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Tactique : ce qu’il faut retenir du Trophée des champions

Par Maxime Brigand
Tactique : ce qu’il faut retenir du Trophée des champions

Battu par le LOSC la saison dernière, le PSG a récupéré le Trophée des Champions dimanche soir, à Tel-Aviv, pour la première sortie officielle de Christophe Galtier sur son nouveau banc. Un Galtier arrivé à Paris avec un projet de jeu précis, qui a passé avec succès son premier test et a distribué un paquet de belles premières promesses.

D’une part, l’importance du style : « Il faut avant tout gagner, mais évidemment, au vu de l’effectif et de la réputation du club, il faut aussi bien jouer. En général, on gagne plus souvent lorsqu’on joue bien. Par rapport à ce que j’ai pu faire dans mes précédents clubs, il y aura une approche différente sur le jeu. Il faudra qu’on arrive à pouvoir à la fois bien attaquer et mettre une grosse pression sur les adversaires, tout en gardant un juste équilibre qui est très important. (…) J’ai une idée assez précise de ce que je veux voir de l’équipe : du rythme, de l’intensité, une capacité à récupérer très tôt et très haut. » De l’autre, la nécessité de recréer un esprit : « Je suis un entraîneur très exigeant, qui aime voir son équipe et ses joueurs travailler et être heureux. Il n’y a pas de grande performance sans ça. » Au premier jour, Thomas Tuchel voulait voir les supporters tomber « amoureux » de son PSG. Mauricio Pochettino, lui, rêvait d’habiller le sien d’une identité de jeu « combative et offensive » . De son côté, Christophe Galtier s’est contenté de promettre humblement un collectif joueur, équilibré et bosseur, mais est surtout arrivé à Paris avec une idée bien précise de son projet de jeu. À savoir : un 3-4-1-2, système qu’il n’avait jusqu’ici sorti de son tiroir qu’à de rares occasions, soit seulement quelques semaines lors de ses années lilloises, fin 2019, avant de se raviser dans la foulée d’une défaite au Parc des Princes (2-0), son LOSC n’ayant pas su combiner durablement pressing agressif dans le dernier tiers adverse et équilibre défensif.

L’objectif cette fois ? Profiter au maximum des qualités de ses mobylettes dans les couloirs (Achraf Hakimi et Nuno Mendes) tout en sécurisant un édifice bousculé à plusieurs reprises dans le jeu de transition la saison dernière – notamment à Nantes, où le PSG avait été tabassé par des Canaris malins et courageux -, mais aussi (enfin) installer Lionel Messi et son arc au centre des circuits lors des phases avec ballon et dans un rôle plus adapté à son profil lors des phases sans. Puisqu’il sait qu’il n’aura pas besoin de sortir mille tours de son chapeau pour que son PSG marque des buts, Galtier a conscience que sa première mission à Paris est de rendre sa nouvelle troupe plus féroce sur le plan défensif, plus « dure » , elle qui n’a su faire grimper l’intensité que lors de trop rares moments ces derniers mois. Le match aller face au Real Madrid (1-0) restera un souvenir singulier pour Pochettino, qui n’a jamais vraiment réussi à voir ses hommes brandir régulièrement les couteaux au cours de ses 84 copies parisiennes. Ainsi, le Trophée des champions disputé dimanche soir, à Tel-Aviv, face au FC Nantes d’un Antoine Kombouaré qui espérait tout haut samedi pouvoir « profiter des espaces laissés par une équipe qui n’a pas encore trouvé son équilibre » a forcément été un premier rendez-vous à suivre de près. Résultat : sur le bord du Bloomfield Stadium, le boss des Canaris a plutôt vu ses hommes se faire déplumer (4-0), rentrer avec un « mal de tête » et le nouveau gumologist parisien a pu s’envoyer sans secousse une première coupe convaincante.

« Alors, tu défends maintenant ? »

Convaincante, d’abord, car dès la troisième minute, Kombouaré s’est marré en voyant l’un des adversaires du soir de ses hommes venir cadrer, puis contrer un lancement côté droit de Jean-Charles Castelleto. L’adversaire en question ? Neymar, à qui le technicien nantais a posé une question simple – « Alors, tu défends maintenant ? » – avant de voir Christophe Galtier sourire après la rencontre : « Évidemment que j’ai apprécié ce qu’il s’est passé sur le plan offensif, avec beaucoup d’enchaînements techniques et de relations, de phases de jeu les uns pour les autres, mais ce n’est pas nouveau à Paris vu le talent qu’il y a. Ce qui est surtout apprécié, c’est la volonté de récupérer le ballon le plus tôt possible et de faire les efforts défensifs. Dans ce domaine-là, les trois offensifs – Neymar, Messi et Sarabia – ont été très bons, en phase avec le bloc défensif quand il le fallait. »

Après quelques matchs de préparation où le PSG était apparu trop ouvert sur plusieurs séquences, l’ancien entraîneur du LOSC a, en effet, cette fois vu son onze avancer la majorité du temps en bloc (via un 5-4-1 laissant souvent Messi seul en pointe, puis Sarabia et Neymar resserrer avec des courses incurvées vers les centraux excentrés nantais – Castelletto et Pallois) et sa ligne défensive défendre haut, en avançant (à l’image du bon jaillissement de Ramos devant Simon au quart d’heure de jeu), même si Marquinhos a de nouveau parfois été trop loin lors des décrochages de certaines proies et que les pistons sont parfois sortis à retardement. Le positionnement avec ballon de Marco Verratti, qui a constamment décroché pour enclencher les mouvements aux côtés de Ramos, Marquinhos et Kimpembe (97 ballons joués pour l’Italien), a également été très utile pour protéger à la perte (six ballons récupérés par le Hibou, deux interceptions, deux tacles réussis) le navire des quelques tentatives de transitions nantaises, souvent allumées par le pied gauche de Blas, notamment sur le côté Hakimi-Ramos. En bilan de cette première soirée de la saison, quelques images resteront, à commencer par certaines courses sans ballon difficilement croyables de Messi, qui s’est d’ailleurs offert un face à face avec Lafont (44e) après une contre-pression réussie devant Pallois. Au micro de Prime Vidéo, Sergio Ramos, qui n’a que rarement joué excentré droit dans sa vie (ce qui a quelques conséquences dans le duel direct, l’œil directeur de Ramos étant le droit et l’Espagnol ayant donc une tendance naturelle à protéger avec excès son côté gauche tout en laissant un peu trop d’espaces à attaquer sur sa droite) et a vu sa bande ne concéder qu’une poignée de situations (une frappe de Blas qui a forcé Donnarumma à un exploit après une passe foirée plein axe par Verratti, une autre trop croisée de Simon, une tentative de Guessand contrée par Kimpembe avant la pause et une lourde frappe de Simon en fin de match), s’est alors frotté les mains : « Nous allons continuer à travailler ce système pour mémoriser les mouvements, les timings et les couvertures, mais cela nous offre de la stabilité, de la sécurité. C’est un système solide qui nous permet de jouer plus haut. »

La structure sans ballon du PSG dimanche soir : un 5-4-1 avec Messi seul en pointe, un bloc très compact et étroit.

Dans ce rôle, s’il n’a pas toujours maintenu cette intensité défensive, l’Argentin a pu appuyer sur la moindre passe négative nantaise. Ici, Moussa Sissoko va ressortir vers Girotto, mais va mal assurer sa passe…

… Messi peut alors déclencher le pressing parisien…

… et dix secondes plus tard, le bloc a avancé, sans perdre son unité.

Autre séquence en seconde période où, sur cette passe de Lafont vers Girotto, Neymar et Messi vont resserrer derrière Sarabia…

… Neymar va alors être éliminé par une passe du numéro 3 nantais vers Chirivella, mais Messi va maintenir son effort…

… appuyer sur Castelletto…

… et récupérer le ballon.

Les promesses de Vitinha, les phrases de Neymar et Messi

Cette rentrée a également été évidemment convaincante avec le ballon pour les Parisiens, qui ont empilé les situations (13 tirs, 7 cadrés, 3.76xG générés) et ont vite répété certains réflexes vus lors de l’été, la sortie de balle en tête, le 3-4-1-2 du papier basculant alors en un 4-1-5 (ou 3-1-1-5 avec Verratti pour moteur) où Vitinha a eu un rôle aussi multiple que précieux face à un FC Nantes replié en 5-4-1, qui a mis un bon quart d’heure à connecter sa deuxième et sa troisième ligne de pression. Positionné un cran en-dessous de Messi, dans le demi-espace gauche là où l’Argentin s’est davantage baladé dans le droit pour pouvoir au mieux sortir sa baguette, le petit format portugais a été assez brillant pour sa première : propre et rapide dans la circulation du ballon (il n’a raté aucune passe de la soirée), presque passeur décisif pour Hakimi en début de rencontre (4e), toujours en mouvement, mais surtout très malin dans son jeu sans ballon qui a souvent eu pour objectif de permettre le décrochage de Neymar et de lui permettre d’envoyer sa diagonale favorite vers un Messi solaire. Les deux coéquipiers du Barça, enfin installés dans des zones rapprochées, qui plus est après une préparation complète, ont pu enchaîner les phrases (36 passes échangées, 19 de Neymar vers Messi, 17 de Messi vers Neymar, soit la connexion la plus forte du soir pour le PSG) et arroser l’intérieur du jeu, Hakimi et Mendes fixant le bloc adverse au large. La saison dernière, ils n’avaient réussi à le faire qu’à quelques reprises. Le FC Nantes avait d’ailleurs souffert lors de la première mi-temps de son voyage au Parc des Princes en novembre 2021.

Dès la quarantième seconde de jeu, on a vu Messi venir s’installer dans le dos de Chirivella, dans le demi-espace droit, et Verratti a pu le toucher à plusieurs reprises…

… de cette zone, l’Argentin peut rentrer pied gauche à l’intérieur ou décaler Hakimi, mais peut aussi ici profiter des courses sans ballon de Vitinha. Là, le Portugais emmène avec lui Sissoko et ouvre une porte pour Neymar…

… qui vient se connecter à Messi, suivi de près par Castelletto…

… et peut enchaîner avec Vitinha.

Dix minutes plus tard, autre situation : cette fois, c’est Marquinhos qui peut profiter du déplacement de Vitinha et de la passivité de Blas pour toucher Neymar…

… dès le ballon touché par Neymar, Vitinha recule et ouvre l’espace pour la diagonale de son coéquipier brésilien vers Messi.

À la demi-heure de jeu, on retrouve le trio, cette fois pour sortir le ballon et profiter une nouvelle fois d’un bloc nantais ouvert : Neymar décroche, attire Sissoko à lui, Messi profite de l’espace intérieur alors que Vitinha a pris la place de Neymar plus haut…

… et le PSG peut enchaîner…

… jusqu’à appuyer via les couloirs.

Enfin, retour quelques minutes plus tôt, sur l’action du 1-0 : on retrouve la ligne de quatre de départ avec Verratti aux manettes alors que Vitinha déclenche une première course sans ballon…

… un espace est de nouveau ouvert pour Neymar, qui va alors pouvoir se retourner…

… et sortir sa diagonale qui, contrée par Chirivella, va retomber sur Messi : au bout, l’Argentin va punir le FC Nantes.

Le PSG a répété ce type de situations tout au long de la soirée et la relation entre Messi et Neymar, tous les deux aidés par la mobilité de Sarabia et qui vont vite retrouver Kylian Mbappé, sera forcément l’une des grosses satisfactions pour Galtier. « Leo et Neymar se connaissent depuis pas mal de saisons, ils ont joué ensemble ailleurs, ils se sont redécouverts à Paris la saison passée et possèdent une réelle relation technique, a salué le coach français. Ils ont envie de faire avancer les choses ensemble. Le renfort de Kylian sera plus qu’un atout. À mon staff et à moi-même de faire en sorte que la relation entre eux trois permette à l’équipe de réussir à faire des bons matchs et de marquer beaucoup de buts. » L’activité dans les couloirs de Mendes et Hakimi a également été un bon point, même si l’on retiendra également le manque d’impact positif du duo dans les centres (aucun réussi sur trois tentés). On retiendra aussi le premier coup franc direct inscrit par Neymar depuis décembre 2019, la justesse de Verratti, auteur d’un superbe ballon vers Sarabia – son deuxième de la soirée après un autre magnifique déposé en première période – sur le troisième but inscrit par Ramos, dans le dernier tiers, ce qui ne peut pas totalement gommer ses deux tâches à la relance (13e, 19e), le fait que Gianluigi Donnarumma, solide quand il le fallait avec ses mains, n’a pas vraiment convaincu avec ses pieds, que Ramos et Kimpembe ont été assez conservateurs à la relance, et les quelques montées de Marquinhos au milieu lors de certaines phases de construction à la manière de ce qu’il avait fait avec Tuchel face au LOSC de Galtier en décembre 2020. Dans les couloirs de Tel-Aviv, après une deuxième période moins rythmée, Moussa Sissoko a alors concédé : « Ils étaient en forme, peut-être au top de leur forme, et quand ils sont comme ça, ils sont inarrêtables. » Antoine Kombouaré, lui aussi, y est allé de son compliment : « On a vu un PSG très discipliné, avec des joueurs qui travaillent pour le collectif, qui ont envie de jouer ensemble. Quand ils perdent le ballon, ils sont capables de faire un pressing haut. On voit beaucoup de fraîcheur dans cette équipe, ils sont heureux et efficaces. Ce n’est pas le même PSG que celui rencontré la saison dernière. » C’est aussi le charme du mois d’août et des débuts d’aventure. Reste une question : si cette première a été très prometteuse, jusqu’où cela tiendra ?

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