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Ribéry, ce petit cochon

Par Mathieu Faure
4 minutes
Ribéry, ce petit cochon

Le Français était partout. Partout. Partout. À l'origine de deux buts sur trois, le numéro 7 du Bayern a enterré le Barça à lui tout seul. Cela dit, c'est un ouvrage collectif exceptionnel. Une machine. Rien n'est laissé au hasard. Pour preuve, même Arjen Robben brille sur la durée. C'est dire.

Neuer (6) : Une paradette sur une frappe de Pedro au cœur de la première mi-temps, deux tirs à négocier en seconde, bref, un match plutôt tranquille pour le portier allemand. Point mode : il portait un cuissard sous son short, comme Andre Agassi, époque postiche.

Lahm (8) : Le capitaine. Avant, il y avait débat sur le CV du meilleur latéral droit du monde. Depuis plusieurs mois, il n’y a plus photo. C’est lui. L’Allemand est en confiance et enquille les prestations exceptionnelles. Que ce soit offensivement ou défensivement, tout ce qu’il fait est parfait. Au sommet de son art. Remplacé par Rafinha, venu participer à la fête avec ses potes entre deux devoirs de vacances.

Boateng (7) : Le frère de Kevin-Prince se voyait prendre le bouillon pendant 90 minutes. Le défenseur central s’était farci toutes les vidéos de Lionel Messi sur YouTube, au cas où. Au lieu de ça, on lui a refilé David Villa et Cesc Fàbregas dans les gambettes. Trop facile pour lui. Psychologiquement au-dessus. Physiquement, on n’en parle même pas. Il peut garder le même maillot pour la finale. Il est immaculé.

Van Buyten (6,5) : Un mec qui a connu une campagne européenne 2004 avec l’OM de Camel Meriem n’avait rien à craindre du Nou Camp. Il a remplacé l’omniprésent Danté et s’est parfaitement intégré au schéma défensif du Bayern. Un taulier du haut de son mètre quatre-vingt-dix-sept. Il a posé ses couilles sur le front des Barcelonais. Physiquement, on entend.

Alaba (8) : Ce type n’a jamais connu le Mur de Berlin ni même Franck Ribéry puceau. Et pour cause, il est né en 1992. À 20 ans, l’Autrichien est en train de devenir un titulaire indiscutable au poste de latéral gauche. Il est monstrueux. Sa transversale-diagonale qui régale Robben sur l’ouverture su score est un modèle. Il a fait de la ligne droite du Nou Camp son couloir de sprint. Prêt à régner pour quinze piges. Facile.

Javi Martínez (6) : Il aurait pu jouer dans le camp d’en face, mais il a préféré la rigueur et la discipline tactique allemande. Avec Bastian Schweinsteiger à ses côtés, l’Espagnol peut jouer avec des Scholl aux pieds. Il est bien chaperonné. L’ancien de Bilbao gratte, ratisse et transmet sans transpirer. Précieux. Remplacé par Tymoshchuk dont on s’est souvenu de l’existence ce soir. Sympa pour mettre à jour les nécros.

Schweinsteiger (7) : On se souvient de son visage en pleurs, déchiré par une adolescence difficile, lors de la finale de l’an dernier après son tir au but raté contre Chelsea. Sur la pelouse des amoureux du tiki-taka, le milieu de terrain du Bayern était en mode « triangle » FIFA. Son jeu en profondeur est un délice. Comme sa manière de ressortir un ballon chaud. Remplacé par Luiz Gustavo qui a continué l’œuvre de son collègue, notamment sur le deuxième but, puisque c’est lui qui décale Ribéry dans l’intervalle.

Robben (8) : Cet homme est incroyable. Il ne possède qu’un seul dribble depuis 2001 : crochet extérieur. TOUT LE MONDE LE SAIT. Et pourtant, ça marche encore et encore. Comme à la 49e où il s’amuse d’Adriano avant de nettoyer la ficelle de Víctor Valdés pour l’ouverture du score, devenant ainsi le premier joueur à marquer un but à l’aller et au retour dans une confrontation directe avec le Barça depuis Juninho en 2009. Avant son but, le Batave avait encore raté des occases par crevardise. Celui-là, c’est le Robben que l’on aime.

Ribéry (9) : Et si c’était lui, le prochain Onze d’or ? En tout cas, le numéro 7 était partout. Il a d’abord superbement défendu sur Daniel Alves (avec Alaba en renfort). Une fois le latéral brésilien complètement hors circuit, il a commencé son entreprise de destruction. Étape une : superbe appel suite à un décalage de Luiz Gustavo et caviar pour Piqué, qui est obligé de nettoyer le petit filet de Valdés du genou. Étape 2 : il prend trois mètres en un mètre à Song avant de centrer du gauche sur le crâne de Müller. Un patron technique. Il n’a jamais semblé aussi fort en club qu’en ce printemps 2013.

Müller (8) : Difficile de faire aussi bien qu’à l’aller, mais solide quand même avec son petit caramel habituel. On a beau le voir évoluer toutes les semaines, le milieu de terrain offensif allemand est un joueur d’une intelligence rare. Il ne ressemble à rien, mais sait tout faire. Et plutôt bien. Avec 8 buts en 12 matchs de Ligue des champions, le numéro 25 s’impose comme le bonhomme de cette campagne 2013. Pourtant, personne ne parle de lui…

Mandžukić (6) : Il n’était pas du pique-nique du match aller et tenait à se faire pardonner cette absence. Même s’il n’a pas marqué, il a été difficile à bouger et son jeu dos au but a vraiment emmerdé l’axe barcelonais. Pour un attaquant, son travail défensif est un délice dont profitent ses coéquipiers. S’ils brillent, ils le doivent beaucoup au travail du Croate. Par contre, ses bras sont beaucoup trop longs pour son corps. Malaise.

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Par Mathieu Faure

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