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Supercoupe, super bordel

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Supercoupe, super bordel

Les Allemands ont de la chance : quoi de mieux que le plus gros derby du pays juste avant le début de la saison. Samedi, à la Veltins Arena de Gelsenkirchen, Schalke 04 et le Borussia Dortmund s'affrontent en Supercoupe. Une compétition remise au goût du jour la saison dernière, après des années d'errements, de tâtonnements, et plusieurs compétitions sans véritable valeur.

Outre-Rhin, le concept de trophée à choper avant le début de la saison, c’est un bordel sans nom. On a l’habitude de dire que les Allemands sont organisés, tout ça. L’organisation de la Supercoupe dans son ensemble est en soi l’exception qui confirme la règle.

Retour dans les années 70 : du 26 août au 11 septembre 1972 ont eu lieu les Jeux Olympiques de Munich. Le début des championnats étant retardé au 16 septembre, il fallait bien trouver quelque chose pour occuper les clubs allemands. La Fédé allemande (DFB) a donc eu l’idée de créer une compétition réunissant 32 équipes (les 18 de 1.Bundesliga et 14 issues des différentes divisions inférieures, les “Regionalligen”), réparties en huit groupes de quatre. Le premier de chaque groupe allait en quarts, puis demies, jusqu’à la finale, disputée le 6 juin 1973 et remportée 4-0 par le Hambourg SV sur le Borussia Mönchengladbach de Stielike, Bonhof, Vogts, Netzer, Simonsen et autre Jupp Heynckes.

DFB-Supercup, DFB-Ligapokal

Puis, plus rien ; jusqu’à ce que la DFB se décide à imiter ses collègues des quatre grands autres championnats et à proposer une Supercoupe entre le vainqueur du Meisterschale et celui de la DFB-Pokal. La première édition a lieu en 1987 ; le Bayern bat Hambourg 2-1 au Waldstadion de Francfort.

Vient ensuite 1990, l’année de la réunification. Logiquement, pour l’édition suivante, la DFB décide de faire les choses bien et crée un tournoi afin d’y intégrer les équipes de l’ex-RDA. On assiste donc à des demi-finales entre les vainqueurs des championnats des deux anciens pays, à savoir le 1.FC Kaiserslautern et le Hansa Rostock. Ce dernier ayant fait le doublé, c’est le finaliste de la Coupe d’Allemagne de l’Est (NOFV), le Eisenhüttenstädter FC Stahl, qui affrontera le Werder Brême, vainqueur du DFB-Pokal. Kaiserslautern et le Werder se qualifient pour la finale, remportée 3-1 par les Rote Teufel (Diables Rouges, ndlr).

La DFB-Supercup se déroule par la suite normalement, entre les vainqueurs du championnat et de la Coupe (qui sont exclusivement des équipes de l’Ouest, ndlr) et ce, jusqu’en 1996. Après quoi, la Fédé allemande décide d’innover la compétition, histoire d’offrir des frissons au public avant le début de la saison, histoire de mettre définitivement out la concurrence, comme cette Fuji-Cup qui s’est déroulée dans le même temps que la Supercoupe de la DFB. Le nouveau bébé, la DFB-Ligapokal (la Coupe de la Ligue version teutonne, ndlr) est confié à la Ligue (DFL), qui dégote la chaîne de pay-per-view Premiere (aujourd’hui Sky, ndlr) en sponsor principal, un sponsor qui offre 5,2 millions de primes aux participants.

DFL-Ligapokal, et enfin DFL-Supercup

De 1997 à 2004, donc, a lieu la DFB-Ligapokal. Six participants, à savoir les équipes qualifiées pour l’Europe, soit cinq issus du championnat et le vainqueur de la Coupe d’Allemagne (à noter que, dans cette formule de “play-offs”, le champion et le vainqueur de la Coupe font leur entrée en demies). Après quoi la Fédé se désintéresse de la compétition, trustée par le Bayern Munich (cinq titres sur huit éditions, ndlr) ; celle-ci est confiée exclusivement à la DFL et à Premiere. Trois ans après, la DFB s’y intéresse à nouveau, pour deux raisons : certains, à la Ligue allemande (DFL), souhaitent créer une compétition plus large, courant jusqu’à Noël, ce qui reviendrait à concurrencer directement la DFB-Pokal. D’autre part, avec le désintérêt grandissant des supporters pour cette compétition qui sert d’échauffement, on réfléchit à remettre en place une véritable Supercoupe. En 2008, donc, il n’y a pas de DFL-Ligapokal. Néanmoins, le Bayern Munich et le Borussia Dortmund décident de jeter les bases du prochain trophée en se faisant leur propre Supercoupe, la T-Home Supercup, que remporte le Borussia 2-1. L’année suivante, c’est le VfL Wolfsburg (champion) qui affronte le Werder Brême (vainqueur de la Coupe) dans la Volkswagen SuperCup ; le Werder s’imposera 2-1 à la VW Arena. Finalement, la saison dernière, la DFL accepte de s’occuper de l’organisation de la nouvelle compétition, remise au goût du jour. L’édition 2010 voit le Bayern battre Schalke 04 sur le score de 2-1 à l’Impuls Arena d’Augsbourg.

Un derby en guise d’entrée

« Les fans peuvent se réjouir [du retour] d’un trophée sportif majeur. Le duel entre le champion et le vainqueur de la Coupe est une grande tradition dans beaucoup de pays européens et est très populaire » . Lorsqu’il prononce ces mots en novembre 2009, Reinhard Rauball, chef de la DFL (et accessoirement du Borussia Dortmund), ne croit pas si bien dire. Après le Bayern-Schalke de l’an dernier, voici Schalke-Dortmund, aka le derby de la Ruhr. Un match qui a débuté il y a quelques jours déjà, avec un Kevin Grosskreutz passablement énervé par le geste d’un fan de Schalke qui a débarqué sur la pelouse juste avant la fin du match et qui s’est mis à le tailler lors de la défaite 2-1 de Dortmund face au Polonia Varsovie en amical. En ce qui concerne la préparation, Dortmund a bien géré, remportant la “Liga Total! Cup” disputée à Mayence aux dépens de Hambourg. Du côté de Schalke, c’est la même, avec six victoires en autant de matchs, dont un 3-1 face à l’Anzhi Makhachkala de Roberto Carlos.

Un duel de prestige, donc, qui sera retransmis dans 175 pays. Un duel qui permettrait de mettre l’équipe gagnante sur de bons rails. Ralf Rangnick a de la chance : à l’exception de Jefferson Farfan et Christoph Moritz, tous ses joueurs répondront présent. Klopp est un peu moins verni : des titulaires comme Sven Bender et Marcel Schmelzer sur le flanc. Pour d’autres, comme Kevin Grosskreutz, Mario Götze ou encore Neven Subotic, il faudra attendre le dernier moment pour savoir. Au final, peu importe qui jouera, les joueurs des deux équipes se donneront à fond, prestige oblige. Si pour Ralf Rangnick, il ne s’agit que d’un match de préparation supplémentaire, les 60 000 fans de la Veltins Arena seront là pour lui montrer qu’entre Schalke et Dortmund, chaque match est une rencontre à enjeu.

Par Ali Farhat

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