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Silence, ça pousse !

Par Théo Denmat et Florian Lefèvre
Silence, ça pousse !

Pour les passionnés de tennis, la quinzaine de Wimbledon, c'est le plus prestigieux tournoi du monde. Pour les autres, ça reste juste des joueurs sapés en blanc qui claquent des aces pendant des heures. Et si, en fait, c'était l'occasion de parler foot et jardinage ?

« On dit que dans un simple à Wimbledon, il y a un troisième joueur : c’est le terrain. Il est bosselé. Toute proportion gardée, hein, c’est un peu la blague qui veut ça, on ne voit pas non plus la balle se barrer à 30 degrés de sa trajectoire pendant un match. Mais les Anglais racontent cela en s’amusant… » Paul de Charnacé, responsable des opérations pour DLF France, société spécialisée dans la pose de gazon de tennis, ne fait pas dans la demi-mesure quand il s’agit d’humour british. La verdure de Wimbledon, temple du tennis, affiche pourtant des standards qualitatifs au moins aussi exigeants que ceux des billards de football du Royaume. Serait-il alors possible de mêler les deux sports ? D’échanger les jardiniers, les techniques et les pelouses le temps d’un week-end, sans que personne n’y trouve à redire ? Pas sûr. Chacun sa verdure.

Court sur le dessus, bien dégagé derrière les oreilles

« Au tennis, on va tondre à 5-6mm, c’est bien plus rasé qu’une pelouse de foot » , confirme Paul de Charnacé. Voilà donc le secret du gazon qui permet à la petite balle jaune de rebondir à hauteur de hanches de Djokovic, Federer et consorts. Mais impossible pour eux de tâter le cuir sur une herbe aussi fine : « Plus le gazon est court et plus la pelouse est fragile. Alors, imaginez, jouer avec des crampons, c’est juste pas possible… Vous arracheriez tout ! De même, pas question de jouer au tennis sur un terrain de foot. Il faut un terrain plat, avec un rouleau qui ne soit pas trop lourd pour ne pas trop le tasser. Rien qu’un seul faux rebond pendant le match, ça ne passe pas ! Et puis, sur 2cm, votre balle ne rebondira pas… Mais on pourrait faire un foot sur un court avec des chaussures adaptées… » En effet, comme pour le tennis, la précision est de rigueur quand il s’agit de football : « On taille à 2,5cm » , pose Pascal Robin. Celui qui est co-responsable du rectangle de La Beaujoire nantaise et du centre d’entraînement de La Jonelière expose : « Plus la pelouse est haute, moins le ballon va vite. » Des conditions fixées par l’entraîneur des Canaris, Michel Der Zakarian. « L’idéal pour la tonte ? À 10h du matin, c’est parfait grâce à la fraîcheur matinale alliée à une herbe sèche » , assure le jardinier maison, qui arrose « environ tous les deux jours, selon le soleil et le vent » . Outre-Manche, malgré une mouille quotidienne, le court central de Wimb’ se retrouve toujours défoncé à l’heure de la deuxième semaine de compétition : « Pendant un échange, c’est comme si vous vous mettiez dans votre jardin pour manger et que vous piétiniez sur place pendant tout le repas. Vous ne faites pas de tacle, mais ça brûle le gazon. Ça le tasse, ça l’étouffe, ça le coupe ! » Pascal Robin a l’image facile pour expliquer le teint jaunâtre du gazon du temple du tennis. Lui s’y connaît en pelouse, La Beaujoire est le jardin le mieux entretenu de Ligue 1 derrière le Parc des Princes.

« À l’Emirates, ils ont huit jardiniers tous les jours de l’année »

Vincent Savourat, ingénieur expert en sols sportifs, s’est occupé des pelouses de Nice, Bordeaux, Reims, Metz, Rennes, Nantes et plus récemment Le Havre. Il juge les dissemblances : « Il n’y a pas grand-chose qui diffère entre les deux herbes, la construction de départ est la même. Ce qui change énormément, c’est l’entretien qu’il y a derrière, c’est d’ailleurs ce qui détermine la réussite d’un gazon sportif ! Wimbledon est très spécifique parce qu’ils ont un cahier des charges très ancien. La terre est végétale, et d’après des rumeurs non confirmées, elle vient d’Écosse. D’ailleurs s’ils la gardent aujourd’hui, je pense que c’est plus une question de tradition que de technique. » Les deux gazons sont en effet sensiblement les mêmes dans leur propriété de base, seulement différenciés par la nature de leur support, leur taux de drainage et leur degré d’aération, plus subtil pour les courts. Et si l’état général des deux entités tenait finalement moins à la patience et la durée qu’à la faculté de sortir son porte-monnaie ? Vincent Savourat tacle les deux pieds décollés et glisse sur l’herbe grasse : « Aujourd’hui, dans le foot, quand on me parle de pelouses entretenues pour moins de 50 000 euros par an, je ne sais pas comment ils font ! C’est très, très peu… En Angleterre, ce doit être plus du double ! À l’Emirates Stadium, ils ont huit jardiniers en permanence, présents tous les jours de l’année. Alors qu’à Marseille, quand ils sont deux, c’est la fin du monde. Nous, les Français, on est sur la Lune ! » Concernant le court de tennis, le coût d’entretien du gazon naturel reviendrait à 50 000 euros, exigeant, en plus, une replante chaque année. Les gazons de tennis anglais sont également clos d’octobre à avril, et par conséquent moins usés que leurs homologues footeux. Mieux conçus, aussi : « Les courts de tennis sont plus facilement éclairés, moins enchâssés. (…) La luminothérapie ? En France, pas besoin, on construit des stades de football et accessoirement on ajoute une pelouse, ironise Paul de Charnacé. Avec les tribunes, certaines portions de pelouse ne prennent pratiquement pas le soleil de l’année. » Même avec leur grisaille légendaire, les Anglais dominent leur sujet. Sans l’ombre d’un doute.

Après la trêve internationale, place au festin !

Par Théo Denmat et Florian Lefèvre

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