Antoine Josse, dit « Diego Boustosse »
40 ans, twittos et blogueur« Pour moi comme pour beaucoup, la passion du FCN est synonyme de transmission entre générations. Mon grand-père était supporter du FCN, mon père aussi... Et ce dernier m’a amené à la Beaujoire pour la première fois lorsque je devais avoir sept ans à l’occasion d’un Nantes-Nancy en 1987. Expérience fondatrice : je me souviens de tout ! L’odeur des frites en arrivant près du stade, les lumières du stade, le vert de la pelouse... Tout semblait me "péter à la tronche". Sans parler de la clameur sur l’unique but nantais de la soirée. Cette clameur m’a tellement marqué, elle m’a même fait peur. Et puis derrière, les souvenirs s’accumulent : les matchs écoutés à la radio, les déplacements en bus pour des finales de Coupe de France, la fierté de voir la jeunesse nantaise venir balayer Paris et ses stars au Parc 3-0 et se diriger vers le titre de 1995...
« J’entends souvent dire que les supporters nantais ne sont que nostalgie. On parle beaucoup du passé, car tous les ingrédients de la réussite future y sont toujours ! » Antoine a.k.a. Diego Boustosse
Pour comprendre la spécificité du FCN, j’ai dû prendre quelques années. C’est avec le temps que tu réalises qu’avoir eu Suaudeau et Denoueix sur un banc (et avant Arribas) est le privilège des supporters nantais. Aimer le FCN, c’est une certaine idée du football faite d’élégance, d’intelligence et d’altruisme. D’autres clubs se démarquent par leurs joueurs iconiques ou par des valeurs de baston ou une dimension politique. À Nantes, la star est le collectif. Le fil conducteur ? Les trois techniciens de génie qui se sont succédé à Nantes et qui ont mis en avant l’intelligence au service du collectif, le plaisir de se comprendre sur un terrain comme principe fondateur. C’est simple : dès que le club a respecté ces quelques principes, il a connu de grands succès et un attachement populaire énorme. Dès que le club a piétiné cet héritage, il a sombré sportivement et dans le cœur des fans.
J’entends souvent dire que les supporters nantais ne sont que nostalgie, et ruminent leur glorieux passé. Déjà, je pense que tout supporter de foot se doit d’être nostalgique. C’est ancré dans ta relation avec ton club. Eh bien à Nantes, on parle beaucoup du passé car tous les ingrédients de la réussite future y sont toujours ! Comme Raynald Denoueix l’a 1000 fois dit (dont on a vu la popularité et la cote d'amour lors de la récente cagnotte pour qu'il garde sa plaque de champion de France), « définir le jeu comme le plaisir de se comprendre » , ça ne sera jamais démodé et c’est pourquoi je continuerai toujours à aimer mon FCN : il va renaître, tôt ou tard, les pages sombres vont se tourner et on sera tous surpris de constater que l’héritage de nos glorieux anciens est d’une étonnante modernité. On s’en sortira par le jeu ! »