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Stapleton, l’Irlandais volant

Par Maxime Brigand
Stapleton, l’Irlandais volant

En août 2012, Robin van Persie devenait dans la tête des supporters d'Arsenal un traître. La raison ? Un départ pour Manchester United pour une trentaine de millions d'euros. Plus de trente ans plus tôt, un autre homme, lui aussi buteur, flinguera une partie de sa carrière avec le même itinéraire. Il était irlandais, était la star des Gunners et a rejoint les sirènes d'Old Trafford. Son nom : Frank Stapleton.

Rien ne sera plus comme avant. L’histoire ne retient que les grands. Et ces deux-là sont sortis, un temps, de cette caste. Arsenal entretient chaque saison les promesses d’un club que, dans le fond, on aimerait voir de nouveau gagner. Manchester United, lui, tente de retrouver des sommets qu’il a quittés depuis le départ de son père fondateur. La bataille entre les deux clubs n’a aujourd’hui plus qu’un impact minime sur l’issue de la saison. Reste le mythe, tout ce qui entoure un tel rendez-vous et une nostalgie, des joueurs adulés, des génies perdus et une rivalité quoi que l’on en dise. Rien ne sera plus comme avant, car Sir Alex Ferguson ne rentre plus deux fois par saison dans la cahute adverse de son ami intime Arsène. Rien ne sera plus comme avant, car Patrick Vieira a désormais enfilé une parka d’entraîneur à Manchester City et Roy Keane ne distille plus sa poésie que dans les médias. Rien ne sera plus comme avant, car Wenger est depuis quelques saisons un perdant désigné et United un chantier en retard.

Si la rivalité Arsenal-Manchester United a été démystifiée, il reste le passé. Et celui-ci n’oublie pas ceux que certains préfèrent nommer « traîtres » . David Herd a ouvert la voie en 1961 en quittant Arsenal pour Manchester. L’histoire retiendra également George Graham, Brian Kidd, David Platt ou plus récemment Robin van Persie dont le traitement fut cruel. Lui, considéré pour beaucoup comme le premier véritable héros de l’Emirates Stadium, l’égal de ce qu’était Henry à Highbury. 132 buts en 279 matchs rayés en quelques heures et huit chiffres monstrueux. 30 millions d’euros qui établiront la passerelle entre Londres et Manchester, entre le sommet et l’inconstance. Reste un autre symbole : Frank Stapleton, un homme qui défendra les choix de son successeur hollandais. Pour lui, RVP a écouté son cœur. Ce que Frank n’avait pas forcément fait trente ans plus tôt.

« Je n’ai jamais voulu quitter Arsenal »

Frank Stapleton était un génie, un délégué de classe de la tradition anglaise des années 80. Stapleton, c’était avant tout un physique et un jeu de tête considéré comme l’un des meilleurs de l’histoire du football. Il aimait le but, il détestait l’argent. Il aimait le travail, il détestait les vagues. Sa vie, c’était son club : Arsenal, là où il a débuté en professionnel. Il avait à peine 19 ans, un jour de défaite contre Stoke City en décembre 1975. C’est là où le gamin de Dublin a explosé, a « appris à aimer » . Un stade, une équipe, des supporters et aussi un partenaire d’attaque en fin de carrière, Malcolm Macdonald, qui arrivera à l’été 76 en provenance de Newcastle. À eux deux, ils planteront 46 buts en une saison. Stapleton restera même le meilleur buteur des Gunners pendant trois saisons de suite avec à la clé trois finales de FA Cup, dont une victoire contre Manchester United en 79 (3-2) devant 100 000 personnes à Wembley. Stapleton marquera le deuxième but de la finale. Frank avait tout.

« Je n’ai jamais voulu quitter Arsenal. Je pourrai même dire qu’ils m’ont forcé à partir. C’était déjà le cas pour Liam Brady un an plus tôt lorsqu’il était parti à la Juventus. Sauf que lui, il a quitté l’Angleterre et que moi, j’ai signé pour Manchester United. Même si c’était la grande époque de Liverpool, je changeais de maison. On ne me l’a jamais pardonné. J’ai été le Van Persie de mon temps » , expliquait en 2012 Frank Stapleton dans les colonnes du Daily Mail. Car à cette époque, Stapleton est le meilleur attaquant du championnat d’Angleterre. Il est également l’espoir d’une Irlande en quête d’une qualification pour le Mondial espagnol de 82. Il raconte : « En juin 81, j’ai eu des discussions avec Liverpool. J’avais même rencontré Bob Paisley, mais Arsenal était trop gourmand. On n’a pas réussi à s’entendre sur le contrat, et Manchester United a mis le prix. Tout simplement. Mais les supporters ont pensé que je n’étais qu’un joueur cupide. C’est triste. »

Frank, le vivant

Ron Atkinson vient alors d’arriver à Manchester United. Pour Stapleton, 900 000 livres feront l’affaire. Cette année-là, Bryan Robson ou encore John Gidman arriveront aussi. Avec cette équipe, Frank Stapleton remportera deux FA Cup, encore, et deviendra le premier joueur de l’histoire à inscrire deux buts en finale avec deux clubs différents, contre Brighton en 1983. Il marquera son époque, marquera près de 80 fois, mais, par lassitude des critiques sur son amour de l’argent, quittera le club en 87, pour s’échouer à Amsterdam, à Anderlecht ou au Havre, avant de rentrer finir sa carrière en Angleterre. Frank Stapleton n’est plus le génie, mais il veut désormais vivre. Loin des critiques.

« Sincèrement, on l’a pris sur sa réputation. Il était en fin de carrière et était un attaquant typique anglais, avec un excellent jeu de tête et un besoin de longs ballons. Il n’est resté qu’un an, mais on n’a pas hésité quand l’affaire a pu se faire à l’époque » , raconte aujourd’hui Pierre Mankowski, qui était le coach havrais. Le HAC est alors en D2, et Stapleton va découvrir Rodez, Le Puy ou encore Martigues, modifiant considérablement le jeu des Havrais qui tire alors vers un véritable kick and rush. Mankowski : « C’était difficile. Il était toujours le même, avec le même talent. Il restait à la fin des entraînements pour bosser tout seul et a marqué dès son premier match. Mais bon, avec lui, on a modifié complètement notre système pour le mettre dans les meilleures conditions. » Le Havre restera comme l’une des dernières virées de Frank, lui qui est aujourd’hui entraîneur adjoint de la sélection nationale de Jordanie. Reste le souvenir d’un buteur génial, d’un faux traître et d’un bon vivant qui, « un matin de stage d’hiver se lèvera vers 7 heures pour aller boire une bière au café à côté de l’hôtel » , s’amuse Mankowski.

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Par Maxime Brigand

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