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T’es qui, le mec qui a eu sa tête dans FIFA ?

Par Émilien Hofman
T’es qui, le mec qui a eu sa tête dans FIFA ?

À l'époque où FIFA affichait encore les visages pixélisés des joueurs dans le marché des transferts, le Canadien Jonathan Beaulieu-Bourgault s’est fait un nom – ou plutôt une tête – parmi les gamers. Pourtant, il n’avait pas 60 de général…

« Tiens, achète ce mec-là, tu l’as pour un million max et il a 90 de vitesse ! » « Non, je préfère celui-ci, il a sa vraie tête ! » Tout joueur FIFA de l’ère pré-2010 a partagé un jour cette discussion avec son pote au moment de s’affairer sur le marché des transferts. Et dans la majorité des cas, il a fini par acheter le mec « à la tête » – qui lui était peut-être parfaitement inconnu – juste pour avoir le plaisir de manier un joueur qui n’a pas les traits banals de 80% des autres footballeurs du jeu vidéo. C’est probablement ce qui a dû valoir sa petite célébrité à Jonathan Beaulieu-Bourgault, qui reste encore à ce jour le joueur avec le plus petit général (max 60) à avoir vu sa bobine figurer sur les terrains du produit d’EA Games. Mais comment a-t-il poussé FIFA à lui offrir une place de choix au milieu de Ronaldinho, Kaká et Schevchenko ? « Mon club de l’époque a dû envoyer la photo de tous ses joueurs à FIFA, et ils nous ont tous représentés comme ils pouvaient, non ? » interroge le principal intéressé. Bah non, dans FIFA 07 et 08, Jonathan, alors actif à Sankt Pauli, est le seul de son club à avoir sa « tête » .

Du foot sur les terrains de hockey

De ses débuts sur un terrain de foot à sa figuration dans FIFA, la trajectoire de Beaulieu-Bourgault n’est pas banale. Déjà, il est canadien. Et au Canada, on joue au hockey. « Ben ouais, le Canada n’est pas un pays de football. Mais je me souviens qu’à la récréation, on jouait au foot avec les amis. Ça arrivait aussi qu’on joue sur les terrains de hockey sur glace… quand il n’y en avait pas. » Jonathan s’inscrit dans ce qu’il appelle lui-même une ligue de garage quand il a 7-8 ans. « À l’époque, on voyait de plus en plus la Premier League anglaise sur les télévisions, ça a été un facteur important pour me diriger vers le football, tout comme la Coupe du monde 98 et l’Euro 2000 » , précise celui dont le premier nom de star qui lui vient à l’esprit n’est autre que Marcel Desailly.

Talentueux, Jonathan est bien vite institué représentant d’une des régions de Montréal, le West Island. C’est grâce à une sélection avec les meilleurs joueurs de chaque province qu’il se retrouve ensuite en équipe nationale junior canadienne pour préparer la Coupe du monde U17. « Ma première option, c’était d’aller aux États-Unis pour recevoir une bourse sportive et y faire mes études en jouant au foot. Les ligues universitaires sont d’un très bon niveau, là-bas. Finalement, c’est la deuxième option que j’ai choisie : aller en Europe. » Repéré notamment grâce à des tournois effectués en Europe, Jonathan signe à Sankt Pauli et découvre… un nouveau football.

Espoir canadien

« Je ne connaissais vraiment rien de l’encadrement et de la structure du football européen, confie-t-il. Par exemple, chez nous, quand on a 16-17 ans, on arrête facilement le foot parce qu’il n’y a pas beaucoup de débouchés : pas d’équipe, pas d’argent, l’université qui commence, etc. Moi, j’allais à Sankt Pauli pour devenir professionnel. » Pour sa première saison en Allemagne, Beaulieu-Bourgault prend part à quatre matchs – dont deux en tant que titulaire – et sabre ainsi le champagne de champion de D3 en fin de saison. À l’été, le Canadien s’en va disputer la Coupe du monde des U20 à domicile. Il y est éliminé dès le premier tour après trois défaites.

Mais l’air de rien, le milieu central de 19 ans a tapé dans l’œil des dirigeants canadiens de football qui voient en lui le futur du soccer canadien. Il fera ses débuts avec l’équipe A en 2009 contre la Macédoine, alors qu’il est revenu à Sankt Pauli après une saison en prêt à SV Wilhelmshaven en Regionalliga Nord (D4). « J’avais grandi en jouant au foot, j’avais évolué dans les équipes de jeunes du Canada jusqu’à atteindre la première. C’est peut-être ça, le concept FIFA : mettre des joueurs qui ont une histoire de foot… » tente Jonathan, décidément perturbé par cette notoriété virtuelle. Sur le terrain, le jeune Canadien ne parvient en tout cas pas à se faire une place de choix à Hambourg. Après la montée du club en Bundesliga en 2010, le club lui conseille d’ailleurs d’aller prendre de l’expérience ailleurs. « Pourtant, je me sentais bien, je pensais avoir pris de la maturité et du physique, même si je ne jouais pas énormément. Honnêtement, je venais de vivre ma meilleure année, surtout que j’aimais bien la ville d’Hambourg. D’où ma déception au moment de partir. »

Enfin star

Alors qu’il espère recevoir sa chance en D2, le Canadien se retrouve au SC Preußen Münster, en D4, sans trop savoir ce qu’il s’est passé. C’est là qu’il rencontre Clément Hallet, un Strasbourgeois. « On est arrivés exactement en même temps au club mi-juin 2010. Honnêtement, je ne savais rien sur lui à l’époque. Je venais de Düsseldorf et lui de Sankt Pauli, il avait été conseillé par un ami de notre coach. » Rapidement devenu l’ami de Jonathan, Clément tombe plutôt sous le charme du Montréalais. « Il aurait probablement pu trouver un club d’un meilleur niveau, mais peut-être a-t-il choisi Munster comme un tremplin… C’était en tout cas un super joueur avec une très grosse technique. Je comprenais qu’il soit repris dans une équipe nationale. Le truc, c’est qu’à sa position, il y avait des joueurs plus expérimentés en qui le coach avait plus confiance… »

Clément et Jonathan ne sont pas des fans de FIFA, donc la célébrité du Canadien leur passe véritablement sous le nez. « Je ne me suis même pas fait jouer une fois, avoue l’intéressé. En revanche, quand les autres jouaient devant moi, on aimait bien mettre en scène mon remplacement en le mimant réellement (rires). » Après deux saisons à Preußen Münster, Jonathan comprend que son avenir est bouché : il est notamment en divergence d’avis avec son club concernant ses voyages pour l’équipe nationale. « Mon contrat est venu à échéance et n’a pas été renouvelé. J’avais le choix de continuer ou de retourner aux études pour assurer mon avenir et j’ai choisi cette dernière option. »

En septembre 2013, Jonathan entre à l’université de Montréal et joue une dernière « vraie » saison avec l’équipe de foot des Carabins de l’université de Montréal. « Je suis présentement étudiant en droit. » La plupart des gamers FIFA ont probablement oublié qui il était, mais Jonathan n’en a cure : il a eu la chance de toucher son rêve de pro et a adoré son expérience allemande. Et puis sa tête à moins de 60 de général a fini par atteindre une certaine renommée, comme l’atteste Clément Hallet. « C’est complètement par hasard que j’ai zappé un jour sur une chaîne canadienne. Je suis tombé sur Jonathan ! Il passe désormais à la télé en tant que consultant, c’est une star. » Mais on ne saura jamais exactement pourquoi FIFA a flashé dessus…

David Pereira da Costa, le dix de cœur du RC Lens

Par Émilien Hofman

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