Les supporters bretons pourront toujours venir armés de confettis et de serpentins, recevoir l'Udinese leur rappellera surtout que cette campagne d'Europa League fut celle des occasions manquées. Le schéma du match aller disputé dans le Frioul allait ainsi se reproduire, peu ou prou, lors de chaque rendez-vous européen. Rennes mène, Rennes semble maîtriser son sujet, Rennes se créer des occasions, Rennes se voit franchir un cap, mais Rennes ne parvient jamais à faire le break, et se fait rejoindre, voir dépasser, comme face à l'Udinese (2-1). Au final, Rennes consterne.
Pour expliquer la répétition de ce fatal scénario, Antonetti n'a cessé de mettre en avant la jeunesse de son effectif. Sans doute, à raison, car la naïveté n'a cessé de marquer les prestations rennaises. Le talent, aussi. Car on ne bouscule pas l'Atlético ou l'Udinese sans un minimum de qualités. Les Italiens se déplaceront d'ailleurs en Bretagne avec en tête, le souvenir de la générosité des attaquants rennais qui leur avait évité de débuter leur campagne d'Europa League par un faux pas. Question : où en serait les Rouges et Noir avec un vrai numéro 9 ?
Antonetti positive
Rennes a souvent été accusé de contribuer à un mal français : s'arracher en Ligue 1 pour bénéficier du statut d'européen, avant de s'acquitter de ses obligations continentales en traînant des pieds. Plutôt faux à l'examen de la campagne du Stade Rennais. Antonetti a généralement limité le turn-over au strict nécessaire : faire souffler quelques éléments éreintés, pour aligner des onze pas loin d'être type. Les amateurs de polémique pourront toutefois s'en donner à coeur joie mercredi soir, puisque l'entraîneur corse a décidé de faire largement tourner son effectif.
Jirès Kembo, Romain Danzé et Kévin Théophile-Catherine, sont ainsi laissés au repos, et Yann M'Vila est suspendu. L'occasion de faire débuter « deux, trois joueurs » , selon Antonetti. Le volubile coach, plutôt que de ruminer sa frustration, préfère positiver au moment où Rennes s'apprête à laisser libre sa place sur la scène européenne, car l'Europe League « a permis de concerner tout le monde. » Mercredi soir, la réception de l'Udinese devrait ainsi donner l'occasion à Stéphane Dalmat de faire son retour dans le groupe, à Boukari de retrouver une place de titulaire, et à Brahimi de tester à nouveau ses jambes en cristal.
Si Rennes n'est pas encore mathématiquement éliminé de l'Europa League, l'Udinese n'est, lui, pas encore assuré de sa qualification. Deuxièmes du groupe I, derrière l'Atlético, la faute à un goal-average défavorable, les Bianconeri viendront en Bretagne pour gagner et tenter par la même de ravir la première place aux Espagnols, promis à quelques coups dans le buffet au Celtic Park. Mais, attention, si les Rouges et Noir se loupent à foison lors des échéances décisives, ils restent capables de se sublimer quand l'enjeu disparaît.
Par Thomas Goubin
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