- Ligue 1
- J15
- Rennes-ASSE (2-1)
Rennes bat Saint-Étienne sur le gong
Bien lancé par un but de Loïs Diony qui n'avait plus marqué depuis quasiment un an, Saint-Étienne a finalement été renversé par le Stade rennais. Qui a montré un visage plus ambitieux, et s'est imposé dans le temps additionnel grâce à une tête de Da Silva pour infliger aux Verts de Claude Puel leur première défaite.
Rennes 2-1 Saint-Étienne
Buts : Raphinha (25e)et Da Silva (93e) pour Rennes // Diony (19e) pour Saint-Étienne
À quoi va bien pouvoir penser Loïs Diony en rentrant chez lui, ce dimanche soir ? À son premier but (libérateur ?) inscrit depuis presque un an, ou au mauvais résultat de son Saint-Étienne pour le compte de la quinzième journée de championnat ? Surtout, que répondrait-il si quelqu’un lui demandait de choisir entre sa réalisation et un succès de l’ASSE ? Difficile de se mettre dans sa tête en vérité, et de savoir si l’attaquant voit le verre à moitié plein ou à moitié vide en ce début de mois de décembre. Ce qui est en revanche certain, c’est que Damien Da Silva aura la banane et ne se posera pas de question de son côté. Car au Roazhon Park, l’ancien de Dijon a d’abord hurlé de joie en ouvrant le score avant d’être déçu par l’égalisation du Stade rennais. Et par le coup de tête décisif du défenseur sur le gong, infligeant aux Verts de Claude Puel leur première défaite et rapprochant les Bretons des équipes de tête. Mais si Sainté perd là l’occasion de s’installer sur le podium, c’est parce qu’il n’avait pas les mêmes crocs et la même ambition que le buteur du temps additionnel.
Deux buts comme plat, mais le dessert ?
19e minute. Alors que les Rennais viennent de se procurer les meilleures situations (arrêt de Ruffier devant Del Castillo, frappe non cadrée de Niang ou penalty réclamé par Hunou), Diony calme tout le monde en ouvrant le score sur corner en deux temps. Une libération pour l’attaquant, muet depuis… le 16 décembre 2018. Un peu plus, et l’année symbolique allait humilier le Vert. Sauf que cette réalisation ne sert pas à grand-chose, en réalité : puisqu’ils ne sont jamais menés très longtemps cette saison (111 minutes en tout, personne ne fait mieux en Ligue 1), les Bretons égalisent très vite par Raphinha en profitant du mauvais alignement de la défense adverse et du retard de Palencia. 1-1, balle au centre.
Reste que la suite est moins généreuse, en portions de but ou en louches d’occasions. Non pas que l’appétit des spectateurs soit limité, mais les 22 acteurs la jouent plutôt bouchers que chefs cuistots. En témoignent les cartons jaunes de Youssouf et Niang, ou encore la grimace de douleur d’un Perrin souffrant du genou. Un Perrin qui n’aura pas le droit de goûter au second acte, d’ailleurs. La soupe est donc rangée au frigo quinze petites minutes, histoire de rafraîchir un peu les aliments et offrir une deuxième partie de repas un poil plus copieuse en sensations.
Pas assez faim, pour transformer ce 1-1 ?
Équilibrée, la partie ne veut toujours pas choisir son camp après la pause. Pourtant, un partage des points n’arrangerait aucune des deux teamsau classement : Rennes demeurerait englué dans le ventre mou (douzième, avec un match en plus à disputer), pendant que Saint-Étienne louperait le coche et le podium (septième, à une seule unité d’Angers et de la zone Ligue des champions). Alors, faut-il prendre des risques et se forcer à aller de l’avant ? Le remplacement de Bouanga par Nordin, et celui de Niang par Siebatcheu vont-il dans ce sens ? Bourigeaud, au sol, ne peut répondre que par une moue impuissante. Pas gagné…
Territorialement, les Bretons dominent. Mais il faut sortir davantage les muscles pour donner du vrai boulot à Ruffier, même si les locaux tentent plus leur chance que l’ASSE (quatre tirs cadrés à vingt minutes du terme, contre un seul) et essaient de convaincre l’arbitre de leur offrir un péno. Toujours bien organisés depuis l’arrivée de Puel, les Verts semblent en fait se contenter de ce 1-1 à l’extérieur. Dans ce contexte, le score n’a que peu de probabilité de se modifier. Sauf que sur la fin, la pression des hommes de Stéphan se fait plus intense. Et que dans le temps additionnel, le coup de casque de Da Silva sur corner trompe Ruffier. Bingo, le plus ambitieux a gagné !
Rennes (4-4-2) : Mendy – Traoré, Da Silva, Mouassa, Morel – Raphinha, Bourigeaud, Camavinga (Léa-Siliki, 72e), Del Castillo – Hunou, Niang (Siebatcheu, 60e). Entraîneur : Stéphan.
Saint-Étienne (3-4-1-2) : Ruffier – Moukoudi, Perrin (Fofana, 46e), Kolodziejczak – Palencia, M’Vila, Youssouf, Trauco – Boudebouz – Diony (Camara, 81e), Bouanga (Nordin, 59e). Entraîneur : Puel.
Par Florian Cadu