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River l’invincible

Par Léo Ruiz, à Buenos Aires
River l’invincible

Deux ans après son retour de deuxième division, la pire période de son histoire, River Plate est de retour au sommet. Champion en titre, en course pour le doublé championnat-Sudamericana, séduisant et invaincu depuis 29 matchs, il est la référence actuelle du foot argentin. À la baguette : Marcelo Gallardo.

Au mois de juin dernier, Marcelo Gallardo est nommé nouvel entraîneur de River Plate. El Muñeco débarque sur les rives du Rio de la Plata accompagné principalement de doutes et d’inquiétudes. Le director técnico le plus titré de l’histoire du club, l’ancien Monégasque – encore un – Ramón Díaz, venait à la surprise générale de claquer la porte au nez des dirigeants du Millonarios. Le tout, quelques jours à peine après avoir remporté le Torneo Final, qui permettait aux hinchas du club de Nuñez de laisser en partie derrière eux la très douloureuse expérience de la B Nacional – la seconde division argentine – et de retrouver une fierté. Avec comme seule expérience le banc du Nacional de Montevideo, le meilleur pote de Christophe Galtier accumule les mauvaises nouvelles dès sa prise en main : le capitaine Cavenaghi est out pour plusieurs mois, le Colombien Carbonero (un des meilleurs joueurs de l’époque Ramón Díaz, dans les 23 de Pékerman au Brésil) file en Italie, le jeune et talentueux meneur de jeu Manu Lanzini se laisse séduire par les dollars d’Al-Jazira et El Lobo Ledesma rentre à Argentinos Junior avec son pote Riquelme. Cela fait beaucoup. Gallardo lui-même se dit publiquement préoccupé. Cinq mois plus tard, il file vers le doublé et fait tomber le record d’invincibilité du club.

29 matchs sans défaite, record du club

29 matchs consécutifs sans défaite donc, depuis la victoire jeudi soir sur la pelouse d’Estudiantes La Plata, en quart de finale aller de la Sudamericana. Soit un de plus que les précédents records du club – sous l’ère professionnelle – des saisons 1941/1942 et 1994/1995 (Gallardo était alors déjà là, à 18 piges, au poste de meneur de jeu). Le dernier revers de River Plate date du 6 avril dernier, lors d’un match de championnat à Córdoba, contre Belgrano (2-1). Une défaite pour un but qui n’en était même pas un (la balle n’avait pas entièrement franchi la ligne), dans les dernières minutes du match. Exceptionnelle, la série en cours excite supporters et médias, et rivalité oblige, elle commence sérieusement à agacer les fans de Boca. Ces derniers se seraient bien vus y mettre un terme lors du Superclásico de début octobre (1-1), sous la pluie du stade Monumental. Mais M. Vigliano – qui a expulsé Gago en première période pour une main inexistante – et le coaching gagnant de Gallardo en ont décidé autrement. Ne reste donc au peuple xeneize que l’espoir d’une rapide première défaite des Gallinas sous l’ère Gallardo, et des statistiques, toujours des statistiques : à la tête de Boca, Julio Falcioni avait tenu 37 matchs entre 2011 et 2012, Carlos Bianchi 40 en 1999.

L’effet Gallardo

Mais ce River-là ne se résume pas aux chiffres. Il séduit dans le jeu. Alors que les pertes de l’intersaison laissaient envisager une baisse de cadence du champion en titre, c’est le contraire qui s’est produit. Gallardo est allé chercher des revanchards : les Uruguayens Sánchez et Mora, écartés comme des malpropres par Ramón Díaz, et l’élégant meneur de jeu Pisculichi, revenu de 7 ans de vacances en Chine et au Moyen-Orient. Il a calé à la récupération le jeune Kranevitter, avenir de l’Albiceleste, qui s’est malheureusement cassé le pied le mois dernier contre Independiente. Derrière, c’est du solide : seulement 7 buts encaissés en 13 journées. Devant c’est flamboyant : déjà 10 buts pour le seul Teo Guttiérrez. Revenu de l’enfer, River s’est remis à faire peur, notamment chez lui. Dynamique, l’équipe semble parfois être dirigée par Bielsa : grosse participation des latéraux (Vangioni a d’ailleurs été convoqué par Martino dernièrement), un onze fixe, un pressing haut. Une confiance maximum. Mené sept fois au score à l’extérieur, le Millo est toujours revenu. Selon Rodolfo D’Onofrio, le président du club, le mérite revient avant tout à Francescoli, le directeur sportif. « Enzo nous parlait déjà de Gallardo au tout début du projet, quand Ramon était l’entraîneur et la référence. Il avait une totale confiance en lui. »

Objectifs en pagaille

Imbattable, séduisant, ce River doit désormais conclure. Gagner. Éliminé aux pénos par Rosario Central en Coupe d’Argentine, il lui reste deux grands objectifs : le bicampeonato en championnat, dans lequel il possède 4 points d’avance sur Lanus à 6 journées de la fin, et la Sudamericana, la Ligue Europa d’Amérique du Sud. Depuis la Supercopa 1997, contrairement à l’ennemi du Sud de la ville qui a empilé les coupes (11 !), aucun titre continental n’est à signaler du côté de la salle des trophées du Monumental. Si River passe l’Estudiantes de Pellegrino en quarts, c’est justement Boca qui pourrait se présenter en demies. Pour une revanche de 2004, de 2000, de 1994 et de 1978. Pour une grande première : les Poules n’ont jamais éliminé les Cochons sur la scène internationale. Encore un défi qui devrait plaire à Marcelo Gallardo, et lui permettre d’écrire un peu plus sa légende dans le club qui l’a formé et envoyé en France et en sélection. Et à qui il a déjà offert 6 titres de champion, une Libertadores et une Sudamericana en retour. En attendant la suite.

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