Du club des Lilas au Camp Nou
Débarqué de son Cameroun natal en France à l’âge de 8 ans, le milieu de terrain connaît son baptême footballistique quatre printemps plus tard. Une saison au très francilien club des Lilas et puis s’en va. Alexandre débarque au Red Star avec une étiquette de futur bon, très bon même. Douze mois passent et rebelote : il pose ses bagages sur l’Île de Beauté. À Bastia plus précisément. Sous les ordres de François Ciccolini qui l’avait repéré lors d’un tournoi international en avril 2001, Song grille les étapes. Du haut de ses 16 piges, il devient indéboulonnable dans le milieu corse. 32 apparitions plus tard, il ne peut empêcher la chute de Furiani en Ligue 2. Pas grave, Arsène Wenger a senti le coup et teste une saison durant le mineur. Bingo, l’essai s’avère payant, et ce, malgré quelques rares apparitions : en juin 2006, il signe définitivement chez les Canonniers. Avec un statut d’espoir à confirmer.
Sauf qu’Alexandre n’est pas le premier Emmanuel Frimpong venu. Après six mois chez le très sexy Charlton, le gamin revient au bercail à l’intersaison 2 007. La saison qui s’ensuit lui servira de rodage. Son véritable envol, il le prendra durant l’édition ghanéenne de la CAN. Finaliste malheureux avec les Lions indomptables, il figure tout de même dans l’équipe-type de la compétition – il en fera de même lors du millésime 2 010. Un joli galop d’essai qui l’amène à prendre les rênes du pré de l’Emirates en 2008-2009. Pour ne plus le laisser. Avec une quarantaine de coups d’envoi dans les jambes chaque saison, il devient la pièce maîtresse du midfield londonien en compagnie des Fabregas et autres Wilshere. Contrairement à ces derniers, lui ne connaîtra pas les blessures. Alexandre Song est un roc.
Une arme polyvalente
Un roc, soit. Mais pas un bourrin. Car avec sa post-formation à Arsenal, l’ancien Bastiais a su allier un physique tout en puissance avec un subtil art de la passe. Il serait bien fortuit de le comparer à ses futurs comparses que sont Iniesta et Xavi, mais Song sait aussi jouer de ses relances et de sa technique. Une obligation pour fouler le Camp Nou. Alors si le board catalan en pinçait autant pour le Camerounais, ce n’est pas tant pour sa vision du jeu mais bien pour sa polyvalence. Formé aux rudiments du milieu de terrain comme de la charnière centrale, il peut aisément alterner entre les deux positions. Avec « ce joueur formidable » , dixit Iniesta, le Barça vient donc d’entériner un mercato sans strass. Mais avec une profondeur de banc toute nouvelle qui pourrait bien le reconduire sur le toit d’Espagne et de l’Europe.
Par Robin Delorme
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