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Rennes : Julien Stéphan n’est pas content

Par Alexis Billebault, à Dijon
Rennes : Julien Stéphan n’est pas content

Samedi soir, Rennes a logiquement perdu à Dijon (2-1), et Julien Stéphan a fracassé son équipe devant la presse, ce qu’il avait toujours soigneusement évité de faire. Nommé il y a presque un an, l’entraîneur du club breton assure que le Stade rennais doit « cesser de se bercer d’illusions ».

Une colère froide. Les mâchoires serrées, l’œil noir, des phrases ciselées. On ne sait pas si, dans l’intimité d’un vestiaire ou d’une salle de réunion, Julien Stéphan est capable de monter dans les décibels et d’avoir recours à un vocabulaire beaucoup plus trash que celui utilisé samedi soir à Dijon, mais le résultat est le même. L’entraîneur du Stade rennais n’a pas explosé devant les journalistes, mais ses joueurs ont sans doute déjà eu droit à quelques punchlines bien senties. Face au DFCO, Rennes a à peu près tout fait à l’envers, hormis une poignée de minutes en première période, et un gros quart d’heure en seconde. Assez pour mener au score à l’heure de jeu, grâce au Brésilien Raphinha, auteur de son second but de la saison, mais contraint de quitter la pelouse en boitant, à cause d’un coup reçu au pied gauche quelques minutes plus tôt. Mais trop peu pour résister à la remontada dijonnaise, ficelée en moins d’un quart d’heure, avec Sammaritano comme symbole (un but, une passe décisive pour Chouiar). D’ailleurs, comme l’ont montré les images de Canal +, Clément Grenier, en revenant sur le terrain après quinze minutes de repos pas vraiment méritées, avait bien senti que quelque chose n’allait pas. « On se fout dans la merde tout seuls » , avait dit l’ancien Lyonnais à ses coéquipiers qui l’escortaient dans le couloir menant à la pelouse.

« J’ai honte de cette prestation »

Stéphan a donc employé des mots qui claquent pour résumer une soirée ratée, laissant Rennes à une tristounette onzième place avec 18 points, alors que Dijon, dix-septième, n’en compte jamais que trois de moins : « J‘ai honte de cette prestation. On a manqué de tout, ça a été le néant dans presque tous les domaines. C’est une grosse désillusion, Rennes est très loin du compte. C’est une faillite collective. » Après avoir admis que son équipe avait eu de la chance de mener au score « face à un adversaire qui a montré de vraies valeurs » , le successeur de Sabri Lamouchi le 3 décembre dernier a une nouvelle fois tiré la sonnette d’alarme. Ce n’est pas la première fois de la saison. Entre le 25 août et une victoire à Strasbourg (0-2) et le 27 octobre, au soir d’un succès arraché dans les derniers instants face à Toulouse (3-2), Rennes avait passé deux mois à marcher à côté de ses pompes et à ne pas gagner un match (quatre nuls, six défaites toutes compétitions confondues), voyant le podium s’éloigner et son avenir en Ligue Europa s’assombrir. À plusieurs reprises, déjà, le fils de Guy s’était inquiété de la situation, mais sans jamais utiliser la sémantique de samedi soir.

« Nous n’avons aucune marge »

Éliminé en Ligue Europa après quatre journées, installé dans le ventre mou d’un championnat où les écarts sont si réduits que Jocelyn Gourvennec, consultant à Canal+, a tenté de dédramatiser la situation de son ancien club (1991-1995), Rennes est pourtant dans le dur. « Nous n’avons aucune marge. Il y a une nécessité de remettre de l’ordre dans les choses, mais quand je vois ce match, il y a de quoi s’interroger sur le caractère de l’équipe. C’est très flagrant. Il y a un problème d’état d’esprit, et il faut que Rennes cesse de se bercer d’illusions. » Les premiers mois de Stéphan à la tête du club breton, symbolisés par une victoire en finale de Coupe de France face au Paris-SG (2-2, 6-5 aux tab) et un huitième de finale en C3 perdu contre les Anglais d’Arsenal (3-1, 0-3) sont loin. Depuis trois mois, Rennes déçoit en championnat, après un début de saison enthousiasmant, son aventure européenne est terminée avant même le déplacement au Celtic jeudi et la réception de la Lazio le 12 décembre prochain, et certains de ses cadres, tels Clément Grenier, Damien Da Silva ou Mbaye Niang, ne sont pas dans la forme de leur vie.

« Je ne veux pointer personne du doigt. C’est un problème collectif, nous sommes beaucoup trop loin du compte. Si nous continuons comme ça, il pourrait nous arriver des mésaventures » , a résumé le coach breton. Autrement dit jouer le maintien plutôt que les places européennes, ce qui ferait forcément désordre pour un club très à l’aise financièrement et dont l’effectif n’est pas le plus moche de Ligue 1. Le banc rennais, qui depuis le départ de Philippe Montanier en janvier 2016, a vu se succéder Rolland Courbis, Christian Gourcuff et Sabri Lamouchi, n’est pas le plus stable de Ligue 1, puisque aucun des trois n’est resté plus de dix-huit mois en place. Stéphan, qui connaît la maison par cœur, le sait. Et on a hâte de voir comment les joueurs rennais, qui, comme les autres footeux, détestent se faire fracasser en public, réagiront à la sortie médiatique de leur coach estampillé meneur d’hommes. Premiers éléments de réponse contre le Celtic jeudi et Saint-Étienne dimanche.

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