Pour autant, on a l'impression qu'à chaque fin de saison, l'ancien Nantais en a fini de son histoire d'amour avec la capitale. Jamais dans la lumière, souvent critiqué, moqué, mis en concurrence à chaque intersaison, le natif de Saint-Étienne est toujours là. Il continue sa route. Sans broncher. Ce soir au Parc des Princes, il pourrait même être titulaire contre Nancy. Ordonnant ainsi à Siaka Tiéné de se bouger le cul et de se déplacer gentiment vers le banc de touche. Parce qu'au final, Armand s'inscrit dans la droite lignée des latéraux parisiens. Des mecs sobres, efficaces et sur lesquels on peut s'appuyer. Toujours.
Pompier de service
En s'y penchant bien, être latéral au PSG, c'est avant tout un boulot de l'ombre. Un poste ingrat et rarement valorisant. Les Algerino, Colleter, Llacer, Fournier, Cristobal, Cobos ou autre Potillon ont fait leur miel sans en tirer le moindre honneur, n'attirant que très rarement la lumière. Armand est de ceux-là. Un jeu faussement moderne, un physique un poil au-dessus de la moyenne et une touche "nantaise" à peine voyante. Mais le mec a du mental, un gros sens du placement et une polyvalence hors norme. L'an dernier, alors que le club fait tout pour le refourguer à gauche à droite, il fait sa meilleure saison au poste de défenseur central. Parfois, il se transforme même en milieu axial. Il est comme ça, Armand. Il n'ouvre pas trop sa gueule et fait ses matches. Et plutôt bien, même. Avec Zoumana Camara et Ceara, il fait partie des sages. Des mecs sur lesquels Leonardo compte pour tenir le vestiaire et inculquer une discipline dans un club où le mot le plus important est devenu "ego".
De temps en temps, il sait d'ailleurs reconnaître le talent de ses partenaires, comme lorsqu'il adoube son capitaine, Mamadou Sakho: "C’est un joueur qui m’impressionne énormément. J’ai eu la chance l’année dernière de jouer à ses côtés. Avec la puissance et tout ce qu’il dégage, c’est vraiment quelqu’un qui possède avec l’âge encore une grande marge de progression". C'est gratuit et sincère. Après une semaine agitée coincée entre l'affaire Luyindula, le suspense atour de l'avenir d'Antoine Kombouaré et les rumeurs les plus folles au sujet des futures recrues (on parle de Cavani et de Tevez, entre autres), c'est en leader agité que le PSG accueille Nancy dans un Parc des Princes quasiment complet. Un début de saison presque parfait. Le genre de départ qui laisse des traces. Même chez les anciens. "Je n’ai jamais vécu ça en huit ans au PSG" lâchait-il au Parisien il y a peu. On veut bien le croire, il a quand même connu Vahid.
Par Mathieu Faure
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