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Rome, reine d’Italie

Par Markus Kaufmann
Rome, reine d’Italie

La Roma est un dauphin aux dents longues, et la Lazio est un troisième aussi fier que surprenant. À la veille du derby romain, Rome domine le classement des villes italiennes de Serie A avec 69 points, loin devant Turin, Gênes, Milan ou même le trio du Sud, composé par Naples, Palerme et Cagliari. Avant le derby, un doux parfum romain règne sur la Serie A.

Milan est plus titrée, et plus prestigieuse. Turin est plus déséquilibrée, voire distante par rapport à la rivalité qu’elle a engendrée. Gênes, elle, est tout simplement différente : le port abrite une rivalité rendue magnifique par la rareté des émotions sur les scènes nationales et européennes. Plus au sud, ce qui fait la particularité du derby romain, c’est sa chaleur. Rome est soleil, petites rues et proximité. Décolletés, jupes et lunettes de soleil. Alors que la rivalité milanaise se cache à l’intérieur de grands appartements lombards, les sentiments de l’intimité romaine s’étendent dans la rue comme le linge au-dessus des têtes. Parce qu’il fait trop chaud à l’intérieur, le derby romain devait forcément faire déborder sa folie à l’extérieur.

Dans une Serie A animée par ses guerres de villages, la rivalité entre les grandes cités passe inaperçue à côté des batailles internes symbolisées par les derbys. Parce qu’il y a deux Milans, deux Turins, deux Gênes et deux Romes. Mais si l’on associe – avec des pincettes – ces clubs aux différences ancestrales, le plus grand derby d’Italie est pour l’instant celui de Rome, avec 69 points cumulés, bien plus que Turin (58), Gênes (54), Milan (47) ou même les 3 du Sud (Napoli, Palermo, Cagliari, 67 ensemble). Les deux romaines sur le podium à la fin d’une saison, c’est un événement que la Serie A n’a pas vécu depuis 2006-07, et avant ça 2000-2001. Il y a 14 ans, le podium était celui qui règne actuellement en Italie, mais dans l’ordre suivant : Roma, Juventus, Lazio.

Rudi Garcia, comme Capello plutôt que Spalletti ?

Après la première saison brillante de Rudi Garcia, les sentiments qui dominent sa seconde campagne sont mitigés. D’une part, et c’est le sentiment le plus concret, la Roma tient l’allure de la Juve et conserve son élan de domination. La mentalité est toujours aussi gagnante, voire plus : avec moins d’aisance dans le jeu, la Roma gagne même quand elle souffre. Ce n’est pas romantique, mais Fabio Capello n’a pas gagné son Scudetto avec du romantisme. Ainsi, la Roma suit un rythme légèrement plus élevé en matière de points gagnés (moyenne de 2,29 contre 2,23), marque moins de buts (1,7 contre 1,89 par match) et en encaisse un petit peu moins (moyenne de 0,64 contre 0,68). Mais d’autre part, le club giallorosso donne l’impression de pouvoir exploser à tout moment. Cette Roma de Garcia, c’est une bombe romaine, chaude, sanguine, nerveuse.

Après 17 journées l’an passé, Rudi Garcia était encore un entraîneur invaincu, et donc tranquille. Cette saison, la Roma a déjà perdu deux fois en championnat (Juve et Naples) et trois fois en Ligue des champions (une humiliation contre le Bayern, une preuve d’impuissance face aux mêmes Allemands, et une finale perdue à la maison contre City). Forcément, ces défaites ont fait très mal. Et la dynamique des cinq derniers matchs ne l’a pas rassurée : alors que les conférences de presse sont dominées par des discours sur l’arbitrage – « je n’accepterai jamais la défaite à Turin » – le terrain a montré une Roma nerveuse et peu brillante (2-2 contre Sassuolo, 1-0 contre Udinese et Genoa, 0-0 contre le Milan à l’Olimpico). Contre l’Udinese de Stramaccioni, la Roma a même joué avec un barycentre plus bas que son adversaire. Mais elle a bien fini par gagner. Va-t-elle trouver un nouvel élan dès ce dimanche ? Nul doute que le retour de la science inaltérable de Kevin Strootman va faire du bien à un milieu qui commençait à ressembler plus à Nainggolan qu’à Pjanić : agressif et défensif plutôt que créatif et offensif.

La Lazio, le bon coup de la Serie A

Si Rome a retrouvé autant de couleurs, il faut surtout remercier le début de saison de la Lazio. À Rome, c’est le bleu ciel qui ne connaît plus les sommets depuis 2007 et une 3e place post-calciopoli. À l’époque, la Lazio était portée par les buts de Pandev et Rocchi. Si cela fait peu de podiums, il faut rappeler qu’une sombre crise financière a secoué le club en 2002. Pendant que Francesco Totti marquait 173 buts pour son club de cœur depuis 2002, la Lazio regardait son Totti, à savoir Alessandro Nesta, rendre des services inestimables à un concurrent direct. Depuis, le club a donc dû se contenter de 3 Coupes d’Italie (2004, 2009, 2013) et d’une Supercoupe en 2009 (4 titres, comme la Roma). Alors, forcément, une troisième place après 17 journées, même à égalité avec Naples, et même à 9 points de la Roma, c’est un début de saison envoûtant. À ce rythme, la Lazio terminerait la saison avec 67 points, ce qui aurait donné une 4e place en 2014, une 5e place en 2013 et une 3e place en 2012.

Arrivé cet été, Stefano Pioli a su vite installer son 4-3-3 et mettre à profit un recrutement de coups réussis. Marchetti est de retour, Lorik Cana est entouré de trois recrues en défense (Basta, De Vrij, Braafheid) et le milieu à trois est un savoureux mélange de possession et de verticalité. Avec l’excellent Marco Parolo, un Lucas Biglia qui poursuit sur sa lancée du Mondial et un Senad Lulić qui contribue à dynamiser une aile gauche trop souvent délaissée, la Lazio a même appris à gérer la possession. Devant, à l’aide de l’éternel Stefano Mauri (6 buts) et des insertions de Parolo et Lulić, Candreva a moins besoin de faire le super héros (meilleur buteur et meilleur passeur avec 12 buts et 6 assists la saison dernière). En pointe, l’alternance entre Djordjevic (12 titularisations) et Klose (5 titularisations) est rentable : 10 buts à eux deux. Enfin, Felipe Anderson a tapé quatre fois à la porte des phénomènes brésiliens de la Serie A ce dernier mois, avec 4 buts et 4 assists lors de ses 4 derniers matchs. Alors que Pioli va retrouver Candreva, le Brésilien devrait déménager sur le couloir gauche, ce qui pourrait enfin proposer une Lazio équilibrée et dangereuse sur les deux ailes. Si le derby romain est aussi fou que le dit la légende, l’entraîneur parmesan devrait lancer son 4-2-3-1 avec Klose en première ligne. Alors que le seul enjeu des derbys de l’an passé était de savoir si la Lazio allait défensivement résister à son voisin, l’Olimpico devrait assister à bien plus de jeu cette saison. En mai, le match retour (37e journée) pourrait même nous offrir une petite finale dans la chaleur romaine. Seulement si Rome n’est pas détrônée d’ici là…

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Par Markus Kaufmann

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