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Schweini, les adieux à Löw

Par Côme Tessier
Schweini, les adieux à Löw

Après des années de bons et loyaux services, Bastian Schweinsteiger a annoncé la fin de son aventure avec la Nationalmannschaft. Épuisé physiquement, le capitaine de l'Allemagne n'a plus la force suffisante pour apporter à son groupe. Pour Löw, il s'agit surtout de la perte d'un joueur qui l'a accompagné fidèlement depuis dix ans.

« Entre nous deux, il y avait une relation basée sur une confiance absolue. Nous pouvions à tout moment échanger sur des sujets sportifs ou humains, et, à travers son comportement, il a également marqué l’équipe. » L’éloge vient du Bundestrainer Joachim Löw et s’adresse évidemment à son capitaine Bastian Schweinsteiger. À l’heure où le milieu de Manchester United annonce sa retraite internationale, quelques jours après l’Euro 2016, Löw n’est pas surpris, mais tient à rendre à Schweini ce qui lui appartient : une responsabilité primordiale dans le parcours de la Nationalmannschaft depuis dix ans. « À chaque instant, j’ai eu le sentiment qu’il donnait tout pour l’équipe et qu’il s’identifiait parfaitement à nos valeurs et à nos objectifs. Comme entraîneur, j’ai beaucoup profité de lui et je ne peux simplement que l’en remercier. » Alors, spontanément, il lui a proposé – comme à Lukas Podolski – un dernier match d’adieu grandeur nature à l’occasion de l’amical face à la Finlande à Mönchengladbach. Tant pis si le stade sera à moitié vide à cette occasion. Joachim Löw avait besoin de donner le brassard une dernière fois à son capitaine avant de tourner la page. Rien ne sera jamais plus comme avant pour le sélectionneur. Il doit mettre fin ce soir à une relation vieille de plus de dix ans, durant laquelle chacun a bonifié l’autre.

Le jeune Basti

Pourtant, tout ne démarre pas parfaitement dans la relation entretenue entre Joachim Löw et son milieu de terrain. Certes, la Coupe du monde 2006 à la maison est un succès, et Schweini se fait remarquer par ses frappes puissantes et son activité redoutable quand il est positionné comme ailier, mais la suite de l’aventure en Nationalmannschaft est compliquée, lorsque Löw passe seul aux commandes. Le Munichois retrouve en club un poste préférentiel, dans l’axe, auquel Löw ne lui accorde pas totalement sa confiance. Il connaît pourtant les préférences de son joueur. Ce n’est un mystère pour personne, que ce soit à Munich ou en équipe nationale. « Il a su assez tôt que je préfère jouer comme 6 ou 8 » , explique Schweini à 11Freunde en 2010. Difficile alors d’accepter les choix de Löw, qui ne renonce pas à son Basti ailier. « Pour moi, les années étaient difficiles lorsque le Bundestrainer me disait : « Tu joues milieu gauche ou milieu droit. » »

Pire, à l’Euro 2008, il n’est plus en position de force dans l’effectif. « Avant le premier match contre la Pologne, le sélectionneur me prévient qu’il va me préférer Clemens Fritz. Cela m’a rendu très triste. Je suis alors rentré plus tard sur le terrain, j’ai fait une passe décisive sur le deuxième but et j’étais certain d’être titulaire au match suivant contre la Croatie. Mais là encore, ce n’était pas le cas. » À côté de son sujet lorsqu’il entre, le blondinet est exclu. « Il a fait du mal à lui-même et à l’équipe. » La conclusion sur l’événement de Löw est sans détour. Le Welt l’annonce déjà comme le grand perdant de l’Euro.

Le tournant 2010

Sans lui, l’Allemagne parvient tout de même à se qualifier dans sa « finale » contre l’Autriche. Schweinsteiger se dit alors « libéré » . Il a compris son rôle. Sa relation avec Löw ne sera plus la même. À partir de là, le joueur du Bayern se fond dans le collectif plus que jamais et devient le lieutenant de son entraîneur. L’Allemagne perd en finale. Quelques semaines plus tard, en match de qualification pour la Coupe du monde, il gagne le brassard. Un bout de tissu qu’il ne conserve pas en Afrique du Sud, lorsque Michael Ballack doit déclarer forfait à cause d’une blessure, car Philipp Lahm est devant lui dans la hiérarchie. Toutefois, dans l’esprit, le tournant pris par Schweinsteiger est le bon. Jogi Löw ne le lâche plus. Il a trouvé son véritable relais dans l’équipe, son motivateur des troupes, son homme qui doit donner le pouls aux jeunes qui l’entourent. Entouré de jeunes joueurs offensifs et volatiles, Schweini modère, tempère et dirige. Ou co-dirige, en travaillant ses rencontres en amont plus que quiconque. Dans son interview accordée à 11Freunde, à vingt-six ans, il démontre une maturité et un rôle qui dépasse les performances sur le terrain. « Je veux tout connaître sur l’adversaire. Comment joue-t-il ? Quelles sont ses forces et ses faiblesses ? » Un travail qui s’accomplit évidemment avec Joachim Löw. « Pour le reste, cela ne dépend que de moi. Ai-je confiance en mes propres forces ? » L’Allemagne ne gagne pas encore, la faute à sa Nemesis espagnole. L’objectif commun à Löw et Schweinsteiger est de réussir à conquérir un titre, ensemble. « Il va doucement être temps pour moi de gagner aussi des compétitions internationales. »

Du sang sur le visage

Ce titre vient quatre ans plus tard. Dans la relation Löw-Schweinsteiger, le Brésil est évidemment incontournable, en particulier lorsqu’il s’agit de la finale au Maracanã contre l’Argentine. Huit fois au sol, huit fois relevé, avec du sang sur le visage, des crampes dans les jambes, il tient le coup jusqu’à soulever la Coupe du monde. En 120 minutes, il court plus de quinze kilomètres. Tel un gladiateur, il a rempli son rôle jusqu’au bout, sans abandonner. Personne ne le pensait capable d’une telle performance cet été-là, sauf probablement Joachim Löw qui ne se lasse plus de mettre Schweinsteiger sur le terrain. Il en est récompensé par le trophée tant espéré depuis des années par cette génération allemande. Alors, en 2016, Löw tente le même coup, signe de la confiance totale qu’il accorde à son Basti. Contre l’Italie, il est le 5e tireur, celui qui devait qualifier l’Allemagne – finalement, ce sera Hector quelques tirs après. Face à la France, il est titularisé malgré ses pépins physiques. Plus que Podolski et sa bonne humeur, Schweinsteiger était un incontournable dans le système Löw. Le choix de le mettre en demi-finales est justifié par les années. « C’était assez important d’avoir sur le terrain un joueur aussi expérimenté.[…]C’est un leader dans l’âme. » Alors tant pis si la fédé allemande n’est plus très favorable aux matchs d’adieu pour ses retraités internationaux. Pour Schweinsteiger, Löw gagne en audace et annonce que l’amical contre la Finlande est un match pour son capitaine courage. De toute façon, après le Mondial 2014, personne n’osera chercher des noises à ces deux-là.

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