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Son prénom, c’est François
À Bordeaux, Jonathan Cafu aimerait bien jouer un peu plus au football avec ses nouveaux camarades. Mais le problème de la recrue brésilienne s'appelle François Kamano : un homme capable de tout, et surtout de faire basculer une rencontre.
« Si les dés ne sont pas pipés, il va bouffer Kamano. » L’avis définitif est signé d’un « agent qui collabore régulièrement avec Ludogorets » cité par L’Équipe, et concerne Jonathan Cafu, recruté pour 7,5 millions d’euros au club bulgare par Bordeaux. Seulement voilà : cinquante jours après son arrivée en Gironde, le 9 août dernier, force est de constater que le Brésilien n’a dégusté personne. Pire, il n’a été titulaire qu’à une seule reprise, tandis que son coéquipier guinéen a débuté toutes les rencontres disputées par les Girondins depuis le début de la saison. Et pour cause : s’il n’est pas toujours flamboyant dans le jeu, François Kamano a presque toujours réussi à se montrer déterminant, avec 4 passes décisives et 2 buts au compteur. Associé à l’unique pion inscrit par Cafu, cela donne un joli 4-2-1 fatal pour le Brésilien. Sans qu’aucun dé n’ait été pipé. Car sa réussite, François Kamano ne la doit qu’à lui-même. Et elle le rend indispensable, dans ce Bordeaux toujours invaincu en championnat.
L’homme qui sauve les soirées
Pourtant, sur le pré, François Kamano fait partie de cette catégorie de joueurs que l’on qualifie poliment de « déroutant » . Autant pour ses adversaires que pour ses coéquipiers. Capable d’être hors jeu durant une grande partie d’un match, d’enrouler ses frappes au troisième poteau, ou tout simplement de multiplier les mauvais choix depuis son aile gauche, le numéro 11 bordelais peut tout aussi bien faire basculer une rencontre sur un coup de génie. Comme ce fut le cas à Toulouse, lors de la sixième journée, quand à la 69e minute, il enrhume son défenseur sur une série de passements de jambes et de feintes, avant de délivrer une passe décisive pour Malcom.
François Kamano, c’est ce bon pote, toujours souriant, toujours de bonne volonté, qui arrive toujours à l’heure aux fêtes, armé d’une bouteille de William Peel que tout le monde fait semblant d’apprécier, mais qui finira en fond de table, solidement fermée. Durant la soirée, il renversera son verre sur la chemise neuve de son hôte, écrasera quelques orteils, toujours en s’excusant poliment, et rattrapera maladroitement le paquet de Curly qu’un imprudent aura tenté de lui lancer, parsemant le dancefloor de biscuits goût cacahuètes.
Jaune attend Cafu
Mais au milieu des festivités, alors que le préposé à la musique sera en rade de batteries, c’est lui qui sortira de sa besace le câble qui sauvera la soirée, vous permettant ensuite de faire des bisous à Pauline. Et le week-end prochain, l’ancien Bastiais sera bien sûr de nouveau invité. Car malgré son déchet, François Kamano a de nouveau permis aux siens de remporter la mise. Comme lorsqu’il reprit un penalty de Préville repoussé par le gardien guingampais, ou offrit à son équipe l’égalisation dans les arrêts de jeu à Lyon, déjà en servant Malcom. Pendant ce temps-là, Jonathan Cafu, probablement plus talentueux, ne fera qu’observer depuis le banc l’insolente réussite de ce gamin de 21 ans, tout en faisant analyser ces satanés dés. Rien à faire, ils ne sont pas pipés.
Bordeaux perd des points pendant que ses ultras se foutent sur la gueulePar Mathias Edwards