- C3
- Rennes/Atletico (1-1)
Rennes mal payé
Supérieur physiquement à l'Atlético, le Stade Rennais a laissé échapper la victoire dans les dernières minutes, sur une faute d'inattention. Malgré le nul, la qualification est encore à portée.
Rennes 1-1 Atlético Madrid
Buts : Montaño (56è) pour Rennes ; Juanfran (87è) pour l’Atlético
« Jean-Armel Kana-Biyik m’a dit qu’il allait lui faire la misère » . La phrase est de Victor Hugo Montaño, à propos de son compère colombien de l’Atlético, Radamel Falcao. A l’image de son robuste défenseur central, le Stade Rennais ne craint pas les Espagnols et leur maxi-buteur colombien. Solides et parfois dévastateurs en Ligue 1 (Carteron et Bazdarevic en témoigneront), les Bretons abordent l’esprit revanchard ce deuxième match de poule d’Europa League. Frustrés par leur défaite pour le moins sévère face à l’Udinese, ils voient dans la venue des colchoneros une belle occasion de se relancer dignement dans le plus beau groupe de la compétition. L’adversaire, c’est un peu l’incertitude. Que vaut l’Atlético aujourd’hui ? Son début en Liga a été poussif, mais il peut être expliqué par les départs tardifs de ses deux latinos d’attaquants, Aguero et Forlan. Pas n’importe qui. Diego, et surtout Falcao sont arrivés en urgence, et n’ont pas tardé à s’adapter. En une semaine et trois matchs à domicile, le buteur colombien a planté six pions et s’est mis le Calderon dans la poche. Sauf que le Barca et sa manita sont passés par là, balayant les premières certitudes madrilènes.
Falcao sevré de ballons
Manzano lance son équipe-type dans un stade de la route de Lorient pas loin d’être comble. Côté rennais, Mavinga, M’Vila et Pitroipa sont sur le banc. Pas de temps d’observation dans ce match, les deux équipes s’engagent à fond. La première demi-heure est équilibrée et rythmée, même si les deux équipes ne se procurent pas d’occasions franches. Excellent joueur de tête, entre autres, Falcao a trouvé deux clients aériens avec la crête blonde de Mandjeck et Kana-Biyik. Les Afro-bretons bousculent leurs adversaires physiquement, et prennent peu à peu le match en main. Pressés très haut, les milieux espagnols sont incapables de trouver leur pépite colombienne devant, et enchainent les fautes et les pertes de balle. Perea descend Catherine à côté du poteau de corner, mais le capitaine colchonero trompe l’arbitre turc en faisant le coup du « je me suis pris une claque au passage » . Carton jaune pour les deux joueurs. La route de Lorient se chauffe, danse, chante, et pousse ses joueurs. Coup sur coup, Kembo, puis Montaño titillent les poteaux de Courtois. Mi-temps, 0-0. Mais un bon 0-0, comme on dit.
Rennes craque encore
Le match reprend exactement sur le même schéma. Les locaux sont plus présents, plus agressifs, plus puissants. Montaño frappe à côté, puis Courtois sort la frappe de Dalmat. Rennes insiste, sent que ce n’est pas loin. 56è minute de jeu, Costil relance à la main pour Catherine, qui trouve Montaño dans l’axe. Un premier une-deux, puis un deuxième avec Dalmat, et le Colombien ouvre le score d’une belle frappe des 25 mètres sur laquelle Courtois est trop court. Ca fait 1-0, et c’est largement mérité. Dans les tribunes, Mika Pagis a apprécié. Dalmat, lui aussi passé par Marseille, Sochaux et Rennes, a trouvé son rythme et joue de plus en plus juste. L’Atlético réagit timidement par Diego, mais Costil est lui aussi dans son match et détourne du bout des gants sur son poteau. Pitroipa prend la place de Kembo, et Hadji celle de Montaño. La technique pour le physique. Reste qu’Antonetti ne veut pas revivre l’expérience udinoise et bétonne son milieu de terrain, en lançant M’Vila pour Dalmat, ovationné. Le Stade Rennais croit tenir sa victoire de prestige, mais va une nouvelle fois craqué dans les dernières minutes. Un corner joué rapidement par Diego, les défenseurs ne se sont pas replacés et Juanfran en profite pour égaliser. La seule absence du match pour la défense rennaise, mais elle coûte cher. Kana-Biyik a bien tenu sa promesse, maitrisant Falcao, mais Rennes n’a pas su en profiter. C’est le métier qui rentre.
Leo Ruiz
Par