
Dans cet article :

Par Maxime Brigand

Propos d'Adrien Thomasson, Mathieu Le Scornet et Peter Zeidler recueillis par MB.

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