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Soleil sur Levante
Encore dans les places européennes après une saison exceptionnelle, Levante n’est plus une surprise en Espagne. C’est une bonne équipe qui, quoi qu’elle en dise, est plutôt armée pour viser la C3 que le maintien. Confirmation ce soir, au Pizjuán.
D’un bout à l’autre du classement. Sauvé de justesse il y a deux ans, Levante était leader de la Liga cinq mois plus tard, suite à dix premières journées d’euphorie. Une belle aventure et une confortable avance de prise en vue du maintien, pensait-on. Le petit Levante, incapable de faire signer des contrats de plus d’un an, sept saisons dans l’élite seulement et aucun trophée au palmarès, allait peu à peu dégringoler. Bah non. Bien sûr, les Granotes ont laissé leur première place et quitté le podium. Mais ils ne sont quasiment jamais sortis des places européennes (une seule fois, à la 24e journée). A l’aise dans leur plan de jeu bien particulier, ils ont maintenu leur niveau, celui du haut de tableau, durant toute la saison. Derrière, Séville, Bilbao et surtout Villarreal tiraient la gueule, mais Levante n’a rien volé à personne. « Les autres » de Valence ont fait partie toute la saison du Top 6 de la Liga et largement mérité la première qualification européenne de leur histoire.
Du maintien à l’Europe
Comme toujours à Levante, situation financière du club oblige, le mercato estival a été compliqué. Les joueurs prêtés sont rentrés à la maison et ceux sans contrat partis librement et gratuitement vers des clubs aux salaires plus sûrs et plus élevés. Mais l’été a été bien géré par les dirigeants granotes, habitués à flairer les bons coups. L’ossature a été conservée et les départs plutôt bien compensés, à l’image du remplacement d’Arouna Koné par Obafemi Martins en attaque. Dans le groupe, le discours de début de saison était toutefois le même pour tous : « L’Europe est un bonus, la Liga ce qui nous fait vivre » . Objectif maintien, donc. Mais à l’heure de la 10e journée et d’un déplacement à Séville, Levante est encore là, dans le Top 6. Quant à ses débuts européens, c’est une réussite. Un bon résultat la semaine prochaine à Twente (battu 3-0 à la Ciutat de Valencia) et les Granotes feraient déjà un grand pas vers les 16es de finale de la C3. Bluffant.
Le Villarreal des années 2010 ?
Plus d’un an dans les hauteurs de la Liga, une confirmation à l’échelle européenne, Levante n’est plus « la petite surprise » , « la belle aventure » ou « l’anomalie » . C’est une bonne équipe espagnole. Fragile, certes, car financièrement extrêmement limitée, mais dotée d’un modèle de jeu maîtrisé, de bons joueurs, d’une direction compétente et d’un public qui porte. Depuis le début de saison, Levante a remporté 7 de ses 8 matchs à domicile, le 8e étant un nul contre l’Atlético Madrid. Le seul match, avant hier soir, que les Colchoneros n’ont pas gagné cette saison. A Valence, il semblerait que Villarreal et Levante aient échangé leurs costumes. Pendant que le sous-marin jaune navigue en seconde division, les Blaugrana se plaisent dans leur statut d’Européens. A la Ciutat, les supporters granotes se voient d’ailleurs déjà comme le Villarreal des années 2010. Normal, le début de l’histoire est à peu près le même. Pour le prolonger, il manque encore à Levante des fonds supplémentaires, des infrastructures, de la confiance et de l’attractivité. En maintenant ce rythme, tout cela pourrait venir progressivement.
Par Léo Ruiz