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ACTU MERCATO

Robinho et l’Europe en dix dates

Par Romain Duchâteau
Robinho et l’Europe en dix dates

Robinho et l'Europe, c'est terminé. Après sept saisons, le Brésilien a décidé de plier bagages et devrait retourner au pays, à Santos. Que ce soit au Real Madrid, à Manchester City et au Milan AC, les passements de jambe de celui que l'on a trop vite comparé à Pelé n'ont jamais conquis. Retour en dix dates sur le passage européen en demi-teinte d'une éternelle promesse.

26/08/2005 : Le « nouveau Pelé » choisit le Real Madrid

Un début d’aventure européenne qui prenait des allures de conte de fées. Auteur de quatre saisons d’excellente facture sous le maillot de Santos, Robinho commence à se faire un blase. À travers, entre autres, des vidéos YouTube sponsorisées « joga bonito » et un palmarès déjà bien fourni pour à peine 21 piges (deux championnats du Brésil et une finale de Copa Libertadores). Le genre de profil attrayant ne laissant pas insensible le Real Madrid. En pleine ère de grandiloquence et de faste avec les Galactiques, Florentino Pérez parfait sa collection de stars avec le nouveau joyau auriverde contre un joli chèque de 28 millions d’euros. Somme importante, mais pas de quoi néanmoins faire sourciller la presse pro-madrilène. Et pour cause, le gamin de São Vicente aux passements de jambe déconcertants débarque avec l’étiquette de digne successeur du roi Pelé.

29/08/2005 : « Et Dieu créa Robinho »

Si la légende brésilienne aux trois Coupes du monde n’a jamais tenté le grand saut de l’Europe, celui qu’on érige alors comme son héritier relève, lui, le pari. Un choix de la Casa Blanca des plus judicieux, au départ. Trois jours après son arrivée en Espagne, Robson de Souza n’a pas le temps pour les préliminaires. Lancé dans le grand bain de la Liga lors de la première journée par Vanderlei Luxemburgo, le néo-Madrilène laisse entrevoir de sacrées qualités. Vif, adroit dans les petits espaces, techniquement au-dessus du lot : il offre vingt minutes de pur régal contre Cadix (1-2). Récital parachevé grâce à son implication sur le but victorieux de Raúl. Au lendemain de cette entrée en matière clinquante, la presse espagnole adoube à l’unanimité le prodige. Les dithyrambes pleuvent de toutes parts pour celui portant le même numéro que Laudrup, Seedorf ou encore Figo : Marca titre en Une « ¡Buenisimo! », El Mundo « Une étoile est née » , tandis que As s’ose même à la formule « Et Dieu créa Robinho » . Le destin des grands en marche ?

Vidéo

23/12/2007 : Pièce maîtresse de la Casa Blanca

Au début, l’histoire se passe sans nuage dans le ciel de Madrid. Après deux saisons à subir la loi du Barça de son compatriote Ronaldinho, les Merengues renouent avec la grandeur. Sous la houlette de Fabio Capello, Madrid rafle en 2007 la Liga face au rival catalan grâce au décompte des confrontations directes (les deux clubs étant à égalité de points à la fin de saison). Robinho figure parmi les artisans majeurs de ce titre et signe cette année-là sans doute la meilleure saison de sa carrière. Pas étonnant donc qu’à l’époque, le fantasque brésilien affirme vouloir « rester à Madrid pour toujours » par la voix de son agent. Le temps des belles déclarations d’amour et des plus belles promesses.

01/09/08 : Arrivée en fanfare à Chelsea… Ou plutôt à Manchester City

Mais les sorties médiatiques des footballeurs sont davantage des déclarations de circonstance que de réels épanchements. Sortant pourtant de deux bonnes saisons au Real (93 matchs pour 19 buts toutes compétitions confondues), l’international de la Seleção voit sa troisième année changer de tournure. La faute à une blessure et à la venue pétaradante de Robben dans son couloir gauche qui vont le pousser peu à peu sur la banquette. La porte de sortie lui étant directement adressée, Robinho, bénéficiant d’une certaine hype, ne manque pas de convoitises. Chelsea s’invite notamment en tête des principaux prétendants afin de redonner de l’éclat au diamant auriverde. Le deal semble être entériné, d’autant que Chelsea met en vente des maillots floqués du joueur et ce dernier clame qu’il a « la tête à Chelsea » et ne veut « jouer que là-bas » . Du vent. Quelques heures seulement après cette déclaration, il s’engage pour 42 millions d’euros en faveur de Manchester City. Encore l’un des transferts records du championnat anglais à ce jour. À cette jolie quenelle vient s’ajouter un mémorable lapsus révélateur au moment de sa présentation à la presse : « Le dernier jour (du marché des transferts, ndlr),Chelsea a fait une offre formidable que j’ai acceptée. » Avant qu’un journaliste présent ne le reprenne. « Vous voulez dire Manchester ? » « Oui, Manchester. Désolé » , rétorque le nouveau Citizen. Une entrée en matière ratée, à l’image de son passage en terre anglaise.

26/10/2008 : Hat-trick contre Stoke City

Pourtant, à l’instar de ses premiers mois en Espagne, les débuts en Premier League se révèlent alléchants. Lors de son premier match sous sa nouvelle tunique, il inscrit un joli coup franc face à… Chelsea. Un mois plus tard, le néo-Mancunien se distingue en claquant un triplé contre les Potters de Stoke City. Quatorze buts au terme d’un premier exercice prometteur. Et quand on tape le cuir aux côtés de types comme Richard Dunne, Benjani ou Jô, c’est encore plus flatteur. Tout juste racheté par un consortium émirati, City pense alors avoir trouvé la tête de gondole idéale pour ses rêves de grandeur.

28/01/2010 : Le début du crépuscule
Sauf qu’avec Robinho, les promesses finissent par s’envoler progressivement. Une sale habitude. Illustration une nouvelle fois au commencement de sa seconde saison à City. Incapable de hausser son niveau de jeu, de se montrer décisif et mis au placard par Roberto Mancini (0 pion marqué à la mi-saison 2009/2010), Robinho peine à justifier son transfert onéreux. Et le désaveu évident, jusque-là occulté par ses fulgurances, apparaît aux yeux de tous. Le Brésilien ne possède pas la virtuosité de Ronnie ni l’efficacité d’Il Fenomeno. Il n’est qu’un joueur YouTube aux gestes superflus, au même titre que Denilson. En parallèle des terrains, les déboires s’accumulent. Son père spirituel, Pelé, le dégomme publiquement dans la presse, critiquant notamment sa vie extra-sportive. « Maradona était un mauvais exemple. C’était un excellent joueur, mais malheureusement, on a vu ce qu’il s’est passé avec lui. La majorité des journalistes parle de drogue dans le football, mais c’est injuste car il s’agit simplement d’un cas ou deux, comme ceux de Ronaldo et Robinho. » Le Brésil, un peuple solidaire dans la tourmente.

06/08/2010 : Parenthèse sud-américaine

Conscient de se trouver sur la pente descendante, le milieu de terrain obtient un prêt dans son ancien club, Santos, histoire de se refaire une santé. Un intermède salutaire, puisqu’en sept mois au Brésil, le bougre plante 12 buts en 20 rencontres. Surtout, il soigne son palmarès et apporte deux trophées de plus au Urbano Caldeira (une Coupe du Brésil et le championnat de São Paulo). Suffisant pour retrouver une once d’aplomb avant de retraverser l’Atlantique.

31/08/2010 : À Milan pour se relancer

Déjà adepte du transfert de dernière minute à Manchester City, Robinho remet le couvert au Milan AC. Deux jours après la venue de Zlatan Ibrahimović dans les rangs rossoneri, il débarque le dernier joueur du mercato (18 millions d’euros) avec la ferme intention de zapper sa déconvenue anglaise. Mais, aussi, de prouver que son statut de prodige ne reste pas qu’un lointain souvenir. À 26 ans et l’envie retrouvée, il rejoint un Milan de rêve comptant en attaque Zlatan, Pato et Ronaldinho. Renouveau ou énième désillusion en perspective ?

15/02/2012 : Arsenal entraperçoit le prétendu « nouveau Pelé »

Certainement la prestation la plus aboutie de son aventure milanaise. Lors du huitième de finale aller de la Ligue des champions face à Arsenal, le Brésilien va activement participer au succès des siens. De bien belle manière qui plus est. Bien mis sur les rails grâce à un bijou de Boateng, Robinho assure définitivement la victoire de l’escouade lombarde par deux fois. D’abord, d’une tête rageuse à la suite d’un beau travail d’Ibrahimović. Puis, servi de nouveau par celui-ci, il claque un doublé d’une jolie frappe à ras de terre. Galvanisé, le numéro 70 se permet d’ailleurs de ne pas remercier le géant suédois pour ses deux passes décisives, préférant célébrer ses buts en solo. Confiant, le bonhomme. Ou téméraire.

Juillet 2013: Dernier baroud d’honneur à Santos
Performance de haute volée, certes. Mais bien trop rare au regard de l’inconstance patente du Milanais. 34 matchs en Serie A pour 14 buts en 2010/2011, 28 pour six buts en 2011/2012 et enfin 23 pour seulement deux petits buts la saison dernière. Ou comment résumer sa carrière à travers trois saisons en Italie. Une technique remarquable, mais jamais mise au service de l’efficacité et de la régularité. Plus vraiment en odeur de sainteté à Milanello, Adriano Galliani, admnistrateur du club italien, a consenti à faire un effort financier pour lâcher l’ex-prodige à Santos. Comme le dernier aveu de l’échec Robinho en Europe. Ne reste désormais plus qu’à renouer avec la lumière au Brésil, là où Ronaldinho ou Fred se sont offert une seconde jeunesse. Bien loin de celles parfois trop ardentes sur la scène européenne. Le meilleur moyen de revêtir la liquette de la Seleção en vue du Mondial 2014 ? Gare, toutefois, aux fausses promesses.

Bonus :

02/08/2006 : L’embrouille avec Gravesen

Une photo souvenir de Robinho en Europe. En stage en Autriche à l’été 2006, les deux coéquipiers madrilènes en sont venus aux mains au cours de l’entraînement. Taclé par le Danois pour s’être un peu trop amusé avec lui, le Brésilien réagit en assénant un coup de poing à son assaillant. Chanceux, il a pu éviter la réponse du chauve grâce à l’intervention immédiate de ses compères. S’en prendre au Roy Keane danois en terme de caractère et d’engagement physique, il fallait sacrément oser. Chapeau bas.

Après la trêve internationale, place au festin !

Par Romain Duchâteau

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