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Salzbourg, la cité de labeur

Par Florent Toniutti et Mathias Edwards, avec OPTA
Salzbourg, la cité de labeur

Avant d'en découdre avec le Red Bull Salzbourg, les Marseillais étaient prévenus : la formation autrichienne est parvenue à se hisser à ce stade de la compétition grâce à une intensité de tous les instants imposée à ses adversaires. Si les hommes de Rudi Garcia ont su rivaliser dans ce domaine en première période, les choses se sont sérieusement compliquées après la pause.

Pour retrouver trace d’une équipe autrichienne dans le dernier carré d’une compétition européenne, il faut remonter à un temps que les moins de 20 ans ne peuvent pas connaître. Et à une compétition aujourd’hui disparue, la si romantique Coupe d’Europe des vainqueurs de coupe, qui vit cette année-là le PSG de Yannick Noah battre le Rapid Vienne. C’était en 1996, et l’arrêt Bosman venait à peine de faire jurisprudence. C’est dire si le Red Bull Salzbourg fait office d’invité surprise, dans cette Ligue Europa d’ordinaire interdite aux amateurs de Schnitzels à ce stade de la compétition. Mais le parcours jusqu’ici parfait réussi par les hommes de Marco Rose ne doit pourtant rien au hasard, et encore moins à la chance. Tombeurs du Borussia Dortmund et de la Lazio en huitièmes et quarts de finale, les Autrichiens sont toujours allés chercher leur qualif’ au bout du suspense, pour sortir un adversaire a priori plus fort qu’eux. En employant à chaque fois la même recette : une bonne dose d’intensité dans tous les compartiments du jeu, avec double ration en défense.

Un taureau agressif

Avec 39,63 tacles tentés en moyenne par match, dont 24,2 réussis, le Red Bull Salzbourg est la deuxième meilleure équipe de la compétition dans ce secteur, derrière Dortmund. Elle a également commis 17,2 fautes par rencontre, ce qui en fait la formation la plus agressive du dernier carré. Enfin, son PPDA (pour « passes allowed per defensive actions » , rien à voir avec l’homme de télé), l’unité de mesure de qualité d’un pressing, qui correspond aux nombres de passes concédées par action défensive tentée, oscille entre 4,9 et 8,3. Plus ce chiffre est faible, plus l’intensité défensive est élevée, l’adversaire n’ayant réussi à effectuer que très peu de passes avant que vous lui repreniez le ballon. Et là, il est très en dessous de la moyenne.

Si cette équipe n’a aucun mal à alterner entre temps forts et temps faibles, ces périodes les plus dangereuses pour l’adversaire sont à chaque fois marquées par un pressing efficace, duquel découlent des attaques très rapides sur le but adverse. Dortmund et la Lazio ont ainsi péri de la même manière, happés dans des moments de frénésie durant lesquels ils n’ont pas su répondre à l’intensité de l’équipe autrichienne. Ces deux confrontations devaient servir d’exemples pour l’OM : bien que supérieurs sur le papier, les Olympiens se devaient de rivaliser avec Salzbourg dans ce compartiment du jeu plus « ingrat » . Le scénario de la rencontre est allé dans ce sens, avec des Marseillais entreprenants et plus dangereux que leurs adversaires en première période, puis dépassés dans ce secteur après le repos. Mais heureusement pour les hommes de Rudi Garcia, le football peut se révéler capricieux.

En première période, l’OM rivalise

D’entrée de match, l’équipe emmenée par Dimitri Payet est au rendez-vous, poussée par une ville qui a semble-t-il déclaré ce 26 avril comme férié. L’OM rivalise avec les Autrichiens sur le plan de l’intensité. Ocampos, Sanson, Lopez et Thauvin abattent leur part de boulot défensif, si bien qu’à la pause, les deux équipes partent goûter à un repos bien mérité avec des chiffres de possession de balle quasiment identiques, et il en va de même pour le fameux PPDA (6,7 pour les Autrichiens, 6,8 pour les Marseillais). Mais les locaux se montrent plus dangereux que leurs visiteurs, avec 6 tirs contre 3, et passent plus de temps dans les trente mètres adverses que l’inverse, où ils tentent 72 passes, contre 44 pour les taureaux ailés. À intensité égale, c’est bien l’OM qui a le dessus. Ce qui se traduit par la seule statistique qui compte vraiment : celle qui illumine le panneau d’affichage. Marseille mène 1-0, grâce à un but de Thauvin sur coup de pied arrêté.

Salzbourg hausse le ton, l’OM recule et subit

Nul ne sait ce qui s’est dit dans le vestiaire ambiancé par Marco Rose à la pause, surtout que vos serviteurs ne maîtrisent que très raisonnablement la langue de Beckenbauer, mais en seconde période, les Autrichiens reviennent sur le pré comme bourrés de taurine, tandis que les Marseillais semblent s’être limités à une petite infusion de verveine. Atteints physiquement ou coupables de relâchement à la suite de l’avantage acquis dès la 14e minute, toujours est-il que les Olympiens baissent leur niveau d’engagement. Et la blessure du guerrier Ocampos à la 52e n’arrange rien. Les gars de Garcia ne rivalisent plus avec les Salzbourgeois sur le plan de l’intensité. Le PPDA baisse à 4,5 du côté des joueurs de la cité de Mozart, tandis que celui de la ville de Jul grimpe dramatiquement à 8,5. Ce basculement du rapport de force pèse sur tous les compartiments du jeu.

Lors des 45 dernières minutes, les Autrichiens frappent 7 fois au but, contre 2 fois pour l’OM, et possèdent désormais la balle durant 62% du temps. Enfin, ils effectuent 79 passes dans les 30 mètres marseillais, contre seulement 34 pour les Phocéens. Mais en football, dominer n’est pas gagner. Et les lieux communs ont ceci de rassurant qu’ils se révèlent souvent exacts. L’OM s’en sort grâce à sa fiabilité dans les duels (13 tacles réussis sur 16 tentés, 11 duels aériens gagnés sur 15), un peu de chance et le réalisme de Clinton Njie, qui inscrit le second but peu après l’heure de jeu.

Le ton est donné pour le match retour

Après une telle seconde partie de rencontre, Salzbourg peut nourrir beaucoup de regrets, tout en étant conscient que rien n’est perdu. Au tour précédent, les Autrichiens avaient déjà remonté deux buts contre la Lazio (2-4, 4-1). Alors que la mode des remontadas bat son plein, pourquoi ne pas réitérer la performance ? Côté olympien, l’inconnue est sa capacité à se mettre au niveau d’intensité de son adversaire durant les 95 minutes qu’il lui reste à ferrailler, avant d’éventuellement faire la fête à Lyon. Le plan de Garcia – si c’en était un – de laisser la balle à Salzbourg en seconde mi-temps pour mieux contrer s’est révélé extrêmement périlleux, et renouveler l’expérience pourrait s’avérer suicidaire dans la Red Bull Arena, où une ouverture du score des taureaux rouges mettrait les Marseillais en grand danger. En tout cas, les Phocéens sont prévenus : les Autrichiens non plus ne craignent dégun.

Clauss : la poisse est prise

Par Florent Toniutti et Mathias Edwards, avec OPTA

À visiter : Le site Les Chroniques tactiques. Article en partenariat avec Opta.

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