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  • Interview exclusive Jérôme Rothen

Rothen : «J’ai marqué l’Histoire du PSG»

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Rothen : «J’ai marqué l’Histoire du PSG»

Jérôme Rothen aurait pu être champion de France. Jérôme Rothen aurait pu être champion d'Europe. Jérôme Rothen aurait pu jouer à Chelsea. Mais Jérôme a choisi Paris, une Coupe de la Ligue et une Coupe de France à la clé. Aujourd'hui, Jérôme joue à Ankara et se raconte comme jamais : son épopée écossaise, sa vision du PSG 2009/10 et son passé d'international. Deuxième partie.

Partie II – Paris Saint Germain

Un petit mot sur Paris ?

Aujourd’hui, je suis dans la peau du supporter car je ne suis plus joueur là-bas. Je comprends le mécontentement des supporters. L’an dernier, on a fini 6e en jouant le titre jusqu’à début avril. Là, en décembre, on était déjà assurés de ne pas être champions alors qu’il y a eu un recrutement cet été et que l’ambition était de finir dans les cinq premiers. A la 23e journée, tu te dis que même pour ces places-là, ce n’est même plus possible… Bah, c’est un échec total ! Les gens en ont plein le cul, ils ne pensent qu’à se battre entre eux car ils n’ont que ça à se mettre sous la dent. Y’a de la résignation aussi. Il y a deux ou trois ans, si tu prends 3-0 au Parc par Marseille, le stade aurait été retourné. C’est bête, parce que l’année dernière, on avait construit quelque chose d’intéressant, et là, on recule carrément d’un an. Être compétitif, c’est finir dans les quatre premiers. Et pour viser ça, il faut attendre encore deux ans. Comment tu veux afficher des ambitions l’année prochaine après la saison qu’on est en train de faire ? La seule chance qu’on a cette saison, c’est que les équipes du bas de classement sont vraiment très faibles. En général, t’en as une qui s’écroule et les deux autres qui s’accrochent. Heureusement que ce n’est pas le cas cette saison, car avec le bordel qu’il y a au club à tous les niveaux, ça aurait été compliqué. J’espère qu’ils vont faire un truc en Coupe de France pour apaiser un peu ce climat. Même si le prochain tour à Auxerre sera difficile, j’ai bon espoir, car ces dernières années, quand on a fait des mauvaises saisons, une Coupe arrivait en fin d’année pour sauver le truc. Mais bon, c’est pas tous les jours Noël, enfin tous les ans.

Comment expliques-tu la répétition de ces mauvaises saisons ?

Beaucoup pointent du doigt Colony Capital… Colony met l’argent. D’après le discours de Kombouaré, Alain Roche ou Leproux, il n’y a pas eu de restriction. Il y avait l’enveloppe pour recruter, mais ils n’ont recruté personne ! Peut-être que les joueurs qu’ils voulaient étaient trop chers, ça ne me regarde pas. Après tu constates juste sur le terrain. Le championnat est déjà mort, donc c’est une année de merde. Colony met aussi les hommes en place, ils dominent tout, alors ils ont aussi leur part de responsabilité. Ce n’est pas Colony Capital qui court derrière le ballon. Il y a des manques criants dans l’équipe. Il y aussi la malchance : il nous manque ce… (il claque des doigts) ce petit brin de cul, ce brin de confiance, ce brin de réussite.

Paris est-il devenu un club banal dans le foot français ?

Sportivement, c’est le cas. En tant que Parisien et vrai supporter et amoureux du club, je ne peux pas concevoir que les gens pensent de la sorte. L’an dernier, on avait réussi à reprendre le Parc et recommencé à faire peur. Ça s’est mal fini, mais n’empêche, au 1er avril, on jouait encore le titre. Bon, à la fin, on a fait les cons et terminé 6e, mais on devait finir tous les jours dans les trois premiers. Notre saison n’a servi à rien. Le club a essayé de bâtir autre chose, avec un nouvel entraîneur, pour viser plus haut. Maintenant, on va tout recasser pour fabriquer autre chose. Tout ça, c’est un cercle vicieux. Car quand tu fais une saison de merde, il y a des pertes, l’actionnaire a tendance à moins investir, et puis sportivement, un club qui sort d’une sale saison peut difficilement attirer des grands joueurs. Malgré ça, heureusement, Paris fait encore rêver. Mais beaucoup moins qu’avant. Le seul moyen de maintenir ça, c’est de faire une bonne saison.

Étant donné qu’il te reste un an de contrat, est-il possible que tu portes à nouveau le maillot du PSG la saison prochaine ?

Au plus profond de moi, je me dis que je fais ma saison ici à Ankara, mais qu’il me reste un an de contrat à Paris. Quand je regarde les matches à la télé ou que je vais au Parc, même si ça s’est mal passé en fin de saison dernière, je suis prêt à rejouer. J’étais rancunier envers les sifflets du Parc au début, mais maintenant, c’est oublié. Vu le contexte dans lequel je suis parti et ce qu’on m’a fait comprendre, franchement, je suis assez pessimiste. Mais on ne sait jamais. J’ai un an de contrat avec un salaire intéressant qui m’attend à Paris car j’ai bien négocié à ma signature. Les gens oublient d’ailleurs que j’ai fait des concessions à ce niveau-là. Je ne ferai pas de cadeaux là-dessus.

page] Mais t’es encore amoureux de Paris ?

Pour toujours. J’ai passé cinq années là-bas. Peu de joueurs passent autant d’années dans ce club. Même si la fin gâche un peu les choses, j’ai vécu des moments forts, gagné des Coupes et j’ai réalisé mon rêve. Je reste dans les murs. Si demain, j’arrête ma carrière, les gens sauront que Rothen est passé à Paris. Pour moi, j’ai marqué l’Histoire du club. Et pourquoi pas écrire encore quelques lignes… Je suis dans l’équipe des trente-cinq ans, ça veut dire des choses. Cet amour, je l’ai, et il ne s’effacera pas. Moi tu vois, le poster je l’ai, je suis dessus et on peut pas m’enlever, cet amour pour le PSG c’est là et ça restera. Ça en embête certains mais c’est comme ça.

Et ça c’est plus fort que d’avoir signé à Chelsea par exemple ?

J’aurais eu des regrets de ne pas jouer à Paris, la fin ça a été un peu difficile, de se faire siffler par son propre public, j’ai payé pour l’équipe la fin de saison, même pas de déclarations parce que je n’avais rien dit, sur des “on dit” on m’a sifflé…

C’est une forme d’honneur, celui qu’on siffle, c’est celui qu’on aime…

Oui voilà. Si je reviens et que je dois rejouer, c’est à moi de reconquérir le public avec mes performances, il me faut de la force, et ici je me requinque, je suis en cure en quelque sorte.

On te parle d’Erding ici ?

Ouais, ils veulent connaître ses performances, c’est normal, mais moi je dis que du bien de Mev’, c’est quelqu’un de très à l’écoute et le fait qu’il marque beaucoup de buts alors que le club va mal, c’est pas anodin. Il veut être le meilleur buteur du club, il s’est fixé un objectif, de marquer 15 buts, il va les atteindre. Ça se voit que c’est quelqu’un qui a beaucoup de talent, c’est un bon mec. Je souhaite que Paris puisse le garder, moi j’ai joué quelques matchs amicaux avec lui en début de saison et je me suis régalé. On s’est revus sur Paris, on a mangé ensemble et tout. Même lui était content de jouer avec moi. On s’est trouvés tout de suite, y’a des joueurs comme ça, tu sais pas pourquoi mais tu te trouves super facilement, moi c’est le genre d’attaquant que j’apprécie.

Par Alexandre Gonzalez et Matthieu Pécot, à Ankara

[A lire : Partie I

Comment se procurer le nouveau maillot de l'équipe de France ?

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