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  • France – Ligue 1 – Ce qu'il faut retenir de la 36e journée

Si si, il reste un peu de suspense en L1 !

Par Régis Delanoë
6 minutes
Si si, il reste un peu de suspense en L1 !

Trois équipes qui connaissent leur sort, deux en haut avec Paris champion et Marseille dauphin, une en bas avec Brest relégué, la bonne affaire pour Lille dans la course à l'Europe, Saint-Étienne au ralenti, Bastia sauvé et six concurrents encore en lutte pour éviter les deux strapontins direction L2 : les enseignements de la 36e journée de Ligue 1 sont ici.

D’un dauphin, tu n’en fais pas un requin

Donc Paris est champion et Marseille deuxième, cette fois c’est bien officiel. On peut arrêter avec les spéculations, et si, et si… « Et si ma tante en avait… » , se marrait Élie Baup en conférence de presse. Non, ce Paris-là, qui a investi des fortunes sur le marché des transferts depuis deux saisons ne pouvait pas perdre ce titre, pas encore une fois, un an après s’être fait surprendre par l’outsider Montpellier. C’est bien le minimum qu’Ancelotti pouvait offrir à ses (futur-ex ?) patrons, à défaut d’avoir réussi à emmener ses troupes au Stade de France pour la finale d’une coupe nationale. Il faut féliciter les Parisiens, qui sont allés chercher ce troisième titre de leur histoire à Gerland, avec une solide prestation à la clé. C’est juste dommage que la célébration d’après-match n’ait pas semblé aussi réussie, avec l’hallucinante engueulade d’Ibra avec Leonardo, le T-shirt pourlingue qu’Ancelotti a contractuellement dû enfiler par-dessus le costard juste après le coup de sifflet final et cette étonnante image d’une poignée de joueurs seulement – les historiques pour la plupart, Armand, Chantôme and co – revenus partager ça avec les supporters devant le parcage visiteurs. Les festivités prévues aujourd’hui à Paris doivent permettre de corriger la chose. Sinon Marseille, pour paraphraser Laurent Sciarra paraphrasant Jim Bilba, est un dauphin qui n’a rien d’un requin : petits scores, jeu pas hyper spectaculaire… Mais c’est un dauphin qui a eu l’immense mérite cette saison de maximiser son modeste potentiel, de ne pas se prendre pour ce qu’il n’est pas – un cador pouvant rivaliser avec Paris Saint Goliath – et de se contenter d’une très belle et précieuse deuxième place. Mine de rien, ce sera la première fois dans l’histoire qu’on retrouvera les deux rivaux Paris et Marseille dans la même édition de la Ligue des champions. Et forcément, ça excite. C’est Cyril Linette qui doit se préparer à de gros dilemmes : quel parcours Canal + va-t-il programmer en priorité, celui du PSG ou de l’OM ?

Attention, Dogues méchants

Derrière le champion et son dauphin, c’est toujours l’indécision concernant la course aux autres places européennes. Parmi les prétendants à la si convoitée troisième place qualificative pour le tour préliminaire de la Ligue des champions, c’est Lille qui fait la bonne affaire de cette 36e journée en s’imposant 3-0 dès vendredi à domicile face à Reims. Les Dogues reviennent à 3 longueurs de l’actuel médaillé de bronze, Lyon, battu hier soir par le néo-champion. Nice et Saint-Étienne aussi ont perdu, respectivement à Annecy et Lorient, avec des scores lourds à la clé, symptomatiques de deux équipes pleines de bonne volonté et brillantes animatrices de la saison mais qui semblent actuellement dans le dur, tant physiquement que mentalement. C’est difficile de tenir le rythme de 38 journées, et ces deux formations manquent un peu de bouteille par rapport à la concurrence. Résumons l’affaire : Lyon est actuellement 3e avec 63 points, 3 longueurs devant Lille et Nice, 4 longueurs devant Saint-Étienne.

Khalifa, la patate nouvelle

Ceux qui ont quelques notions de jardinage savent que c’est actuellement la période de récolte des pommes de terre nouvelles, qui accompagnent parfaitement les premiers barbeucs de printemps. L’attaquant de l’ETG Saber Khalifa a fêté ça à sa manière, en marquant l’un des buts de l’année, peut-être bien le plus spectaculaire de tous : une énorme patate de 60 mètres qui a parfaitement lobé le gardien niçois David Ospina. Quand on revoit les images, on se rend compte que le Tunisien a tout bon sur ce coup-là : le coup d’œil vers la partie adverse du terrain, la bonne analyse de ce qu’il y a de mieux à tenter – en l’occurrence un coup de folie, ETG menait déjà 3-0 – et bien sûr la puissance et la justesse pour réussir cette dinguerie. Un but à ranger entre le challenge Téléfoot dit « de la barre transversale » et le panier du milieu de terrain au basket.

Avis de gros chantiers cet été en Bretagne

La baston à distance était belle et indécise samedi soir entre Brest et Rennes : laquelle des deux équipes bretonnes allait achever de se ridiculiser et pourrir encore un peu plus une deuxième moitié de saison catastrophique ? Résultat, match nul, avec d’un côté des Rennais qui ont chuté lourdement à Valenciennes en terminant la rencontre à 9 et de l’autre des Brestois qui ont concédé leur neuvième défaite consécutive en (se) terminant à 10. Pour les Finistériens, la descente en L2 est officielle et le chantier de reconstruction énorme, avec une guerre des chefs qui a viré dernièrement à la bouffonnerie, le piston Corentin Martins qui va sauter, des joueurs détruits mentalement et pour certains d’entre eux actuellement même pas au niveau de la L2… Du côté du Stade rennais, l’intersaison promet d’être à peine moins agitée, le remplaçant d’Antonetti sur le banc n’étant pas encore désigné. Ce qui est sûr, c’est qu’il va falloir faire en sorte d’en dénicher un bon pour remodeler une équipe qui ne ressemble plus à grand-chose en cette fin de saison, avec les multiples pépins physiques – quand on recrute du Mensah ou du Ilunga, forcément on s’expose… – et un manque flagrant de leaders capables de mobiliser les troupes. À leur décharge, il n’y a strictement plus rien à jouer pour eux en championnat depuis pas mal de temps déjà… On pourrait dresser quasi le même constat avec Montpellier, à la différence qu’on connaît déjà le successeur de René Girard : Jean Fernandez, qui doit se demander parfois où il est allé se fourrer…

Coupe de boost

Elle est belle, la lutte pour le maintien. Enfin, elle est belle surtout pour les supporters qui ne sont pas concernés, car pour ces derniers disons plutôt qu’elle est stressante. Pour les Nancéiens par exemple, c’est le grand huit en ce moment, avec des contre-performances qui replongent le club dans la zone rouge, d’où il était sorti il y a peu grâce à une excellente série. Pour Troyes par contre, c’est l’euphorie actuellement, avec un fol espoir de pouvoir finalement rester en élite, ce qui serait assez fou pour une équipe qui n’a pas quitté les trois dernières places depuis la première journée ! Pour l’ESTAC comme pour l’ETG, le parcours en Coupe de France semble étonnamment servir leurs intérêts en championnat, alors qu’on pouvait légitimement penser que ça risquait de fatiguer et de disperser ces deux formations. Au contraire, ça les libère ! Zéro complexe, jouons les matchs de Ligue 1 comme si c’était des matchs de Coupe à élimination directe. On verra si ça suffira. De Sochaux, 14e, à Troyes, 19e, il y a donc six équipes à la lutte se tenant en 6 points. Pour Bastia le 13e, c’est sûr, le maintien est acquis. Furiani a fait la fête à ses héros samedi, avec tour d’honneur et tout le tremblement. C’est ainsi qu’on l’aime.

Dans cet article :
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