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En athlétisme, on a vu des choses hors normes, insiste-t-il. Eliud Kipchoge, même si son record n’a pas été homologué car réalisé dans des conditions particulières, est le premier homme à avoir couru le marathon en moins de deux heures (en 2019). En octobre, les records du 10 000 m et 5 000 m ont été pulvérisés. Malgré la pluie et le froid, la Néerlandaise Sifan Hassan a battu de 25 secondes le record d’Europe du 10 000 m de Paula Radcliffe . Enfin, début décembre, le Kenyan Kibiwott Kandie a amélioré de 29 secondes le record du semi-marathon ». Un exploit bientôt imité chez les femmes par l’Éthiopienne Abadel Yeshaneh, en février aux Émirats Arabes Unis. Or, à la date de ces exploits, aucun des deux athlètes ne faisait partie du programme du passeport sanguin.
Une étrangeté quand certains spécialistes préfèrent se raccrocher aux améliorations techniques : entraînement plus pointu, lièvres de haut niveau (41 pour Kipchoge sur marathon !), guidage lumineux et autres chaussures magiques. Le médecin du sport y voit plutôt le recours à de nouveaux médicaments en cours d’essais cliniques (la fameuse phase 3 que les vaccins à la covid-19 ont passée avec succès). De nouveaux médicaments pas encore commercialisés. De nouvelles molécules, dites inhibiteurs de la prolyl-hydroxylase (HIF-PHI).
« L’Agence mondiale antidopage (AMA) a introduit les stabilisateurs du HIF sur la liste des substances interdites dès 2011 et le premier cas de dopage, en avril 2015, a été découvert en France », déroule encore le médecin. Huitième du 20 km marche des Jeux de Londres 2012, Bertrand Moulinet était alors tombé pour usage de FG-4592, un médicament stimulant la production endogène d’EPO.
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« L’EPO est un produit excessivement difficile à manier. Il faut savoir quand se l’injecter, il faut le conserver au frais. Et surtout, il ne peut être administré que par intraveineuse ou injection sous cutanée. Or là, on parle de simples cachets à avaler ! ».
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Le danger est imminent. Il est déjà là, en vérité, puisque l’on parle également de produits très difficiles à détecter. « En France, ceux qui ont été « chopés » l’ont été parce que la séquence du produit était connue du laboratoire de Châtenay-Malabry ». Or, ces stabilisateurs du HIF sont comme la Covid-19, ils possèdent des variants ou plus exactement certains laboratoires développent leur propre molécule dont on ne connaît pas le détail précis.
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