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« Reprendre le flambeau du foot de haut niveau en Haute-Savoie »

Propos recueillis par Régis Delanoë
« Reprendre le flambeau du foot de haut niveau en Haute-Savoie »

Actuel sixième de son groupe de CFA avant d’affronter la réserve de l’OL ce week-end, le FC Annecy rebâtit sur les cendres d’Évian Thonon Gaillard, mis en redressement judiciaire en août. Tout juste promu, ce club historique de la région vient d’enchaîner trois accessions lors des quatre dernières saisons et a engagé trois vétérans installés dans la région : Olivier Sorlin, Cédric Barbosa et Nassim Akrour. Mais le président Stéphane Loison l’assure : pas question de lâcher l’ADN qu’est la formation.

Fondé en 1927, le FC Annecy a déjà connu le monde professionnel par le passé…Oui, le club a même évolué en D2 à l’époque, à la fin des années 80 et jusqu’au dépôt de bilan au milieu de la décennie suivante, jusqu’à quasiment disparaître. Un gros travail de fond a été entrepris depuis une douzaine d’années pour reconstruire le club en partant de la base : la formation. L’idée, c’était de créer un pôle de performance en Haute-Savoie en faisant monter successivement toutes les équipes de jeunes, ce qui a été réussi progressivement avec les U15, U17, etc. Ce gros travail de formation commence à payer au niveau de l’équipe première, à mesure que ces jeunes l’intègrent, jusqu’à connaître trois accessions successives sur les quatre dernières saisons, de la DHR jusqu’au CFA aujourd’hui.

Comment êtes-vous parvenu à monter autant d’échelons en aussi peu de temps ?La jeunesse et le talent d’abord. La saison de DHR, l’équipe avait vingt et un ans de moyenne d’âge.

On part du principe que des jeunes intelligents, c’est un gain de temps énorme en matière d’apprentissage du haut niveau sur un terrain de football.

Avec notre politique de formation, on est parvenus à constituer un groupe de jeunes passionnés par le football, avec la tête sur les épaules. On part du principe que des jeunes intelligents, c’est un gain de temps énorme en matière d’apprentissage du haut niveau sur un terrain de football. L’autre raison, c’est qu’on a su convaincre le meilleur entraîneur de la région pour notre projet : Michel Poinsignon, qui est arrivé en 2011 avec sur le CV de grosses réussites avec d’autres équipes du coin, Rumilly et Chambéry, et qui a beaucoup œuvré dans ces montées successives en bonifiant le travail en amont des éducateurs, jusqu’à son départ en fin de saison dernière.

Quand vous dites que le FC Annecy est un club formateur, concrètement de combien de jeunes vous occupez-vous ?Le FC Annecy, c’est plus de 350 licenciés, dont 110 gamins en sport-études, de la sixième à la terminale, pour 100% de réussite au bac. Encore aujourd’hui, dans le groupe de l’équipe première, il y a 70% des joueurs qui sont issus de notre formation et c’est une vraie fierté.

Pendant quelques saisons, il vous a fallu cohabiter avec ETG, qui s’était installé au parc des sports d’Annecy, « votre » stade… Oui, et la cohabitation n’a pas toujours été facile d’ailleurs… L’année où ETG monte en L2, on cohabitait encore, mais quand le club est monté en L1, on a été gentiment prié d’aller jouer ailleurs, sur un terrain annexe. On était clairement le petit poucet et, plutôt que de se braquer face à cette situation, on a décidé de transformer cette contrainte en opportunité et on a conclu un partenariat avec ETG pour devenir son club formateur, alors qu’on était jusqu’alors en lien avec Saint-Étienne. L’entente s’est alors mieux passée.

La chute récente d’ETG, quelque part, c’est inespéré…

Il est évident que la cohabitation a été compliquée, notamment au niveau économique avec les sponsors qui préféraient soutenir ETG que nous.

Il faut reconnaître à ETG un grand mérite : celui d’avoir attiré un public haut-savoyard au stade en même temps qu’avoir convaincu les acteurs économiques de la région de sponsoriser une équipe de football. Les saisons de Ligue 1 ont été une grosse locomotive pour la popularité du football dans la région. Nous concernant, il est évident en revanche que cette cohabitation a été compliquée, notamment au niveau économique avec les sponsors qui préféraient soutenir ETG que nous, qui étions dans la même zone de chalandise…

N’empêche, il y a un beau flambeau à reprendre, non ?Bien sûr, sur les trois niveaux : le sportif, l’économique et le populaire. En DHR, on jouait devant à peine 80 personnes, les familles des joueurs. Le week-end dernier, on se qualifie en Coupe de France contre Grenoble en jouant à domicile devant 2 000 personnes. On séduit, je pense, grâce à notre identité locale. Le public suit, mais aussi les sponsors, qui apprécient ce côté identification : sur le terrain, il y a le gamin du voisin, le frère d’un salarié…

Dans l’effectif, il y a aussi trois joueurs bien connus : Olivier Sorlin, Cédric Barbosa et Nassim Akrour. Comment sont-ils arrivés là ?

Sorlin, Barbosa et Akrour connaissent très bien la région et le contexte, ils ont une mentalité super saine et s’inscrivent parfaitement dans les valeurs du club.

Ce sont trois recrues tardives, conséquence directe du placement en redressement judiciaire d’ETG pendant l’été. De nouveaux partenaires sont arrivés, ce qui nous a permis de disposer de moyens financiers plus conséquents que ce qu’on avait imaginé au départ. Le premier à s’être montré intéressé par le projet, c’est Sorlin, puis Akrour et enfin Barbosa. Aux trois, on a joué la transparence : venez chez nous deux ou trois semaines vous entraîner pour voir si ça vous plaît vraiment avant de vous engager. Il se trouve que les trois connaissent très bien la région et le contexte, ils ont une mentalité super saine et s’inscrivent parfaitement dans les valeurs du club. Ils ont totalement adhéré au fait de continuer l’aventure avec un groupe qui, sans eux, a vingt-quatre ans de moyenne d’âge.

Ils viennent seulement pour encadrer les jeunes ou pour gagner leur place dans le onze de départ ?Je peux vous assurer qu’ils sont compétitifs et motivés à 300% ! Du fait des signatures tardives, ils n’ont pas encore beaucoup joué, mais ils postulent, bien sûr. Nassim Akrour était titulaire le week-end dernier, Cédric Barbosa est entré en cours de jeu et Olivier Sorlin a déjà joué, avant de devoir faire une pause pour soigner un souci musculaire.

Y a-t-il une leçon à tirer des échecs d’Annecy au début des années 90 et d’ETG récemment ?Il faut se méfier des dérives de l’argent et du court terme. Dès le niveau DHR, on voit déjà quelques joueurs mercenaires qui viennent prendre de l’argent. Ce n’était pas dans notre philosophie à l’époque et ça ne doit jamais l’être. Maintenant, on est arrivés à un niveau où il y a des entraînements tous les jours et où il n’est pas facile pour les joueurs qui ont des temps-pleins de tout gérer. C’est le rôle du club de les accompagner dans leur projet, par exemple en compensant financièrement un passage à temps partiel. Mais on doit garder en tête que si un jour, on perd des partenaires financiers, le club s’en remettra avec sa base : ses jeunes, qu’on sait former.

L’objectif cette saison, c’est vraiment le maintien ou viser encore plus haut ?Ce n’est pas un discours de faux modeste de dire qu’on joue le maintien cette saison.

On remarque déjà en ce début de saison qu’il y a une grosse différence de niveau entre le CFA2 et le CFA, donc faisons attention à se maintenir, déjà.

On est une petite équipe de CFA. Prenez la concurrence, comptez le nombre de contrats fédéraux dans leurs effectifs et comparez. On remarque déjà en ce début de saison qu’il y a une grosse différence de niveau entre le CFA2 et le CFA, donc faisons attention à se maintenir, déjà. Sorlin, Akrour et Barbosa sont venus là pour ça. Pour l’avenir en revanche, il est vrai que la chute d’ETG change la donne. Quand ETG était là, notre seule ambition était d’accéder au plus haut niveau amateur possible, car la Haute-Savoie peut difficilement avoir deux clubs pros. Cette limite haute n’existe plus désormais, donc on peut se fixer d’autres objectifs. Reprendre le flambeau du foot de haut niveau en Haute-Savoie, ça peut en être un. Mais vraiment, gardons la tête froide, il est hors de question de commencer à recruter à gogo et de perdre notre âme.

Vous repartez cette saison avec un nouvel entraîneur, Hélder Esteves…Michel Poinsignon a une obsession : ne pas faire la saison de trop dans un club. Il y a un an, il s’était engagé à faire une cinquième saison avec nous et pas plus, d’autant qu’on n’imaginait vraiment pas à l’époque monter en CFA ! On a donc anticipé en préparant le terrain pour Hélder Esteves, amené à lui succéder. Il est arrivé en 2014 comme entraîneur adjoint et joueur. Son profil est très intéressant : il a connu tous les niveaux au cours de sa carrière : de la DH à la L1 avec Auxerre. C’est à la fois quelqu’un de rodé au professionnalisme, mais qui a aussi conscience des contraintes d’un club amateur qui possède dans son effectif des joueurs qui ont un boulot à côté. La saison dernière, il a entraîné les U19, une manière à la fois de le voir en situation et de gagner du temps en entraînant les gamins qui sont amenés à intégrer l’équipe première.

Après sept journées, vous êtes actuellement sixièmes de votre groupe de CFA avec deux victoires, deux nuls et trois défaites. Quel premier bilan tirer du début de saison ?Si on est sixièmes à la fin de la saison, je signe tout de suite !

Par rapport à notre feuille de route, on est sur la marche haute.

Vraiment, c’est un bilan plus qu’honorable, d’autant que ces premiers matchs ont été disputés en grande partie sans nos trois recrues phares. Par rapport à notre feuille de route, on est sur la marche haute. L’idée, c’est de continuer sur cette voie en essayant d’éviter de se trouver dans la situation où on est dans l’urgence de résultats tous les week-ends. Ne pas se faire peur, ce serait bien.

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Propos recueillis par Régis Delanoë

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