« Il n’y avait pas d’orgies et je n’ai vu aucune arme »
L’origine du malaise trouve sa source à Bijeljina, une ville située dans le nord-est de la Bosnie-Herzégovine. Ce jour-là, les autorités locales se décident à faire une descente dans une maison suspecte où un groupe de personnes passe du bon temps. Parmi les neuf femmes et les vingt-six hommes neutralisés à la suite de l’interpellation, Slavko Vinčić se retrouve au cœur d’une embrouille qu’il ne maîtrise plus. De retour au poste, le rapport de la police est sans appel : « Au cours de la perquisition de la maison et des véhicules utilisés par les suspects, 14 colis de cocaïne, dix pistolets, trois armures, plus de 10 000 euros dans diverses devises, téléphones et ordinateurs portables ont été trouvés et saisis. » Cependant, Tijana Maksimović, cerveau présumé de l’opération et plus connue sous le pseudonyme de Tijana Ajfon, ne figure pas parmi les personnes arrêtées. Elle le sera quelques minutes plus tard en compagnie de trois autres femmes alors qu’elle tentait de traverser illégalement la frontière bosno-croate en bateau par le biais de la Drina.
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Accusée de prostitution et proxénétisme, Maksimović met Vinčić dans un sacré pétrin. D’après les informations de l’organe de presse croate 24Sata, l’homme aurait profité des services de certaines filles offertes par la maquerelle. « Je gère ma propre entreprise, confie l’intéressé pour sa défense au quotidien slovène Večer. J’étais en Bosnie-Herzégovine pour une réunion avec certains partenaires commerciaux, il y a eu une invitation à une fête dans un ranch à laquelle nous avons répondu. C’était ma plus grosse erreur et je la regrette. » Après sa déposition en tant que témoin, Vinčić a pu rentrer en Slovénie pour retrouver son domicile. Mais l’ancien assistant de Damir Skomina à l’Euro 2012 n’est pas encore tiré d’affaire car l’enquête suit son cours. « Cette situation est perçue de manière trop dramatique, poursuit-il. Il n’y avait pas d’orgies et je n’ai vu aucune arme. J’étais assis à une table avec mes partenaires lorsque la police est arrivée soudainement, et il s’est passé ce qu’il s’est passé. Je n’ai rien à voir avec ce groupe arrêté et détenu, et mes associés non plus. » Malgré le désir de transparence apparente de Vinčić, une vidéo publiée par 24Sata indique bel et bien la présence d’armes à feu au moment de la perquisition.
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La crise de la quarantaine ?
Que risque le natif de Maribor ? Pas grand-chose à en croire Valdo Sajn, président de l’association des arbitres slovènes et soutien de Vinčić dans cette rude épreuve : « Selon nos sources officielles comme officieuses, incluant l’avis de Slavko lui-même, il n’est suspecté de rien du tout et aucune action en justice n’a été formulée contre lui. Pour nous, à moins que de nouvelles informations nous parviennent, l’affaire est close. » Même si la présence de Vinčić n’était peut-être due qu’à la « coïncidence » et au fait d’être « au mauvais endroit, au mauvais moment » , cette tache sur l’uniforme pourrait causer des dégâts potentiels à sa carrière d’arbitre international. « Il y a eu un raid, quinze personnes ont été arrêtées, et le reste s’est présenté au commissariat en tant que témoins, conclut Vinčić. Je traverse une période compliquée actuellement. Quand je me refais le film dans ma tête, j’ai l’impression de rêver. Je veux juste dormir, qu’on me laisse en paix et que l’on respecte mon intimité. » Sous forte chaleur, mieux vaut se mettre à l’ombre.
Par Antoine Donnarieix
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