Qui peut les stopper ?
Alors non, le FC Porto n’a pas réussi à remporter tous ses matchs depuis le début de saison, mais seules deux équipes peuvent se targuer d’avoir battu la bande à Sérgio : le Beşiktaş lors de la première journée de Ligue des champions et le Sporting Portugal qui a dû passer par les tirs au but pour battre les Dragões en demi-finale de la Coupe de la Ligue. Les autres ? Tous balayés ou presque par le FC Porto qui s’est qualifié pour les huitièmes de finale de C1 et qui est en passe de mettre fin à quatre ans d’hégémonie du Benfica Lisbonne en Liga Nos. Le FC Nantes peut en témoigner, Sérgio Conceição est un pragmatique qui aime avoir une base défensive solide. Et si sa défense reste la meilleure du Portugal (dix buts seulement encaissés après vingt journées), son attaque (49 buts inscrits), elle, est bien plus efficace que celle qu’il possédait du temps où il avait Emiliano Sala et Yacine Bammou sous ses ordres. Et ce n’est pas l’AS Monaco balayés à deux reprises en Ligue des champions (3-0 et 5-2) qui va dire le contraire.
Les anciens pestiférés titulaires, Casillas mis au banc
Et pourtant, peu de spécialistes avaient misé sur le FC Porto en début de saison. Sanctionnés par l’UEFA en raison du non-respect du fair-play financier, les Dragões avaient dû dire adeus à Rúben Neves, André Silva ou encore Bruno Martins Indi, sans pour autant pouvoir investir cet argent sur le marché des transferts. Un coup dur pour Porto, pas pour Sérgio Conceição qui a fait de cette sanction une force en s’appuyant sur les jeunes du club et les joueurs revenus de leur prêt comme Moussa Marega, Vincent Aboubakar ou Ricardo Pereira. Une tactique payante, puisque les deux premiers et leur esprit revanchard ont déjà marqué à quinze reprises chacun en Liga NOS cette saison.
Passé de pestiféré à titulaire indiscutable, Moussa Marega est la preuve que Conceição a décidé de remettre les compteurs à zéro. Et ce, peu importe l’expérience et le salaire, comme peut en témoigner Iker Casillas, désormais assis sur le banc à scruter les performances en dents de scie du hipster José Sa. À entendre le technicien portugais, le cas San Iker pourrait même servir d’exemple au reste du groupe : « Iker a voulu savoir pourquoi il était sorti de l’équipe et je lui ai expliqué, à lui et au groupe. Ils ont compris et n’ont pas été surpris parce qu’ils connaissent mes règles, la façon dont je dirige le groupe, et ils savent que j’exige que mes joueurs soient tout le temps à 100% aux entraînements. Si je fais des exceptions, je perds mon groupe. Je ne procède pas comme ça. Je ne peux pas fermer les yeux sur quinze jours d’entraînement qui n’ont pas répondu à mes exigences. Iker l’a compris. »
Le symbole Brahimi
Un discours musclé, sans passe-droit, qui convient visiblement parfaitement au jeune groupe du FC Porto. À l’image de Yacine Brahimi qui rayonne à gauche du 4-4-2 à plat de Sérgio Conceição où il est loin d’être bridé (troisième meilleur dribbleur d’Europe) et qui se régale sous les ordres du technicien portugais : « Il faut reconnaître que l’entraîneur Sérgio Conceição est pour beaucoup dans notre réussite actuelle. Il a su donner confiance, à moi, ainsi qu’à tous les joueurs. C’est quelqu’un qui a beaucoup de caractère et de personnalité et cela se sent à travers notre rendement sur le terrain. Il a su motiver le groupe en nous expliquant qu’on peut remporter beaucoup de choses. » Et cela tombe bien, puisque les Dragões n’attendent que ça, eux qui courent après un trophée depuis le 10 août 2013 et une victoire en Supercoupe du Portugal face au Vitória de Guimarães (3-0). Autant dire une éternité pour un club comme le FC Porto.
Par Steven Oliveira
Vous avez relevé une coquille ou une inexactitude dans ce papier ? Proposez une correction à nos secrétaires de rédaction.