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Stuttgart-Bayern, le sommet du Sud
Ce dimanche, c'est l'occasion de faire la girouette. Regarder en direction du nord tout d'abord, avec le fameux « Nordderby » entre Hambourg et le Werder Brême. Puis en direction du sud, du côté de Stuttgart plus précisément, pour assister au sommet entre le VfB Stuttgart et le Bayern Munich. Deux mondes qui n'ont de cesse de s'affronter, et pas que sur le terrain du football...
Vu de l’étranger, l’Allemagne, c’est pas compliqué : il y a le pays, plus le Land des Baléares (les Teutons ont carrément colonisé la zone, ayant même des médias dans leur langue) + la Bavière. Cette fameuse région qui se veut spéciale et dont le porte-drapeau, le Bayern Munich, a même pour devise « Mia san mia » (Nous sommes ce que nous sommes). C’est dire si l’on cultive la spécificité dans le Sud-Est de l’Allemagne. Seulement, en bas à gauche de la carte, on ne l’entend pas de cette oreille. Si les Bavarois ont le droit d’être spéciaux, les « Souabes » veulent l’être aussi. Les Souabes, mais qu’est-ce que c’est donc, ça ?
Un duel de grosses cylindrées
Les Souabes, c’est une peuplade qui habite la Souabe, région historique de l’Allemagne. Un territoire qui couvre tout le Bade-Württemberg et une partie de la Bavière. En gros, un mec d’Augsbourg trouvera cela insultant de dire de lui qu’il est bavarois. Non, il est « Souabe de Bavière » , voire « Souabe » tout court. Et il préférera toujours dire « Guada Morga » au lieu de « Grüß Gott » pour dire bonjour. Ou bien « Danggschee » plutôt que « Vergelt’s Gott » à la place d’un simple « Danke schön » . Bref, deux exemples pour dire que les Souabes, tout comme les Bavarois, tiennent à leur spécificité. Et sont même prêts à se mettre en concurrence avec eux pour leur montrer qu’ils sont une vraie puissance dans le Sud. La « guéguerre » la plus célèbre se joue dans le domaine dans l’automobile : d’un côté, Munich a de quoi faire la fière avec sa Bayerische Motoren Werke, plus connue sous l’abréviation de BMW. Seulement, à 220 bornes de là, Stuttgart bombe le torse : c’est un enfant du pays, Carl Benz, qui a crée tout ce bordel-là. Et avec Mercedes et Porsche dans la même ville, y a quand même un peu plus de classe.
Stuttgart veut freiner le Bayern
Stuttgart a bien raison de se la raconter avec sa tôle et sa ferraille. D’un point de vue footballistique, ça baisse un peu la tête ces dernières années devant le géant bavarois : plus de victoire à domicile depuis novembre 2007 (3-0, doublé de… Mario Gómez). Forcément, ça fait tâche. Depuis, les confrontations tournent souvent à la débandade : 4-1, 1-5, 3-5, 3-6, et cette saison, 6-1 à l’Allianz Arena. Néanmoins, il y a du mieux globalement du côté du VfB. Habitué à hiberner lors de la Hinrunde, Stuttgart s’est réveillé un peu plus tôt que d’habitude. C’est d’ailleurs avec courage que les hommes de Bruno Labbadia se sont qualifiés pour les 16es de finale de la Ligue Europa, permettant ainsi à l’Allemagne de réaliser un 7 sur 7 en Europe. Labbadia, menacé en début de saison, vient d’ailleurs d’être prolongé jusqu’en 2016. Ce qui a l’air de réjouir Vedad Ibišević. « Cette prolongation me rend plus fort » , a ainsi déclaré le buteur bosnien à Bild.
À voir si cela sera suffisant pour battre celle qu’il qualifie de « meilleure équipe du monde en ce moment » . Avec toute l’avance accumulée lors de la phase aller, le Bayern Munich semble se diriger tranquillement vers le 22e titre de son histoire. La vie est tellement belle du côté de la Säbener Strasse que, le lendemain du match de championnat contre Fürth, Uli Hoeness a fait monter les siens dans un avion direction la Rhénanie du Nord-Westphalie, en vue de jouer un match à Aix-La-Chapelle pour sauver l’Alemannia. Bref, tout semble aller bien dans le meilleur des mondes bavarois, même si l’arrivée à l’été prochain de Pep Guardiola semble avoir fragilisé Jupp Heynckes. Heureusement que Franck Ribéry est là pour mobiliser les troupes. À lui donc, ainsi qu’à ses copains de faire le nécessaire pour ne pas se faire freiner en si bon chemin…
par Ali Farhat